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Assises : le SNUipp-FSU diffuse un 4 pages : des propositions sur une nouvelle cartographie et sur les conditions de travail. Trois questions à Marc Douaire (OZP), et une interview de Jean-Yves Rochex (dans Fenêtres sur cours)

9 octobre 2013

Une nouvelle cartographie pour répondre aux besoins

Ce que le SNUipp-FSu propose
➲ Toutes les écoles d’éducation prioritaire sous un seul label.
➲ Un label défini en fonction de critères sociaux incluant les écoles en zone rurale qui correspondent à ces critères.
➲ À l’intérieur de ce label, les moyens peuvent être renforcés pour répondre à des difficultés scolaires et sociales plus fortes sur un temps assez long pour permettre des améliorations significatives.
➲ Ce sont les besoins qui fixent le nombre d’écoles en EP (et donc en conséquence l’enveloppe budgétaire) et non l’enveloppe budgétaire disponible qui définit les critères pour limiter le nombre d’écoles.
Attention aux sorties du dispositif : si des écoles doivent sortir car leur population scolaire ne correspond plus aux critères, elles doivent être accompagnées et des mesures transitoires doivent être prises pour les personnels

 

Conditions de travail : des améliorations maintenant !

Ce que le SNUipp propose
➲ Une baisse significative du nombre d’élèves par classe.
➲ La réduction du temps de travail face aux élèves pour un véritable travail en équipe institutionnalisé et un renforcement du travail en réseau.
➲ L’amélioration de l’accueil des collègues (équipement, logement de fonction...).
➲ La prise en compte des temps nécessaires de rencontre avec les parents et les partenaires sur le temps de service.
➲ Une indemnité d’éducation prioritaire identique pour tous et une bonification indiciaire liée à l’ancienneté dans le poste. L’ arrêt de la part modulable de la prime ECLAIR.
➲ Une augmentation des décharges de direction des écoles en EP.
➲ Le soutien de l’institution en particulier en situation de crise et l’arrêt des contrôles tatillons et chronophages.

 

Trois questions à
Marc Douaire, président de l’OZP

(Observatoire des zones prioritaires)

Le CIMAP vient de publier un rapport diagnostic de la politique de l’EP. Comment analysez-vous les principales difficultés pointées par le rapport ?
Ce rapport est très complet et il cible un certain nombre de difficultés déjà pointées par l’OZP. Tout d’abord la discontinuité politique du pilotage : depuis 30 ans, les relances n’ont souvent pas été menées à leur terme. La deuxième difficulté est celle de l’extension inconsidérée de la carte de l’EP et l’émiettement des moyens qui en découle. Enfin, la faiblesse ou l’absence d’accompagnement et de reconnaissance des professionnels ont entraîné l’isolement des équipes qui manquent de lien
avec la recherche et s’épuisent.

Que penser des principaux leviers proposés par le rapport ?
On y retrouve des préconisations de l’OZP. Les équipes qui fonctionnent bien sont celles qui s’appuient sur des réseaux et qui ont su placer au centre de leur action la réalité (scolaire, sociale, éducative) de leurs élèves. Cela s’est traduit par l’émergence de groupes de besoins élaborés à partir d’évaluations, la présence d’enseignants référents, de la cointervention dans les classes, de ponts entre 1er et 2nd degré… Ces pratiques ont donné une cohérence et une continuité à l’action pédagogique auprès d’enfants qui ne bénéficient pas des codes de l’école.
Enfin, il faut poser des collectifs de professionnels, leur faire confiance et s’appuyer sur les expériences.

Comment envisagez-vous les assises de l’éducation prioritaire ?
Il y a un an déjà nous demandions au ministère des assises de l’EP sur le modèle de rencontres locales qui préparent des assises académiques puis nationales. En ce sens, les journées banalisées sont une bonne chose. Mais il faut définir l’objectif de ces assises. L’heure n’est plus à l’évaluation mais à la décision politique. Ensuite, le calendrier est très précipité et les conditions de préparation des assises ne sont pas bonnes. Il faut recueillir la parole des enseignants et mobiliser les
équipes en définissant rapidement un calendrier des consultations.

Extrait de 31.snuipp.fr : Assises de l’éducation prioritaire

Voir aussi en bas de la même page en pièce jointe, le dossier de la FSU : Refonder l’éducation prioritaire, une urgence
Extraits :
Mettre définitivement fin au dispositif ECLAIR
Le ministre n’a pas fait le choix – qui aurait eu du sens – d’annoncer la suppression du dispositif ECLAIR, pourtant condamné par les personnels et les syndicats. On peut comprendre un souci de continuité de l’action publique de la part du ministère. Mais la demande quasi unanime était bien de mettre un terme aux fondements inacceptables d’ECLAIR (recrutements locaux, lettre de mission, primes modulables,
préfets des études, …) sans fragiliser les moyens spécifiques « éducation prioritaire » des territoires concernés. Le dispositif ECLAIR a dévoyé le travail d’EP et augmenté les écarts de réussite avec les autres écoles et établissements. Une rupture franche s’imposait. Nous l’attendons encore.

Une carte de l’EP évolutive

Pour éviter les effets de seuil et permettre une révision régulière de la carte, l’évolution des difficultés auxquelles sont confrontés les établissements et les écoles doit être régulièrement évaluée et donner lieu à des dotations et mesures
spécifiques et adaptées. En cas d’évolution nette des paramètres, notamment externes (CSP), l’évolution des dotations ne doit en aucun cas mettre en péril
l’amélioration des résultats scolaires. Concernant les personnels, ils doivent voir leurs
avantages maintenus aussi longtemps qu’ils restent en poste sur l’école ou l’établissement considéré (sortie « en biseau »)
[...]

 

VOIR AUSSI
dans Fenêtre sur cours n°388, 27 septembre 2013

Un dossier ’Education prioritaire. Ambition réussite (pp12-17)

Avec une interview de Jean-Yves Rochex : Généraliser la dotation inégalitaire des moyens (p.17)

[...] Alors quelles priorités pour la refonte ?
Du ministère jusqu’aux équipes, la question des modes de fonctionnement et des pratiques les plus à même d’œuvrer à la démocratisation de l’accès aux savoirs devrait être centrale, et elle ne saurait être confondue avec celle de l’innovation,
qui paraît avoir bien plus les faveurs de nos ministres actuels.
Il faudrait également généraliser le principe de dotation inégalitaire (donner plus à
ceux qui ont le moins) à tous les établissements et le découpler du ciblage territorial (être en ZEP ou non). Si tous les établissements sont dotés en fonction de l’importance des difficultés sociales et scolaires de leur recrutement, on pourra alors
refondre la carte de l’EP en concentrant ses moyens sur les quartiers et les établissements les plus précarisés, là où le fonctionnement et l’unité mêmes du service public d’éducation sont actuellement mis en cause.

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