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COMMUNIQUE OZP sur l’étude du CREST-INSEE mettant en cause l’efficacité des ZEP

19 septembre 2005

Voir sur ce sujet l’important article "Faut-il supprimer les ZEP ?"

Gennevilliers, le 18 septembre 2005

Les ZEP sont-elles un échec ?

L’OZP n’a pas attendu la publication de l’étude du CREST-INSEE (*) pour dénoncer les carences de la politique d’éducation prioritaire.

D’une part dans des territoires, peu nombreux (3 à 4% des élèves), le service public est défaillant, l’échec scolaire s’approfondit, l’exclusion sociale se transmet, des ghettos se forment. Pour ces territoires nous revendiquons des mesures beaucoup plus radicales que les ZEP actuelles et nous avons demandé au ministre que l’expérimentation qu’il annonce en ZEP porte sur ces territoires.
D’autre part, dans les ZEP ordinaires (les ZEP concernent aujourd’hui 22% des élèves des écoles et collèges publics), nous constatons une absence de pilotage et une politique qui se réduit à l’octroi de quelques moyens supplémentaires (2 élèves en moins par classe) et de quelques primes. Les exemples de ZEP qui réussissent sont nombreux : ils ont comme caractéristique commune des équipes mobilisées autour d’un projet et en partenariat avec le milieu environnant.

Une étude du CREST-INSEE qui circulait depuis deux ans, publiée maintenant dans « Economie et Statistiques », va faire des dégâts. Ce qui émerge pour l’opinion c’est la conclusion que les ZEP n’ont eu aucun effet significatif sur l’échec scolaire et que donc on peut supprimer le dispositif.
Cette étude du CREST ne répond qu’à une question étroite : « Les moyens - importants, prétendent-ils - attribués aux ZEP sont-ils justifiés par l’augmentation des performances des élèves ? » L’étude confirme que quelques moyens supplémentaires n’apportent pas de changement décisif. Des statisticiens étrangers au monde de l’éducation ne peuvent aller plus loin que ce constat. En le faisant, ils autorisent des conclusions abusives : ça ne marche pas, arrêtons les frais ! L’éducation prioritaire se réduirait ainsi à une augmentation des moyens, comme le pensent aussi ceux qui réclament le classement en ZEP chaque fois qu’une voiture brûle quelque part !

L’INSEE reprend en fait une analyse de la DEP montrant qu’il n’y a pas eu de rattrapage pour les ZEP, mais que l’écart ne s’est pas creusé non plus. La réussite de certaines ZEP est annulée par l’aggravation de la situation de celles où le service public est défaillant et où la ségrégation sociale s’approfondit.

Plutôt que sembler découvrir cette réalité et vouloir tirer un trait sur les ZEP, mieux vaut engager, [espace] comme prévu, des expérimentations, en choisissant un petit nombre de territoires où il est urgent de rendre à l’Education nationale la capacité d’être efficace.

L’OZP, pour sa part, a déjà présenté des analyses et des propositions précises en demandant la création de sites urbains prioritaires en éducation (SUPE).

(*) « Zones d’éducation prioritaire : quels moyens pour quels résultats ? » par Roland Bénabou, Francis Kramarz et Corinne Prost, in Economie et statistique, n° 380.

association Observatoire des zones prioritaires

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