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Le point sur la lutte contre le saturnisme

6 octobre 2005

Extrait du site de la Documentation française, le 06.10.05 : 10 ans de surveillance du saturnisme infantile en Rhône-Alpes et Auvergne

Dans le cadre du système national de surveillance du saturnisme infantile (SNSSI), le Centre antipoison (CAP) de Lyon assure le recueil des données sur les plombémies réalisées chez les enfants résidant en Rhône-Alpes et Auvergne. Ce rapport fait le bilan de dix ans de surveillance, explique le fonctionnement du système de surveillance, décrit la population étudiée et analyse les données et les résultats.

Marielle Schmitt, Institut de Veille sanitaire

(...)

L’article 123 de la loi d’orientation relative à la lutte contre les exclusions (mesures d’urgence contre le saturnisme codifiées aux articles L.1334-1 à L.1334-6 du code de la Santé Publique) imposait :

 la définition par le préfet de département de zones à risque d’exposition au plomb ;

 la réalisation d’un état des risques d’accessibilité au plomb (ERAP) lors de la vente d’un local d’habitation construit avant 1948 et situé dans une zone à risque d’exposition au plomb et, si l’état des risques révélait une accessibilité au plomb, sa transmission au préfet pour la réalisation d’un diagnostic du logement (identification des surfaces dégradées contenant du plomb dans le logement et les parties communes) ;

 la réalisation d’un diagnostic du logement en cas de signalement d’un cas de saturnisme ou en cas de signalement d’un risque d’accessibilité au plomb ;

 en cas de diagnostic positif :

•l’obligation pour le propriétaire d’engager des travaux d’urgence (palliatifs) pour supprimer l’accessibilité au plomb dans le logement ;

•l’information des occupants de l’immeuble par l’autorité sanitaire pour encourager le dosage de la plombémie chez les mineurs.

Fin 2001, le Rhône, l’Ain, l’Isère, la Loire et la Haute-Loire disposaient d’un arrêté définissant la zone à risque d’exposition au plomb dans ces départements. La mise en place de ce dispositif semble avoir modérément influencé le nombre de plombémies de primodépistage réalisées même s’il peut par exemple être noté que 169 plombémies de primodépistage ont été réalisées dans le Rhône en 2003 contre environ 90 les 4 années précédentes. Il semble que les ERAP n’ont pas constitué un moyen efficient de repérage ciblé : les services de l’Etat ont du gérer un volume très important d’ERAP alors que ce n’étaient probablement pas les logements les plus à risque qui faisait majoritairement l’objet de cession.

L’analyse des caractéristiques des enfants intoxiqués montre que les facteurs qui sont le plus prédictifs d’une plombémie élevée sont :

 la connaissance d’autres enfants intoxiqués dans l’entourage (familial ou voisinage) ;

 le comportement de pica explications

 l’habitat dans un logement antérieur à 1948, notamment dégradé ;

 l’âge avec des plombémies plus élevées chez les 1-3 ans ;

 le nombre élevé d’enfants de moins de 6 ans au domicile (3 et plus) ;

 l’origine sub-saharienne et, dans une moindre mesure nord-africaine ou proche orientale des parents.

Ce sont les mêmes facteurs qui ont été retrouvés dans l’analyse des données de la surveillance du saturnisme infantile en Ile-de-France entre 1992 et 2001 [1]. La fréquence élevée de l’intoxication par le plomb chez les enfants dont les parents sont originaires d’Afrique sub-saharienne traduit sans doute la forte probabilité de rencontrer un ou plusieurs facteurs de risque majeurs dans cette population, notamment l’habitat ancien dégradé, parfois sur-occupé.

(...)

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