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Etude DEPP : en CE2, les résultats en maths et en français baissent entre 1999 et 2013 alors qu’ils sont stables en éducation prioritaire. "Mais les performances des élèves en ZEP avaient atteint un plancher", précise Rémi Brissiaud

28 mai 2014

ADDITIF DU 28.05.14

[...] Dernier point : faut-il se réjouir du fait qu’on n’observe pas de baisse au CE2 chez les élèves des zones prioritaires entre 1999 et 2011 ? Non parce que les performances chez ces élèves étaient déjà particulièrement dégradées en 1999 ; elles avaient vraisemblablement atteint un plancher et cela n’a rien de réjouissant qu’elles se soient maintenues à ce plancher.

Ainsi, l’étude que la DEPP vient de publier, conforte l’analyse du rôle délétère du basculement de 1986 et des choix didactiques qui ont été faits ensuite. Elle constitue une nouvelle preuve de la nécessité de refonder la didactique du nombre à l’école.

Extrait de [cafepedagogique.net du 28.05.14 : CE2 : Rémi Brissiaud : Il faut refonder la didactique du nombre

 

Évolution des acquis en début de CE2 entre 1999 et 2013 : les progrès observés à l’entrée au CP entre 1997 et 2011 ne sont pas confirmés
Note d’information - N° 19 - mai 2014

L’essentiel
Évaluées dans le cadre d’une enquête de panel réalisée dans les mêmes conditions qu’en 1997, les performances des élèves entrant au CP en 2011 affichaient une progression significative, dans les domaines de la pré-lecture, de l’écriture et de la numération. Pour vérifier si ces résultats prometteurs se transfèrent sur la compréhension en lecture et sur le calcul après deux années de scolarité, les élèves de la même génération ont été à nouveau évalués à leur entrée au CE2 en 2013 et leurs scores comparés à ceux des élèves entrés au CE2 en 1999.

Les acquis des élèves de CE2 sont stables en lecture par rapport à 1999. Ils enregistrent cependant une baisse en orthographe et vocabulaire. En mathématiques, les élèves maîtrisent mieux la soustraction, mais rencontrent davantage de difficultés face à des problèmes numériques.

La répartition des élèves selon leur performance à l’ensemble du test laisse apparaître un accroissement du nombre des élèves de faible niveau : 12,7 % des élèves en 2013, contre 10 % en 1999. Parallèlement, le pourcentage d’élèves diminue dans les hauts niveaux de performance.

Plusieurs pistes d’interprétation peuvent expliquer l’apparent paradoxe d’une forte élévation des acquis en début de CP et d’une légère dégradation en début de CE2. Tout d’abord, les compétences évaluées en début de CP (connaissance du code, des règles graphophonologiques, des nombres, etc.) sont des compétences nécessaires mais non suffisantes pour la réussite scolaire future. Ensuite, le niveau de maîtrise d’un certain nombre de compétences non évaluées en début de CP (vocabulaire, expression orale) a pu diminuer en quatorze ans, provoquant ainsi la dégradation observée en CE2. Enfin, ces résultats conduisent à interroger la fonction des classes de CP et de CE1 dans la construction des apprentissages au cours de l’école élémentaire.

Extrait :
[...] La définition de l’éducation prioritaire a été modifiée entre 1999 et 2013. En 1999, elle recouvrait les écoles situées en zones d’éducation prioritaire (ZEP). En 2013, elle recouvre les Eclair et les écoles en réseaux de réussite scolaire (RRS).
Néanmoins, la proportion d’élèves scolarisés en éducation prioritaire est restée stable de 1999 à 2013 (autour de 13 %). La proportion d’élèves
scolarisés dans le secteur privé est également restée au même niveau (autour de 14,5 %).
Les résultats dans le secteur de l’éducation prioritaire et dans le secteur privé sont stables, tandis que la baisse affecte un peu plus le secteur public hors éducation prioritaire. Cependant, ces évolutions sont relativement faible et ne dépassent pas 3 points de différence.

Extrait de education.gouv.fr : Evolution des acquis en début de CE2 entre 1999 et 2013

 

[...] Quels facteurs ?
Ces résultats montrent d’abord que les progrès réalisés en CP ne se poursuivent pas deux ans plus tard. L’école réussit mieux à faire apprendre le décodage que la compréhension de textes. Certes le décodage est nécessaire à la compréhension des textes mais il ne suffit pas à la garantir. " Le développement des compétences langagières (lexicales, syntaxiques, textuelles) constitue également un passage obligé", estime la Depp. De la même façon, " la suite des nombres (numérotage) n’induit pas en elle-même la notion de quantité et la conscience du nombre". L’école réussit mieux à faire apprendre le dénombrement que la notion de nombre. Or celle-ci s’avère fondamentale.

Comment expliquer ces décalages ? En français, il semble bien que la maitrise du vocabulaire soit une clé de la compréhension. Or on sait qu’elle est liée aux inégalités sociales. Une étude américaine a mis en évidence une forte différence entre le nombre d’heures de lecture suivies par l’enfant selon les CSP (1700 h à 5 ans pour un enfant des classes supérieures, 250h pour un enfant des milieux populaires). Le nombre de mots maitrisés varie également, selon A Florin, en fonction de CSP (écart de 1000 mots en ce1 entre favorisés et les autres). Les inégalités sociales peuvent être une piste.
Mais l’école réussit à les vaincre en maternelle, pas en élémentaire. Et on notera que les résultats en maths et en français ne baissent pas en zone prioritaire entre 1999 et 2013 alors qu’ils le font hors éducation prioritaire.

Il y a sans doute aussi des pistes à chercher dans les pratiques enseignantes. Ainsi l’apprentissage du vocabulaire, impulsé dans les programmes de 2008 d’une façon typiquement lourde, ne réussit visiblement pas. Cogniticiens et pédagogues s’affrontent sur les méthodes (2). Mais seuls les jeunes des quartiers populaires finissent relégués. Aurait on sous estimé les politiques sociales et culturelles ?

Extrait de cafepedagogique.net du 26.05.14 : http://www.cafepedagogique.net/lexp...

 

La réaction du SNUipp

 

Le ministère de l’Education rend publique une note de la direction de l’évaluation qui souligne que les acquis des élèves en CP se perdent en CE2. Une étude préoccupante, dont le ministère minimise la portée. Interview

L’interview de Catherine Moisan, directrice de la DEPP, dans l’Express du 27.05.14

 

Voir aussi lemonde.fr du 28.05.14 : L’espoir d’une hausse du niveau des élèves en primaire s’éloigne

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Voir aussi blog.francetvinfo.fr (L’instit humeurs) du 29.05.14 : Le niveau des CE2 a-t-il vraiment baissé en 14 ans ?

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