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L’expérimentation d’une classe sans notes en 6e au collège RRS Montgolfier à Paris (épisodes 1 et 2)

31 octobre 2014

Quand le collège passe au "sans notes"

L’évaluation bienveillante, avec la suppression des notes, peut-elle changer le collège ? "Aujourd’hui, notre système d’évaluation souligne les lacunes et les échecs des élèves, ce qui peut être très décourageant pour certains" a déclaré Benoît Hamon (Le Parisien juin 2014).
Depuis quelques années, plusieurs établissements expérimentent les classes sans notes. A cette rentrée, c’est le cas de mon collège, Montgolfier (Paris 3ème). Vous retrouverez régulièrement le récit de cette expérience dans Le Café pédagogique.

Le collège Montgolfier, situé dans le 3ème arrondissement de Paris, est un établissement prioritaire faisant partie d’un RRS. Il compte 440 élèves répartis dans seize classes, quatre par niveau. Une classe d’élèves allophones est aussi constituée. Sous l’impulsion de sa principale, Mme Pirez et de son adjointe, Mme Malliaros, il lance l’expérimentation à la rentrée 2014 pour deux classes de 6ème. Voici donc le déroulement, par épisodes, de la création de classes sans notes au collège Montgolfier..

Episode 1 : réflexion et formation
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Extrait de cafepedagogique.net du 19.09.14 : http://www.cafepedagogique.net/lexp...

 

Peut-on déjà tirer des enseignements d’une évaluation plus bienveillante ? Au collège Montgolfier qui s’engage dans la classe sans notes, Frédéric Jovi le tente. Pour lui, " l’attitude des élèves a changé". Il reste à changer les pratiques des enseignants et les attentes des parents. Ce n’est pas mince...

Dans l’article précédent, la rentrée de deux classes de 6ème se faisait avec l’annonce que les élèves n’auront pas de notes cette année. Le problème du système d’évaluation se pose donc.

Pas de notes oui, mais quel sera alors leur bulletin ?
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Extrait de cafepedagogique.net du 23.10.14 ;Classes sans notes au collège Montgolfier, épisode 2

 

Quand le collège passe au “sans notes” : Episode 3 : Fin de trimestre

Comment se sont passés les conseils de classe sans les moyennes ? Comment faire des bulletins quand on n’a plus de notes ? [...]

Les points de vues de chaque enseignant se croisent toujours lors du conseil et les diverses remarques positives ou négatives nourrissent encore l’appréciation générale portée sur le bulletin. Mais, personne ne s’appuie sur sa moyenne ou sur une quelconque note ici ou là !

Chose incroyable, les professeurs ne sont pas en manque d’arguments sans leurs précieuses notes ! Les appréciations ne sont ni plus complètes ni plus pauvres qu’auparavant mais le conseil est essentiellement attentif à celles-ci. Les “A, AA, EC ou NA” sont vus en un coup d’oeil et finalement vite laissés de coté. Tout naturellement, l’absence ou la présence de notes n’affectent en rien la capacité de l’enseignant à faire un bilan précis et constructif de l’élève.

Au contraire, la moyenne comme outil de comparaison a disparu, le comportement scolaire de l’élève est mis en avant.[...]

Extrait de cafepedagogique.net du 12.12.2014 : Quand le collège passe au “sans notes” : Episode 3 : Fin de trimestre

 

Quand le collège passe au "sans note" : épisode 4 : Après le dégonflage du débat sur l’évaluation

Quel impact a eu le crash de la conférence sur l’évaluation sur l’expérience de classe sans note suivie par Frédéric Jovi ? Depuis la rentrée, nous suivons grâce à Frédéric Jovi, professeur de technologie, les étapes de la mise en place d’une nouvelle évaluation par compétences dans ce collège. Vous retrouverez régulièrement le récit de cette expérience dans Le Café pédagogique.

Trois conclusions

[...]
La Formation

● Aucune formation ou information collégiale ni même une réflexion générale ne sera assez fournie, ou répondra suffisamment au besoin de chaque discipline.

● Les connaissances pré-requises de chaque enseignant dans ce domaine sont bien trop insuffisantes pour espérer évoluer rapidement dans ce domaine et mettre en oeuvre l’expérimentation dès la rentrée. Il faut donc penser bien en amont à une formation sur les connaissances nécessaires ("qu’est ce qu’une compétence, une tâche complexe etc. ?") et à une application disciplinaire pointue. Les enseignants ont tendance à rester campé sur leurs positions, en tout cas celles qui connaissent et maîtrisent, et ont du mal

Le débat "Notes, pas notes..." :

● Dire qu’il faut supprimer les notes me semble faux. Supprimer les moyennes est plus judicieux.

● Il ne faut pas se tromper et dire que l’on évalue que des compétences. Les savoirs et savoir-faire sont évalués (peut-être avec des notes...)

● Les programmes actuels (2008 concernant ma discipline) ne sont pas forcément bien écrits pour permettre un choix dans les critères d’évaluation ou des niveaux d’exigence. Il faut donc redonner du sens à l’évaluation des savoirs et savoir-faire en définissant comme objectif les compétences qui doivent être acquises. Les programmes doivent donner des recommandations sur les niveaux d’exigence et définir des compétences. La moyenne reste à mon sens inutile mais la notation peut permettre l’évaluation des savoirs et savoir-faire. Les compétences quant à elles seront acquises ou non, ce qui n’empêche pas la prise en compte des notes des savoirs. Les compétences sont le niveau ultime de maîtrise.

L’outil numérique de suivi

● Après de longues recherches et des tests sur plusieurs solutions, SACOCHE apporte tout ce dont un établissement a besoin dans le suivi et le bilan du niveau des élèves. Petit bémol, la prise en main n’est pas forcément facile et nécessite une formation pour que l’ensemble des enseignants soit opérationnel rapidement.

● Avoir conçu notre propre bulletin et notre outil de saisie partagée a permis d’en simplifier la présentation et son accessibilité (Cloud avec accès nominatif + publipostage des bulletins) mais a compliqué sa mise en route et sa maintenance à moyens termes. Il n’existe pas d’outil totalement parfait et la mise en oeuvre ou paramétrage restent délicats.[...]

Ma conclusion sur ce dispositif

Mais comment faire pour synthétiser la réalité et la complexité du niveau d’un élève ? La réponse est : "Nous n’évaluons pas des paquets de lessive !" Je pense que nous sommes obligés de passer forcément par un document détaillé, lisible par les familles faisant apparaître les niveaux de connaissances et de savoir-faire et que le document de synthèse (le bulletin trimestriel) ne doit être que le bilan de compétences acquises ou non.

Autrement dit, un suivi en deux temps :
● Un suivi régulier sur "l’état" des savoirs et savoir-faire
● Un bilan sur la capacité à les mettre en oeuvre dans des tâches de plus en plus complexes. Les documents que j’ai pu créés et les recherches faites en amont pour trouver un système d’évaluation efficace, lisible et suffisamment précis, doivent encore évoluer. (voir articles précédents et documents à télécharger)

Ce dispositif nous fait nous poser de bonnes questions sur nos pratiques, sur le but de l’évaluation et surtout sur la façon dont on doit mesurer une progression d’élève.

Extrait de cafepedagogique.net du 04.03.2015 : Quand le collège passe au "sans note" : épisode 4 : Après le dégonflage du débat sur l’évaluation

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