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B* Nouvelle organisation de l’enseignement des mathématiques en sixième au collège ECLAIR Les Hauts de Blémont de Metz

13 décembre 2014

Nouvelle organisation de l’enseignement des mathématiques en sixième
Expérimentation art.34 terminée

Collège [ECLAIR] Les Hauts de Blémont
11 rue du Dauphiné, 57070 Metz
Site du PASI académique
Auteur : Michel Ruiba et Fathi Drissi
Mél : michel.ruiba@ac-nancy-metz.fr & fathi.drissi@ac-nancy-metz.fr

L’équipe des professeurs de mathématiques du collège Réseau Ambition Réussite met en œuvre une nouvelle organisation de l’enseignement des mathématiques : une progression spiralée, une prise en compte rigoureuse du socle commun et une mutualisation des compétences enseignantes. Ce travail d’équipe couplé avec un alignement des heures de cours permet de proposer à un petit groupe d’élèves un accompagnement personnalisé pour réaliser le même programme que leurs camarades. Ensuite, ils peuvent réintégrer la classe entière sans hiatus.

Plus-value de l’action
Cette expérimentation a des effets très positifs sur le comportement des élèves. Leur attitude s’améliore. Ils sont plus à l’écoute, plus concentrés et se mettent au travail plus volontiers. 40% des élèves les plus en difficulté ont progressé et les autres élèves bénéficient d’une classe allégée des élèves qui se font remarquer par leur comportement et leur attitude. De plus, la progression spiralée ne freine pas les élèves autonomes et tous les élèves réussissent plutôt mieux.

Nombre d’élèves et niveau concernés
Les 3 classes de 6ème sont concernées par l’expérimentation.

A l’origine
Le tableau de bord montre que les élèves qui arrivent en 6ème au collège des Hauts de Blémont sont parmi les plus mal classés (évaluations nationales). Nous souhaitons prendre en charge au mieux l’hétérogénéité des élèves et la mise en œuvre du socle commun.

Objectifs poursuivis
L’organisation choisie au collège permet une différenciation de l’enseignement et assure aux élèves qui bénéficient temporairement d’une prise en charge particulière le retour vers le groupe d’origine sans hiatus dans la progression. L’action apporte une réponse adaptée aux élèves sans les « exclure » du cadre ordinaire. Le travail en commun des professeurs conditionne la réussite de l’action : progression, évaluation, exigences, tout est commun.

Description
Les trois classes sont alignées en mathématiques, ce qui permet la constitution d’un groupe de douze élèves maximum (3, 4 ou 5 élèves par classe) ; ce sont des élèves rencontrant des difficultés qui bénéficient alors d’une prise en charge plus personnalisée sur une période donnée (environ 6 semaines). Le groupe de douze ne distingue pas des « mauvais » élèves qu’il sépare des « bons ».
Chaque élève réussit des choses plus ou moins bien. Durant la période donnée, chaque élève bénéficie alors de 4 heures d’enseignement en mathématiques (il s’agit de l’horaire normal de la discipline) dans le groupe de douze ou dans la classe ordinaire ; des co-interventions des enseignants sont possibles car les heures sont alignées. Quatre professeurs et un assistant pédagogique travaillent avec ces élèves. L’élève inscrit dans le groupe peut réintégrer sa classe d’origine à la fin de chaque période, après évaluation commune par objectifs.

Modalité de mise en œuvre
L’année scolaire démarre pour les élèves de 6ème avec une semaine et demie d’atelier scientifique (phyllotaxie, suite de Fibonacci, étude du Zellige). Cet atelier vise à motiver les élèves : il leur permet de se rendre compte qu’ils savent beaucoup de choses. Le travail proposé s’inscrit dans un cadre contractuel (recherche, présentation) ; les élèves ont recours à plusieurs méthodes (essais/erreurs, rédaction). Les informations tirées de cet atelier et de l’évaluation permettent de constituer les groupes d’élèves. Le groupe des douze élèves est alors constitué. Ensuite, une période de 6 à 7 semaines permet d’aborder une première fois les notions du programme. Le groupe de douze et les classes ordinaires travaillent les mêmes points : le cahier de cours de chaque élève comporte exactement le même sommaire ; l’évaluation par compétences concerne tous les élèves.
A la fin de cette période de 6 à 7 semaines, une évaluation commune par objectifs est proposée et de nouveaux groupes sont ensuite constitués. Le découpage de l’année scolaire se fait ainsi en périodes de 6 à 7 semaines environ. Le bulletin de l’élève conserve une ligne pour les mathématiques mais deux noms de professeurs peuvent être mentionnés.

Trois ressources ou points d’appui
Le RAR avec son projet, ses acteurs (les professeurs référents : deux professeurs de mathématiques de l’équipe sont professeurs référents du RAR à mi-temps, les assistants d’éducation) et ses moyens facilite cette action. Une heure de concertation fixée dans l’emploi du temps favorise la bonne marche de l’action.

Difficultés rencontrées
La bonne marche du dispositif dépend d’une concertation régulière qu’il n’est pas toujours aisé d’organiser (c’est un obstacle quand celle-ci n’est pas inscrite dans l’emploi du temps). Les élèves qui rejoignent leur classe n’osent pas intervenir alors qu’ils le faisaient volontiers dans le groupe des douze.

Moyens mobilisés
Ce dispositif nécessité du personnel supplémentaire (un professeur et un assistant pédagogique) pour encadrer le groupe des douze.

Evaluation
Absence de décrochage, possibilité donnée à chaque élève de progresser (pré-test, post-test), parcours des élèves montrant la perméabilité des groupes, construction de l’enseignement visant des compétences hiérarchisées liées au programme officiel de la matière et au socle commun de compétences.

Documents
- Bilans 2 et 3 de Mathématiques : Evaluations de mathématiques qui mettent l’accent sur les compétences travaillées et acquises par les élèves de 6ème.
- Annexes. : Evaluation diagnostique à partir d’un Zellige ; rédaction d’un texte permettant de construire deux motifs à partir d’une étoile à huit branches : feuille de consigne, travaux d’élèves (essais, erreurs). Le sommaire du cahier de cours, onglets et compétences, les exigibles, 2 bilans. Des activités.

Modalités du suivi et de l’évaluation de l’action
L’évaluation de l’action se base sur une observation des effets attendus. Nous visons une meilleure réussite des élèves, la possibilité de revenir sur des points des programmes, la possession du socle commun de compétences, une plus grande appropriation de l’évaluation par les élèves, l’harmonisation complète de l’enseignement des mathématiques et de l’évaluation sur un niveau et la multiplication des possibilités d’aider les élèves.

Effets constatés
- Sur les acquis des élèves : Fréquemment un élève qui rencontre des difficultés n’ose pas proposer ou interroger dans la classe entière. Dans le groupe de douze, il ose essayer, il ne craint pas de commettre des erreurs ; ce qu’il comprend est mis en commun. Il constate qu’il y a plusieurs stratégies pour arriver au but. L’observation des élèves au travail montre qu’ils ont acquis de l’autonomie. Ils utilisent le livre pendant les apprentissages. Des automatismes s’installent, ils mettent en œuvre des algorithmes de résolution de problèmes. Ils sollicitent spontanément les enseignants sans retenue et de façon pertinente. De plus, la fréquentation de plusieurs enseignants offre une variété de situations et de réponses dont l’élève tire profit.
- Sur les pratiques des enseignants : Une progression spiralée commune est mise en œuvre par les enseignants dans toutes les classes. Elle permet d’aborder très tôt les notions importantes du programme en début d’année (1ère période) puis de les approfondir et de les formaliser au cours de la période suivante. Cette progression permet également de varier le rythme d’apprentissage, la prise en charge de l’élève, le passage de quelques élèves dans un groupe spécifique, le retour sur une notion ou son approfondissement. La progression commune conditionne la possibilité pour un élève pris en charge dans le groupe de douze de revenir vers un groupe « ordinaire ».
- Sur le leadership et les relations professionnelles : Le travail en équipe s’est naturellement renforcé puisque le travail en commun des professeurs conditionne la réussite de l’action : progression, évaluation, exigences, tout est commun.

- Sur l’école / l’établissement : Au début de l’expérimentation, les professeurs des autres disciplines ont regardé ce fonctionnement avec intérêt et parfois avec envie. Mais la volonté de travailler ensemble a sans doute manqué… Aujourd’hui seules les mathématiques fonctionnent ainsi.

- Plus généralement, sur l’environnement : Pas d’effets constatés.

Extrait du site Expérithèque : Nouvelle organisation de l’enseignement des mathématiques en sixième

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