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L’OZP A ETE RECU par la DGESCO le 5 novembre 2014. Le compte rendu détaillé de l’entrevue

6 novembre 2014

ENTREVUE DE L’OZP AVEC FLORENCE ROBINE
(DGESCO), le mercredi 5 novembre 2014

Une délégation du bureau de l’OZP a été reçue à sa demande au Ministère par Florence Robine, Directrice générale de l’Enseignement scolaire (DGESCO).

Etaient présents pour le Ministère : Florence Robine ; Roger Vrand, Sous-directeur ; l’adjointe de Marc Bablet, chef du bureau de l’Education prioritaire, excusé.
Pour l’OZP, Marc Douaire, président, Didier Bargas, François-Régis Guillaume et Jean-Paut Tauvel, membres du bureau

L’entretien a duré une heure et a permis des échanges cordiaux et utiles pour les deux parties. En introduction, Marc Douaire a souligné l’importance de l’actuelle refondation dans l’histoire de l’éducation prioritaire, étape qui lui paraît en continuité avec la celle de la création des RAR et RRS.
Parmi les réformes qui lui paraissent aller dans le bon sens, il cite notamment le référentiel, le profilage de certains postes, le temps libéré par la pondération...

Marc Douaire présente ensuite, "dans un esprit positif" une liste d’interrogations de l’association sur les points suivants :
le pilotage académique et local (ce thème est traité dans plusieurs des paragraphes du compte rendu)
la formation des acteurs
la reconnaissance des fonctions spécifiques à l’éducation prioritaire
le dispositif "Plus de maitres que de classes"
la pratique de la pondération
le passage des 102 réseaux aux 350
les lycées en éducation prioritaire
le calendrier de la carte
la distribution différenciée des moyens.

Voici ci-dessous les réponses qu’a pu apporter Florence Robine, dans les limites du temps de l’entretien, sur ces thèmes.

L’établissement et le calendrier de la nouvelle carte
La carte des préfigurateurs a été établie avec les correspondants académiques. Actuellement, les recteurs présentent leur projet aux élus et aux syndicats en veillant à la transparence et à "l’utilisation intelligente des indicateurs".
Retravailler une carte existante est une opération politiquement délicate : il s’agit d’éviter de dresser un palmarès des collèges les plus difficiles, d’autant plus que la labellisation d’un établissement est tantôt revendiquée (pour mettre en valeur les difficultés), tantôt rejetée (à cause du risque de stigmatisation).
C’est plus compliqué encore avec les écoles dites "orphelines", qui peuvent être en grande difficulté tout en se trouvant dépendre d’un collège plus mixte.
La DGESCO recommande de privilégier une logique de réseau, ce qui n’empêche pas par ailleurs qu’une école orpheline puisse obtenir des moyens supplémentaires.
La carte sera rendue publique avant la fin de l’année civile. Elle comprendra la liste complète des collèges en REP+ et des REP avec leurs écoles, y compris pour les écoles en REP.
Répondant à une question de l’OZP relative à certaines revendications, Florence Robine affirme que la DGESCO n’est pas du tout dans l’hypothèse d’une extension de la carte. L’objectif est toujours de recentrer l’effort sur le cœur de cible et d’accentuer le pilotage.

Sur l’éventualité d’une utilisation des moyens supplémentaires pour faire baisser les effectifs des classes, Florence Robine considère que travailler avec quelques élèves en moins n’a pas d’effet sur les résultats si on conserve le même mode d’enseignement.

Les critères d’’établissement de la carte
Ils sont essentiellement sociaux mais il n’agit pas pour autant de pénaliser les établissements qui ont de bons résultats à la suite de leur travail pédagogique. La clause de sauvegarde représente par ailleurs une garantie pour les personnels.

La cohérence de la carte avec celle de la politique de la Ville
Les recteurs travaillent en liaison avec les préfets. Florence Robine estime que le recoupement entre les deux cartes est très important, de l’ordre de 80 à 90 %. A chaque fois qu’il n’y aura pas cohérence, une explication sera fournie.

Des lycées en éducation prioritaire
L’hypothèse est en discussion avec le cabinet et fait l’objet d’une réflexion d’un groupe de travail.
Cela se fera sûrement mais en dehors du calendrier de la carte des REP+ et REP. La question essentielle est de savoir ce qu’apportera une labellisation aux lycées concernés, essentiellement des lycées professionnels.

Plus de maitres que de classes"
Une étude va être publiée prochainement.

La formation des personnels et des pilotes
C’est la question essentielle et la plus préoccupante pour l’OZP. La création des formateurs académiques et le souci de reconstituer un vivier de formateurs sont des éléments positifs mais qu’y-a-t-il de changé dans le fonctionnement des ESPE ? Quant au centre Alain Savary, il fait beaucoup mais il ne peut, à lui tout seul, assurer toute la formation.

Florence Robine partage la même conviction sur le caractère prioritaire de la formation.
Au niveau national, le référentiel est un outil précieux d’accompagnement et il faut convaincre pleinement les recteurs que son utilisation aura des répercussions bénéfiques directes dans les réseaux.
Il faut aussi orienter l’effort vers une formation sur site.
Le PNF va être revu et sa publication sera avancée en mai afin d’éviter qu’il n’arrive trop tard pour régler les problèmes. Il doit devenir véritablement un outil au service de la politique nationale, mais une réforme de la formation se heurte à certaines habitudes.

Les centres de ressources
Leur fonction est importante aux yeux de l’OZP qui relève qu’ils ont été longtemps le lieu de référence des coordonnateurs et des acteurs de l’éducation prioritaire.
Florence Robine, au vu de son expérience passée, en est moins convaincue. Elle craint que ces structures "hors-sol", cela est vrai aussi pour les CASNAV, n’aient une tendance naturelle à s’autonomiser et à travailler sans pilotage, avec un risque de fossilisation. Elle est persuadée cependant de la nécessité de ressources, mais comment les organiser et dans le cadre de quelles missions (documentation, formation, rôle de relais académique pour les demandes d’information et de formation) ?

Les fonctions spécifiques à l’éducation prioritaire
Marc Douaire rappelle que l’OZP organise prochainement son 7e séminaire professionnel destiné à ces différents acteurs : coordonnateurs, professeurs référents, ex-préfets des études, pilotes, et qu’il a transmis au Ministère il y a quelques années un projet de
référentiel de compétences pour ces personnels. Que vont devenir certains d’entre eux, avec toute l’expérience qu’ils ont acquise notamment dans le domaine de l’interdegrés, de la co-intervention ou du partenariat ?
Par ailleurs, on a parfois du mal au niveau académique à identifier les responsables.

Florence Robine dit son accord sur le principe de reconnaitre, par étapes, le rôle spécifique de ces fonctions, ainsi que celles des principaux et directeurs d’école en éducation prioritaire. Le profilage de certaines postes se développe, ainsi que les lettres de mission mais elle estime qu’il y aurait un risque à vouloir tout institutionnaliser en éducation prioritaire. Des principaux lui disent souvent qu’ils ne manquent pas de moyens en éducation prioritaire mais que le problème pour eux est de savoir comment les utiliser.
Il est important de laisser des marges de manœuvre au terrain.
Quant à la difficulté, relevée par l’OZP d’identifier les responsables, Florence Robine rappelle l’existence et le rôle, qui va être amplifié, des correspondants académiques et des référents de réseau.

La pratique de la pondération
L’OZP rappelle et regrette l’ambiguïté de la formule de la circulaire sur le temps de pondération "qui n’a pas vocation à être comptabilisé", formule qui a permis des interprétations diverses. Florence Robine ne relève pas cette remarque mais souligne que cette mesure ne doit pas aboutir à la transformation de ce temps en heures supplémentaires. Il a été rappelé aux IPR qu’il s’agit bien de permettre aux personnels d’effectuer des tâches hors enseignement : concertation, formation, relations avec les parents...

La répartition proportionnelle des moyens aux établissements et territoires
Florence Robine rappelle la publication récente de la répartition académique des réseaux d’éducation prioritaire.
La DGESCO travaille actuellement à un projet de répartition différenciée selon les difficultés sociales mais uniquement sur le premier degré.
Pour le second degré, cela ne pourrait éventuellement se faire que dans un second temps et pour l’instant cela relève de la souveraineté des recteurs.
Il est important cependant de veiller à limiter les effets de seuil en éducation prioritaire et de renforcer la prise en compte des critères sociaux

Marc Douaire pose enfin deux questions :
 Est-il envisagé qu’un groupe de travail comparable à celui qui avait été mis en place dans la première phase de concertation puisse être constitué ? Non, répond la DGESCO, le premier groupe s’est éteint de lui-même après avoir rempli sa fonction.
 Pourquoi ne pas marquer la date de passage des 102 REP+ aux 350 en organisant de nouvelles Assises nationales ?
On peut y réfléchir, répond la DGESCO, la question importante étant celle de l’opportunité du moment.

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