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Najat Vallaud-Belkacem répond longuement aux questions du Café. Extraits sur l’éducation prioritaire

1er septembre 2015

[REPARTITION DES MOYENS]

Enfin il y a un autre sujet : certains enseignants ne voient pas encore directement, dans leur quotidien, les effets des créations de postes que nous avons décidées. Cela s’explique par une raison que j’assume : ces créations de postes ne sont pas aveugles. On répartit les postes en fonction des besoins les plus criants sur le territoire. C’est bien la raison pour laquelle j’ai réactualisé la carte de l’éducation prioritaire avec, en plus, 350 millions d’euros supplémentaires, pour mettre davantage de moyens là où les difficultés se concentrent. Même chose avec cette nouvelle allocation des moyens qui nous permet de mieux prendre en compte le critère social et le critère territorial dans les attributions de postes. En revanche pas un enseignant ne doit douter du fait que 2012 a constitué une véritable rupture avec la politique délibérée d’assèchement des moyens de l’Education nationale que chacun pouvait constater de ses propres yeux.

[SALAIRES ET INDEMNITES]
[...] L’indemnité versée en éducation prioritaire a été réévaluée de 100% en REP+ et 50% en REP. Tout cela mis bout à bout, cela correspond à 85 000 euros en plus sur l’ensemble de la carrière d’un professeur des écoles, et même 100 000 € en plus s’il a enseigné plusieurs années en éducation prioritaire. Bien sur on ne va pas résoudre tous les problèmes avec cela. Je pense qu’il faudra faire plus. Mais on ne peut pas nous reprocher de ne pas avoir conscience de ce problème. Le prochain quinquennat aura à aller plus loin. En se donnant les moyens d’aller plus loin.

[LA MULTIPLICATION DES REFORMES]
[...] J’ai lu un très bon article d’Antoine Prost dans lequel il déconstruit le mythe selon lequel on réformerait trop l’Education nationale. Il explique qu’il y a effectivement beaucoup de velléités de réforme mais que peu ont abouti. Alors, ce dont souffre l’Education nationale, c’est plutôt de ne pas s’être réformée. Par exemple, nous venons de revaloriser les statuts des personnels de l’Education nationale, ce qui n’avait pas été fait depuis 1950. On n’avait pas actualisé la carte de l’éducation prioritaire depuis 30 ans.
Et puis j’ai également conduit la réforme de l’allocation des moyens : elle adapte la dotation de moyens aux établissements en fonction de leur situation sociale. Honnêtement, même si c’était lourd et intense, je suis fière de ce que nous avons conduit cette année. Il y a bien eu des avancées.

[METTRE LA PRIORITE SUR LES ETABLISSeMENTS LES PLUS EN DIFFICULTE PLUTÔT QUE D’ARROSER TOUS LES COLLEGES ?]
[...] Les résultats se dégradent dans tous les collèges et nécessitent de moderniser l’enseignement partout. Avoir des collégiens qui développent leur créativité et leur sens critique, qui maitrisent l’expression orale, qui savent travailler en groupe, on en a besoin partout. Ma priorité est bien la lutte contre les inégalités.
Mais on ne parviendra pas à obtenir des résultats si on en fait une politique à part. Par exemple, quand on va introduire le Parcours Avenir, on va réformer l’orientation et en même temps lutter contre les inégalités induites. La réforme du collège est un défi qui dépasse les inégalités sociales.

Extrait de cafepedagogique.net du 31.08.15 : N. Vallaud-Belkacem : " Le changement des pratiques se fait petit à petit, à bas bruit"

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