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Réforme de la carte scolaire : revue de presse (avec nouveaux compléments)

10 novembre 2015

Note : les articles ci-dessous sont classés par ordre chronologique de mise en ligne

 

Mixité sociale/scolaire - Réponses féminines à Brighelli
La revue de presse de ce jour est presque exclusivement consacrée aux mesures de lutte pour la mixité sociale dans les établissements scolaires présentées aujourd’hui. Mais on ne boudera pas notre plaisir en lisant une deuxième partie sans doute moins essentielle.

Extrait de cahierspedagogiques.net du 10.11.15 : Revue de presse du mardi 10 novembre

 

Au 21 de la rue Boinod, le collège Marie-Curie, classé REP (réseau d’éducation prioritaire), accueille des « united colours of pupil », comme les appelle sa principale, Dominique Dupont. Parmi eux, près de 40 % sont issus de milieux défavorisés. A 150 mètres, le collège Gérard-Philipe, également classé REP, en accueille 50 %. Les deux établissements sont à l’image de leur quartier : coloré et plutôt défavorisé, même si, selon Marie-Claire Rérole, la principale du collège Gérard-Philipe, « on voit de plus en plus de jeunes parents d’un niveau social plus favorisé se promener avec des poussettes. On peut espérer que dans quelques années, leurs enfants viendront chez nous ».

Pourtant, de ces deux collèges, dépendent aussi des écoles situées dans des quartiers plus favorisés, à l’ouest du boulevard Ornano – sorte de ligne de démarcation entre classes moyennes et...

Extrait de lemonde.fr du 10.11.15 : Dans le 18e arrondissement de Paris, le combat de collèges pour éviter l’évitement

 

Un dispositif expérimental destiné à renforcer la mixité sociale à l’école vient d’être annoncé par le ministère de l’Éducation nationale. Et il oublie le fond du dossier.

[...] On ne peut s’empêcher de relever que, sur les dix-huit pages assez aérées du dossier de presse du ministère, seules deux servent à expliquer ce qui va être fait. La raison ? La démarche de promotion de la mixité sera instituée à l’échelon local :

Au niveau local, il va s’agir d’associer les familles à la réflexion sur la carte scolaire et les critères d’affectation des élèves. Fédérations de parents mais aussi collège par collège, ceux qui voudront venir en discuter dans les établissements ;
- Concernant la carte scolaire, les académies vont créer des « secteurs multi-collèges ». Les familles devront classer leur demande par ordre de préférence ensuite chaque territoire décidera comment il gère ses règle d’affectation (sauf pour la question du handicap) : nombre d’élèves boursiers, scolarisation d’une fratrie au sein d’établissement, scolarisation avec des amis (car, ainsi que la ministre l’a souligné par deux fois, c’est effectivement un élément qui améliore la réussite) ;
- Ce sont les départements qui vont établir leur politique de mixité sociale, avec les parents et les établissements concernés : carte scolaire « mouchetée », c’est-à-dire découpée finement dans le territoire, carte établie en fonction de l’offre de transport.
- Les établissements vont aussi jouer un rôle important en terme d’offre éducative ;
- L’enseignement privé sera associé localement, les instances nationales ont exprimé leur volontarisme
Louise Tourret

Extrait de slate.fr du 10.11.15 : Comment convaincre les parents des bienfaits de la mixité sociale ?

 

Florence Robine a beau affirmer qu’il " ne s’agit pas d’un one shot mais d’un engagement durable ", les "mesures pour renforcer la mixité sociale au collège " présentées par N. Vallaud-Belkacem, F Robine, directrice de la Dgesco, et C. Moisan, directrice de la Depp, le 9 novembre restent minces. Quatre ans après l’arrivée au pouvoir de François Hollande, pour lutter contre la ségrégation scolaire, le ministère lance une simple expérimentation sur une base peu convaincante.

Extrait de cafepedagogique.net du 11.10.15 : Mixité sociale : Le ministère expérimente

La mesure proposée par le gouvernement pour permettre davantage de mixité sociale au collège, la création de secteurs multi collèges, est-elle efficace ? Les études effectuées par le Cnesco , mais aussi des travaux plus anciens comme ceux qui ont suivi la tentative d’assouplissement d’Alain Savary (1984), amènent des réponses prudentes. Le dispositif est nécessaire mais pas suffisant. Trois conditions supplémentaires sont nécessaires à la réussite de l’opération..

Extrait de cafepedagogique.net : Mixité sociale au collège : Trois conditions à remplir

 

[...] « Je ne vais pas engager une énième refonte de la carte scolaire », a-t-elle d’emblée déclaré, lundi 9 novembre, lors de la présentation de sa « démarche » pour accroître la mixité dans les collèges. « Finissons-en avec les postures idéologiques. L’idée est plutôt d’impulser une dynamique, de mobiliser les territoires pour les amener à trouver des solutions concrètes. »

La démarche, pragmatique et prudente à la fois, repose sur l’idée que la mixité ne peut s’imposer d’« en haut » : puisque les situations locales sont très variées, les solutions doivent être taillées sur mesure et imaginées par les acteurs de terrain (rectorats, élus locaux, communauté éducative, parents…). Mais cette méthode n’offre pas de garantie de réussite. [...]

Extrait de lemonde.fr du 10.11.15 : Une vingtaine de départements vont expérimenter une nouvelle carte scolaire

 

[...] La ministre a prévenu : elle ne veut pas refaire la carte scolaire, mais persuader tous les parents de l’intérêt d’aller collectivement vers plus de mixité, à l’encontre de ce qu’ils perçoivent peut-être comme l’intérêt de leur enfant. Vaste programme.

Extrait de lexpress.fr du 10.11.15 : Mixité sociale au collège : une bonne chose, sauf pour votre enfant ?

 

Paris (XVIIIe), vendredi. Clarisse (ici devant l’entrée du collège Maurice-Utrillo) et une poignée d’autres parents ont créé un collectif afin que la mixité sociale, visible dans leur quartier, se retrouve dans la cour de récréation.

Extrait de leparisien.fr du 09.11.15 : Clarisse ravie du "mauvais" collège de son quartier

Voir aussi leparisien.fr du 09.11.15 : En finir avec les collèges ghettos, mission impossible ?

 

Une vingtaine de territoires pilotes déploieront, à la rentrée scolaire 2016, des solutions en faveur de la mixité sociale dans les collèges. La plupart d’entre eux expérimenteront la multi-sectorisation permise par la loi pour la refondation de l’école. Ces territoires pilotes ne sont pas encore définis. "L’Education nationale ouvre une étape nouvelle dans son mode de gouvernance, en partant des territoires", déclare Najat Vallaud-Belkacem, soucieuse de ne pas relancer le débat sur la carte scolaire.

Extrait de localtis.info du 10.11.15 : La sectorisation multicollèges dans une vingtaine de territoires

 

[...] Mais, dans le cadre de cette expérimentation, aucune consigne particulière ne sera adressée aux chefs d’établissement pour veiller à la mixité des classes. « On ne résoudra pas ce problème avec des circulaires ! » a rétorqué Florence Robine, la directrice générale de l’enseignement scolaire, assurant que l’administration centrale travaillerait étroitement avec les recteurs sur cette question.

L’expérimentation a-t-elle vocation à être généralisée ?
La ministre avance sur la pointe des pieds. Pas de généralisation de l’expérimentation en vue, donc. « C’est une entreprise de conviction et de démonstration par la preuve. Montrer qu’il est possible de faire progresser la mixité sans opposition stérile », a dit la ministre.

Extrait de liberation.fr du 10.11.15 : Mixité sociale : un test dans 30 à 50 collèges

 

Rendons ici hommage à François Cartron. En juin 2012 (1), la sénatrice PS de Gironde avait conclu un rapport en proposant de créer des secteurs scolaires avec deux collèges ou plus, afin de favoriser la mixité. C’est ce que doit annoncer ce lundi la ministre Najat Vallaud-Belkacem, trois ans et demi plus tard.

En janvier 2012, le Sénat avait créé une mission d’information sur la carte scolaire. Le but était de faire le bilan de l’assouplissement sous la présidence Sarkozy (2007-2012). Françoise Cartron en était la rapporteure, et l’UMP Pierre Martin le président.

Le rêve de Sarkozy : supprimer la carte scolaire
L’idée de Nicolas Sarkozy était qu’en autorisant des dérogations, notamment pour les boursiers sociaux et les boursiers au mérite, on allait favoriser la mixité en particulier dans les collèges grâce à l’arrivée d’élèves de milieux défavorisés dans les « bons » établissements.

Nicolas Sarkozy imaginait qu’à ce régime-là, au bout de cinq ans, la carte scolaire disparaîtrait d’elle-même - « elle n’aura plus de raison d’être car tous les établissements seront de qualité ». Initialement, il avait même promis sa suppression. Avant de se raviser et de se limiter à l’assouplissement.

Une réforme ratée
Rejoignant la plupart des études sur les effets de cet assouplissement, dans son rapport (2), Françoise Cartron tirait un bilan sombre - la réforme avait accentué les inégalités. Pierre Martin et les membres UMP de la mission s’en étaient d’ailleurs démarqués.

Selon ce rapport, la réforme avait fragilisé les plus fragiles, les collèges-ghettos désertés par leurs meilleurs éléments. Les parents informés avaient joué sur les options et sur les « parcours spécifiques » (comme les classes musicales) pour obtenir des dérogations et rester dans l’entre soi. Tandis que le privé servait plus que jamais de voie de contournement.

Des secteurs élargis multi-collèges
Pour assurer davantage de mixité, le rapport faisait plusieurs recommandations. L’une surtout avait retenu l’attention : créer des secteurs scolaires plus grands, incluant deux collèges ou plus, où les élèves seraient affectés de façon à garantir un brassage social dans chaque établissement. François Cartron précisait que c’était réalisable dans les zones urbaines, les collèges ruraux étant trop distants les uns des autres.

La rapporteure n’avait pas tiré cela de son chapeau. Depuis des années, des chercheurs pointent la nécessité de redessiner les secteurs scolaires avec une population plus mixte là où c’est possible, ou alors en incluant plusieurs collèges.

La bataille pour la loi de Refondation
La sénatrice, ancienne directrice d’école, ne s’est pas arrêtée là. Lors de la préparation de la loi de Refondation de l’école (3), elle a bataillé pour y inscrire son idée de secteurs multi-collèges.

A l’origine, dans le Code de l’éducation, un secteur scolaire ne comporte qu’un collège qui y recrute ses élèves. A la suite d’un amendement de Françoise Cartron, la loi de Refondation précise dans son article 20 : « Lorsque cela favorise la mixité sociale, un même secteur de recrutement peut être partagé par plusieurs collèges publics situés à l’intérieur d’un même périmètre de transports urbains. »

Pourquoi avoir tant attendu ?
Durant la présidence Sarkozy, les socialistes tiraient à boulets rouges sur cet assouplissement jugé inique. Puis à leur arrivée au pouvoir, le sujet a pratiquement disparu. Avant de resurgir maintenant. Pourquoi ?

La question de la carte scolaire est ultrasensible. Les parents veulent inscrire leur enfant dans le « meilleur » établissement. Aujourd’hui, c’est une préoccupation qui tourne à l’obsession avec le rôle du diplôme pour se protéger du chômage.

On peut tenter plusieurs hypothèses. Les socialistes n’étaient pas pressés de heurter leur électorat. Le ministre Vincent Peillon, empêtré dans la réforme des rythmes scolaires, n’a pas voulu ouvrir un second front. Lors de son passage éclair, son successeur Benoît Hamon s’employa, lui, à éteindre des incendies – on lui doit notamment l’abandon des « ABCD de l’égalité ».

Prudence, prudence
Najat Vallaud-Belkacem, qui a déjà du mal à faire passer sa réforme du collège, avance à pas comptés. En janvier 2015, une circulaire annonce que le ministère va travailler avec les départements et les rectorats à un outil mesurant la mixité sociale des collèges. En mars, un comité scientifique est constitué afin de garantir « territoire par territoire l’équilibre sociologique dans les établissements ».

Hyper prudente, la ministre s’est même un brin emberlificotée dans sa com’. On ne parle pas de réforme de la carte scolaire, mais d’ « une démarche à partir des acteurs et des besoins des territoires, le ministère se positionnant en impulsion et en appui de l’initiative locale »...

François Cartron, sénatrice tenace et femme de conviction, méritait bien ce petit hommage.
Véronique Soulé

Extrait de cafepedagogique.net du 10.11.15 : La chronique de V. Soulé : La bataille d’une sénatrice pour faire bouger la carte scolaire

 

« La mixité, c’est 0 perdant », soutient Najat Vallaud-Belkacem. Pour les élèves les moins favorisés - tirés vers le haut. Et pour les meilleurs élèves : « pas pénalisés scolairement » et enrichis « par l’apprentissage de la citoyenneté », insiste-t-elle en évoquant les attentats de janvier. Trois leviers sont destinés à rendre certains établissements plus attractifs : l’offre pédagogique, la sectorisation et l’affectation. Mais d’abord, il faudra mesurer leur degré de ségrégation : ce sera possible grâce aux nouveaux outils de mesure établis par la DEPP.

[...] Les collectivités auront quatre types de critères pour homogénéiser les établissements : les critères sociaux (plus d’élèves boursiers dans tel établissement) ; géographiques (la distance école-collège) ; pédagogiques (une carte des formations ou des langues attractive) ; de vie sociale (le maintien des liens amicaux entre élèves). Leur efficacité sera évaluée par un comité scientifique.

Extrait de lesechos.fr du 09.11.15 : Mixité sociale au collège : l’exécutif s’engage prudemment

VOIR AUSSI

boursorama.com du 10.11.15 : Qu’en est-il de la mixité sociale dans les collèges en France ?

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