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La Commission européenne recommande d’’éviter une hausse de la "pauvreté éducative" et cite 3 facteurs importants : petite enfance, discrimination positive et rôle des enseignants

16 novembre 2015

Les adolescents de 15 ans issus des milieux les plus modestes courent cinq fois plus le risque de ne pas acquérir les compétences de base en lecture, écriture et calcul, que ceux d’origine plus aisée : c’est l’un des constats du rapport de suivi de l’éducation et de la formation pour l’année 2015 de la Commission européenne, diffusé le 12 novembre. Aucun État membre n’est parvenu à faire baisser le taux d’échec scolaire de ces jeunes en deçà de 15%. Autre observation : les élèves nés à l’étranger sont deux fois plus susceptibles de quitter l’école prématurément que ceux nés dans le pays.

Certes, dans l’ensemble, le niveau d’instruction a progressé en Europe : davantage d’États membres ont atteint leurs objectifs d’accroître le nombre de diplômés du supérieur et de réduire les sorties prématurées du système scolaire. Néanmoins, "des investissements doivent être réalisés pour que chacun ait sa place dans l’éducation et pour stimuler la mobilité sociale", souligne la Commission européenne. Elle relève "les coupes successives dans les budgets de l’éducation" qui ont diminué de 3,2% dans l’ensemble de l’Europe depuis 2010.

Éviter une hausse de la "pauvreté éducative"

Le rapport recommande de donner un nouvel élan aux investissements en faveur de l’éducation, afin d’instaurer des systèmes éducatifs plus "inclusifs" en Europe. Dans ce cadre, il met en avant trois facteurs importants : l’éducation de la petite enfance, les mesures de discrimination positive et le rôle joué par les enseignants. Ceux-ci ont besoin d’être formés à "l’accompagnement personnalisé et aux environnements multiculturels".

Objectif : "éviter une hausse de la ’pauvreté éducative’, qui reste l’une des causes profondes du chômage et de l’exclusion sociale". Ainsi, 60% des jeunes ayant quitté l’école prématurément sont demandeurs d’emploi ou inactifs. Les États membres sont donc invités à "concentrer leurs efforts sur l’amélioration de l’accessibilité, de la qualité et de la pertinence de leurs systèmes d’éducation et de formation". Il convient notamment d’accroître "la souplesse entre les formations initiale et continue". En termes de qualité, le rapport met l’accent sur l’enseignement des langues et l’utilisation des nouvelles technologies.

En ce qui concerne la France, il souligne qu’en dépît d’un investissement dans l’éducation qui reste "élevé" et de "réformes ambitieuses", ses résultats demeurent dans la moyenne européenne. Et malgré un taux d’abandon scolaire figurant sous la moyenne de l’UE, il note que beaucoup de jeunes, en particulier ceux issus de l’immigration, quittent le système éducatif au niveau du collège, alors que le marché du travail à ce stade s’est dégradé. Autre remarque, chez les personnes dotées d’une faible qualification et parmi les groupes les plus âgés, les niveaux de littératie et de numératie figurent parmi les plus bas d’Europe.

Le rapport (91 pages)

Extrait de touteduc.fr du 13.11.2015 : La Commission européenne recommande d’investir davantage dans l’éducation (rapport)

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