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Le rapport des Inspections générales (juin 2015) sur le fonctionnement de la circonscription souligne le caractère "assez limité" de la liaison interdegrés - principal, IEN, directeur d’école - ou avec les élus, SAUF en éducation prioritaire

24 novembre 2015

Pilotage et fonctionnement de la circonscription du premier degré
Rapport IGEN, IGEANR
juin 2015

Lire le rapport (121 p.)

 

Extrait du résumé

La circonscription, un découpage « sans coïncidence »
Dans une organisation de plus en plus complexe – intercommunalités, communautés d’agglomérations, bassins d’éducation... – la circonscription est sans « coïncidence » avec les territoires éducatifs et/ou administratifs.
Au sein de l’éducation nationale, à de rares exceptions près, la circonscription ne coïncide avec aucun autre type d’organisation interne, secteurs de collèges, bassins.

La question de la relation avec la carte des intercommunalités est également posée.
La logique d’une organisation interne à l’éducation nationale n’est pas toujours comprise par les élus. La divergence entre les différentes cartes – bassins d’éducation, bassins d’emplois, communautés de communes, communes, secteurs de collèges... – conduit tous les interlocuteurs à s’interroger sur « le bon découpage »

D’autre part, le découpage des circonscriptions est "sans coincidence avec les territoires éducatifs et administratifs... A de rares exceptions près, la circonscription ne coïncide avec aucun autre type d’organisation interne, secteurs de collèges, bassins. La question de la relation avec la carte des intercommunalités est également posée ".

Le rapport note que la circonscription ne fonctionne pas comme un réseau d’écoles " dans la mesure où chaque école ignore aujourd’hui la réalité du fonctionnement des autres écoles de la circonscription, voire n’identifie pas le périmètre exact de la circonscription à laquelle elle appartient".

 

Extrait du rapport intégral (pp. 69-72)

Des relations institutionnelles entre chefs d’établissements et IEN, mais dans l’ignorance de la circonscription

Pour les principaux, la notion de circonscription est assez variable. Pour ceux qui ont été professeurs des écoles avant de passer le concours de chef d’établissement, la notion est assez claire, mais en général elle est plutôt vague et son intérêt limité.
Seuls, leurs interlocuteurs pour le premier degré les intéressent : IEN, professeurs de
CM2 et directeurs d’école de leur secteur de recrutement.
Le premier territoire de référence des chefs d’établissement est plutôt le bassin. De
ce fait, il est difficile de synthétiser la vision qu’ont les principaux du niveau circonscription, tant cette vision est hétérogène en fonction de l’appartenance ou non
du collège à l’éducation prioritaire.

On peut identifier trois sous‐groupes qui conduisent à trois visions différentes :
– les collèges ex-ECLAIR ou REP+. Ici les échanges sont historiques, mis en place depuis la création des RAR. Les professeurs supplémentaires des RAR ont permis de
tisser des liens entre un certain nombre de professeurs et de créer de réels échanges,
tant au niveau pédagogique que sur la situation particulière de certains élèves. La mise
en place des comités exécutifs a également permis de renforcer les liens entre les pilotes du réseau, IEN et principal, mais aussi les directeurs d’écoles.
– les collèges tête d’un RRS.Pour eux les liens sont moins forts que pour les principaux des collèges ex-ECLAIR/REP+, mais ils connaissent néanmoins très bien les directeurs des
écoles de leur secteur avec qui ils travaillent souvent par l’intermédiaire du coordonnateur du réseau. Les échanges avec l’IEN se montrent quant à eux plus rares
 ;
– les collèges hors éducation prioritaire. Pour les principaux de ces collèges, le premier degré semble assez éloigné, ils citent en général le conseil école‐collège qu’ils ont mis en place en fin d’année scolaire dernière.
Dans tous les cas, la relation établie entre les secteurs de collège et les circonscriptions, autant dire entre les principaux, les IEN et les directeurs d’école,
est fortement liée aux personnalités respectives de ces « cadres » du système éducatif.
Incontestablement, le conseil école‐collège a renforcé cette relation mais des ambiguïtés demeurent sur le sens et l’efficacité de cette relation. À recenser les types de travaux en commun circonscription‐secteur de collège, on constate la bonne volonté
des uns et des autres mais aussi la parcellisation de ces travaux qui prennent appui sur
des occasions ou des temps repérés du calendrier administratif scolaire.

Les buts et les résultats ne sont pas définis de façon précise dans le discours. Ainsi on
évoque le conseil école‐collège, les projets « fédérateurs » relevant de l’action culturelle au titre de la liaison CM2‐6ème, les formations communes des personnels enseignants, la coordination des plannings d’utilisation des piscines ou des bibliothèques, la concertation sur les prévisions d’effectifs, l’accueil d’élèves de CM2,
des actions ponctuelles « de liaison » entre classes, les rencontres sportives USEP, les commissions d’harmonisation avec leurs PPRE (passerelle ou non), l’usage élargi de
Pronotes à Base élèves.

En éducation prioritaire, s’y ajoutent les actions du CESC, dans lequel, parfois, « siège le premier degré ». Mais, en même temps, les principaux rappellent qu’ils « travaillent en direct » avec les directeurs d’école sur bon nombre de ces questions, le cas échéant avec les conseillers pédagogiques qui animent des réunions de liaison en lieu et place de l’IEN (ce qui peut se concevoir lorsque la circonscription compte une demi‐douzaine de secteurs de collège), ainsi qu’avec le coordonnateur du RRS.

L’IEN paraît alors se réserver le « cadre politique », selon l’expression d’un principal. Il apporte une caution pédagogique et réglementaire. Le pilotage de la continuité trouve
désormais une première réponse – partielle à ce stade de la mise en œuvre des conseils école‐collège –, dans une recherche de copilotage entre IEN et principal.
La lourdeur du fonctionnement de la liaison est soulignée par les principaux : ils déplorent « l’absence de souplesse juridique dans les statuts », les modes de remplacement, la gestion des ordres de mission.
L’absence de cadre juridique se retrouve sur d’autres sujets tels que la prise en charge des contrats aidés pour les établissements mutualisateurs, qui est l’occasion de regretter le manque de formation des directeurs dans les conflits qui peuvent naître de
ces embauches.
Le souhait de directeurs « plus disponibles » qui soient au fond plus en situation de
responsabilité s’exprime chez les principaux qui soulignent l’isolement des petites écoles et le « mal‐être » qui peut y être ressenti. On a pu également entendre regretter une « certaine infantilisation » des directeurs.

[...] [p. 73] 3.2.4. Un « territoire éducatif » au‐delà de la commune et des réseaux écoles‐collèges

[...] Du côté de l’éducation nationale, l’école du socle, les conseils école‐collège et le
futur cycle 3 renforcent très fortement l’idée d’une école de la maternelle à la troisième.
Le travail mené dans nombre de REP+ donne également une plus grande unité aux réseaux école‐collège avec des directeurs et des principaux qui travaillent de concert
et des enseignants qui se connaissent, participent aux mêmes formations, travaillent
de plus en plus ensemble.
Il apparaît ainsi une dichotomie entre les circonscriptions complètement hors-éducation prioritaire, où les liens avec le second degré sont généralement assez
limités et l’éducation prioritaire où les réseaux interdegrés, centrés sur un collège,
deviennent la référence pour la mise en place de projets pédagogiques ou de formation
des enseignants
Mais la proximité et la confiance que l’IEN inspire aux élus, aux directeurs et aux enseignants ne doit pas être sous‐estimée dans les scénarios alternatifs à l’organisation actuelle du premier degré

 

Voir aussi L’article du Café pédagogique du 23.11.15

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