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Au sommaire d’Education & formations d’avril 2016 (DEPP) : indice de position sociale des élèves, décrochage, influence de l’offre de formation académique sur l’orientation...

16 avril 2016

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http://www.education.gouv.fr/cid100723/inegalites-sociales-motivation-scolaire-offre-de-formation-decrochage.html?feuilleCSS=firefox

 

Au sommaire du numéro 90, avril 2016 d’Education & formations

- Construction d’un indice de position sociale des élèves
Thierry Rocher

- Parcours des élèves en difficulté scolaire Influence de l’offre de formation et de l’académie
Nicolas Miconnet

- Analyse dynamique de la motivation des élèves en début de scolarité obligatoire en fonction de la nature de leurs interactions avec l’enseignant
Olivier Cosnefroy, Cécile Nurra, Philippe Dessus

- L’espérance d’obtenir le baccalauréat pour un élève de sixième
Un indicateur de la mesure académique de l’accès au baccalauréat plus pertinent
Marie-Laurence Jaspar, Fanny Thomas

- Les motifs de décrochage par les élèves. Un révélateur de leur expérience scolaire
Pierre-Yves Bernard, Christophe Michaut

Comment faire pour refaire ? Les décrocheurs scolaires qui raccrochent
Joël Zaffran, Juliette Volle

Le numéro intégral en ligne

 

"En neutralisant les conséquences de l’âge, du niveau scolaire, de l’offre de formation, etc., les élèves, et notamment les plus en difficulté scolaire, auront des parcours différents selon leur académie" : c’est le constat de Nicolas Miconnet, de la Depp, dans une étude publiée par la revue Éducation et formations datée d’avril (n° 90). Ainsi, seuls 13% des élèves en difficulté sont orientés en seconde générale et technologique dans les académies de Caen, de Nantes ou de Rennes, contre 38% en Corse.

De même, en fin de seconde, le type de lycée à proximité dans l’académie influence de nouveau le choix entre séries générales et technologiques pour les élèves de faible niveau. Pour preuve, entre les académies d’Orléans-Tours ou de Rennes et celle de Corse, la probabilité de passage en première générale varie du simple au double (de 22% à 44%) pour le quart des élèves considérés comme les plus en difficulté scolaire...

Type d’établissement : un impact sur la probabilité de passage en première générale
Dans le détail, le passage en première générale s’avère plus difficile dans dix académies : Caen, Dijon, Lyon, Nancy-Metz, Nantes, Orléans-tours, Poitiers, Rennes, Strasbourg et Toulouse. Six de ces académies (Caen, Dijon, Nantes, Orléans-tours, Poitiers, Rennes) étaient déjà sélectives pour le passage dans la voie générale et technologique en fin de troisième. "En plus des caractéristiques les plus souvent avancées favorisant le passage en série générale que sont le fait d’être enfant d’enseignant ou d’être ’en avance’, un critère tout aussi important est la scolarisation en lycée général plutôt qu’en lycée général et technologique", souligne Nicolas Miconnet.

Ainsi, à caractéristiques équivalentes, la probabilité de passage en première générale est 1,49 fois plus élevée si l’élève fréquente un lycée général plutôt qu’un LEGT. Par exemple, 42% des élèves ayant obtenu moins de 9,5 au brevet poursuivent en première générale s’ils sont scolarisés dans un lycée général (de 33% à Besançon ou Orléans-Tours à 56% à Limoges et 61% en Corse). Mais ils ne sont plus que 27% dans ce cas si si leur établissement inclut une série de première technologique (de 20% à Orléans-Tours à 42% en Corse). L’offre de formation du lycée semble donc avoir un impact assez net sur l’orientation des élèves les plus en difficulté.

L’article "Parcours des élèves en difficulté scolaire. Influence de l’offre de formation et de l’académie" (revue Éducation et formations) est consultable ici (PDF)
Diane Galbaud

Extrait de touteduc.fr du 16.04.16 : Elèves en difficulté ; : la probabilité de passage en première générale varie du simple au double selon les académies

 

L’analyse d’un article par le Café pédagogique

Alors que le discours dominant est celui de la liberté de choix des élèves, comme le rappelle la décision ministérielle de créer une période d’essai en seconde professionnelle à la rentrée 2016, une nouvelle étude établit l’impact de l’offre académique de formation sur l’orientation des élèves. Cette étude de Nicolas Miconnet (Depp) , publiée dans Education & formations n°90, montre que ce sont les élèves les plus faibles qui sont le plus victimes de ces choix structurels.

Nicolas Miconnet étudie en détail le devenir des élèves ne fin de 3ème et en fin de seconde, deux moments clé du devenir de l’élève. Il part d’un constat : la forte variabilité des décisions d’orientation d’une académie à l’autre pour les élèves les plus faibles. L’écart est nul pour les meilleurs.

Ainsi en fin de 3ème, près de 40% des élèves ayant obtenu moins de 9 au brevet sont orientés en seconde générale en Corse ou sur Créteil quand ce n’est que près de 10% à Nantes ou à Caen. A l’issue d’une seconde, ce mêmes élèves ont 20% de chances d’aller en première générale dans l’académie de Créteil ou d’Amiens contre 40% à Paris ou Limoges.

Comme le dit, N Miconnet, "en neutralisant les conséquences de l’âge, du niveau scolaire, de l’offre de formation, etc., les élèves, et notamment les plus en difficulté scolaire, auront des parcours différents selon leur académie. Un élève scolarisé en Corse ou à Créteil a ainsi plus de chances de poursuivre dans la voie générale et technologique que s’il était dans les académies de Caen, de Nantes ou de Rennes. De même, en fin de seconde GT, la probabilité de passage dans une série générale est plus élevée en Corse qu’elle ne l’est par exemple dans l’académie d’Orléans-Tours".

Pour Nicolas Miconnet, " les disparités interacadémiques de parcours des élèves sont liées à l’offre de formation proposée dans l’environnement de l’élève. La présence d’un lycée GT dans le territoire de vie du collège augmente, à caractéristiques équivalentes, la probabilité de poursuivre dans la voie générale et technologique tandis qu’une tradition d’apprentissage ou une offre de formation professionnelle du ministère de l’Agriculture incitent les élèves à privilégier la voie professionnelle. En fin de seconde GT, pour un élève donné, la présence de séries technologiques dans l’établissement diminue la probabilité de passage en première générale.

Mais l’effet de l’offre de formation diffère selon les caractéristiques des élèves. Alors que l’offre de formation n’influe que marginalement les choix des meilleurs élèves, elle pèse au contraire lourdement sur les parcours scolaires des élèves les plus en difficulté scolaire. Ainsi, le destin scolaire des élèves les plus en difficulté scolaire ne dépend pas seulement de leurs propres caractéristiques, mais également de l’offre de formation établie par les acteurs institutionnels".

Extrait de cafepedagogique.net du 15.04.16 : Comment l’offre académique oriente le destin scolaire des élèves

 

voir aussi
Retour sur l’important numéro d’Education & formations avec des études sur le décrochage et sur la motivation au CP (Dossiers du MEN et du Café)

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