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Najat Vallaud Belkacem souhaite relancer la scolarisation des moins de 3 ans : dossier de presse et commentaires

5 avril 2016

Ci-dessous le dossier de presse "Réussir le développement de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans"
Dossier de presse du MEN, 4 avril 2016

Tous les acteurs sont mobilisés pour réussir le développement de la scolarisation des enfants de moins de trois ans. Ses bénéfices, les moyens mis en œuvre à la rentrée 2016, les modalités d’accueil, la formation des enseignants, etc. ont été présentés par Najat Vallaud-Belkacem et Laurence Rossignol le lundi 4 avril 2016, avec l’objectif d’amplifier encore la mobilisation interministérielle avec les principaux partenaires publics et associatifs. Il s’agit notamment d’améliorer la coordination entre l’Éducation nationale et les acteurs des politiques sociales et familiales dans les territoires afin de mieux informer les parents d’élèves de la possibilité et de l’intérêt de scolariser leurs enfants dès l’âge de 2 ans.

La mobilisation de tous les acteurs pour la scolarisation des enfants de moins de 3 ans, pourquoi ?
L’école maternelle française est un vrai modèle pour de nombreux pays. À sa manière à elle, adaptée aux premiers temps de l’enfance, elle prépare aux étapes scolaires ultérieures.

L’école maternelle est le moment de la première expérience collective. L’enfant y apprend le respect de soi, l’attention aux autres et l’entraide ; il apprend aussi à coopérer, à s’engager dans l’effort, à persévérer. Les années d’école maternelle posent les bases des apprentissages ultérieurs. Elles sont par conséquent décisives.

Parce que les inégalités qui apparaissent dès les premiers moments de la vie peuvent s’installer pour très longtemps, parce qu’un enfant de 3 ans issu de milieu populaire a trois fois moins de vocabulaire qu’un enfant issu de milieu favorisé, la scolarisation des enfants les plus jeunes est au cœur des préoccupations du gouvernement.

Le plan pluriannuel 2015-2017 de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale précise que la scolarisation précoce est un moyen efficace pour lutter contre la reproduction des inégalités, favoriser la réussite scolaire. Au moment où les moyens accordés à la Refondation de l’école permettent de renforcer significativement la priorité au premier degré à la prochaine rentrée scolaire, il est essentiel que la mobilisation collective permette une progression importante de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans.

C’est pourquoi Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, lancent une mobilisation de tous les acteurs et des familles pour réussir le développement de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans, afin d’augmenter le nombre d’enfants inscrits à la rentrée 2016.

L’accueil des tout-petits est progressivement assuré dans les écoles maternelles des 1 089 réseaux d’éducation prioritaire, avec pour objectif de scolariser 30% des enfants de moins de 3 ans dans les zones défavorisées d’ici 2017. Cet objectif de scolarisation a été porté à 50% des enfants de moins de trois ans scolarisés en REP+ (réseaux d’éducation prioritaire renforcés) lors du comité interministériel "égalité et citoyenneté" du 6 mars 2015.

En stimulant précocement les capacités linguistiques, physiques et intellectuelles des enfants, et en les initiant à la vie en commun, la scolarisation précoce constitue un levier important pour restaurer l’égalité des chances, et permet aux parents de concilier plus facilement vie professionnelle et vie familiale.

L’école maternelle assure une prise en charge de l’enfant de deux ans qui tient compte, en continu, des rythmes et du développement propres à cette tranche d’âge. Les adultes qui accompagnent ces très jeunes enfants dans leurs apprentissages valorisent leurs premiers succès et dédramatisent les difficultés : c’est leur donner les moyens de vivre bien leur petite enfance en les encourageant à grandir, c’est-à-dire à conquérir de nouvelles compétences.

Alors que le taux de préscolarisation avait été divisé par trois entre 2001 et 2012, il y a eu progression en 2013, qui s’est confirmée en 2014 et 2015 en éducation prioritaire, selon les objectifs fixés. Le taux global s’élève désormais à 11,7 %. Il atteint même 20,6% en éducation prioritaire.

1 100 classes ont été ouvertes et les moins de 3 ans sont aussi largement accueillis dans les places disponibles de petite section. Plus de 25 000 places supplémentaires ont ainsi été offertes dans les écoles maternelles pour accueillir ces très jeunes élèves, essentiellement dans l’ensemble des réseaux de l’éducation prioritaire, avec une organisation des activités et des rythmes spécifiques, et un projet d’école particulier.

Quelques données chiffrées
Entre 2001 et 2012 : taux de préscolarisation divisé par trois, passant de 35 % à 11 %, et nombre d’enfants scolarisés avant 3 ans passé de 259 700 à 91 100 (-168 600).
2012 : scolarisation des 2 ans à son plus bas niveau sur les 15 dernières années
De la rentrée 2012 à la rentrée 2015 : plus de 1 100 classes spécifiques ouvertes et large accueil des moins de 3 ans sur les places disponibles de petite section. Environ 25 000 places nouvellement offertes pour scolariser des enfants de moins de 3 ans. Elles ne sont cependant pas toutes utilisées. De nombreuses places sont vacantes.
Augmentation du taux de scolarisation des moins de 3 ans pour la première fois depuis plus de 10 ans, désormais à 11,7%.
Rentrée 2015 en REP et REP+ : 19,3% des enfants de 2 ans sont scolarisés. Ce taux atteint 22,2% en REP+
Après une augmentation en 2013, le taux de scolarisation à 2 ans a continué à se renforcer en éducation prioritaire. Dans les nouveaux réseaux (REP et REP+), 19,3 % des enfants de deux ans sont scolarisés à la rentrée 2015, soit un taux deux fois plus important qu’hors éducation prioritaire (9,8 %).
En 2015 : 93 600 enfants de 2 ans fréquentent l’école, dont 80 % dans le secteur public. Les tout-petits sont accueillis dans 40 % des écoles ayant des classes de préélémentaire. Les élèves de 2 ans sont en moyenne 6 par classe et quasiment toujours dans des classes multi-niveaux : l’organisation la plus courante (la moitié des cas) est une classe rassemblant une très petite section et une petite section, celle-ci étant majoritaire dans la classe.
11 % des élèves de 2 ans sont dans une classe à un seul niveau.

Les bénéfices de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans
En développant chez chacun la confiance en soi et l’envie d’apprendre, l’école maternelle conforte et stimule le développement affectif, social, sensoriel, moteur et cognitif des enfants et les initie aux différents moyens d’expression. Elle assure une première acquisition des principes de la vie en société et de l’égalité entre les filles et les garçons. La prévention des difficultés scolaires y est assurée par la stimulation et la structuration du langage oral ainsi que par la découverte de l’écrit.
Les acquisitions langagières

L’apprentissage et la maîtrise de la langue française recouvrent des enjeux primordiaux, notamment sociaux, avec un très fort déterminisme trop souvent prédictif de la réussite scolaire.

Or, la pédagogie du langage, qui requiert beaucoup de respect et une grande attention au comportement des enfants, est l’axe fort du programme de l’école maternelle. Les enseignants établissent les conditions de la communication, organisent la classe pour favoriser l’activité spontanée des enfants, les interactions langagières entre eux et avec les adultes, saisissent toutes les occasions de la vie quotidienne dans la classe et dans l’école pour concevoir et conduire des situations d’apprentissage spécifiques.

Le développement de la socialisation
La scolarisation précoce favorise la découverte et la connaissance des autres. Le jeune enfant va créer des liens petit à petit, il va apprendre à gérer les premiers conflits, à partager, à vivre avec les autres pour, progressivement, à son rythme, trouver sa place au sein d’un groupe et faire ses premières expériences de l’altérité et de l’amitié.

L’enrichissement de son expérience sensible et de ses découvertes

La sensibilité et l’imagination jouent un rôle majeur dans le développement de la petite enfance. L’école maternelle encourage et développe les langages d’expression qui mobilisent le corps, la voix, l’écoute, le regard et le geste. Ainsi le très jeune enfant peut se livrer à des expériences, à la fois ludiques et fonctionnelles, où une part importante est laissée à la spontanéité et à l’imagination : chercher, imiter, transformer, inventer, exprimer...Il va éprouver le plaisir de la créativité, ressentir des émotions, et commencer à les exprimer. Des activités d’éveil sensoriel lui permettent d’échanger. Elles provoquent des émotions, de l’étonnement et des questions qui stimulent l’envie de comprendre, de multiplier, de partager ces expériences.

Le plaisir du jeu
Des jouets variés sont proposés, en réponse aux besoins des jeunes enfants et à leurs capacités d’attention, en lien avec les apprentissages souhaités car, quand on est un tout petit, on apprend en jouant.

Au cours de leurs deuxième et troisième année, les enfants sont de véritables explorateurs, qui découvrent les propriétés des objets (sons, dimensions, textures) les effets de leurs actions qu’ils recommencent, inlassablement pour comprendre.

L’organisation du temps et de l’espace, souple et sans contraintes, permet les déambulations, les observations mais aussi les expérimentations libres et favorise les accroches langagières avec l’adulte ou avec les autres enfants.

Les moyens mis en œuvre pour la scolarisation des enfants de moins de 3 ans à la rentrée 2016
Pour atteindre cet objectif, la mobilisation interministérielle doit être amplifiée, en améliorant la coordination entre l’Éducation nationale et les acteurs des politiques sociales et familiales sur les territoires, en renforçant la coopération avec les parents qui doivent pouvoir s’impliquer dans la vie de l’école maternelle, en apportant une formation adaptée, initiale et continue, aux maîtresses et aux maîtres de l’école maternelle.

Concrètement, la coopération interministérielle se traduit dès aujourd’hui :
Les directeurs académiques des services de l’Éducation nationale (DASEN) communiquent aux directeurs de la Caisse d’allocations familiales (CAF) de leur département, sur la base de la carte scolaire arrêtée pour 2016-2017, l’estimation du nombres de places disponibles pour la scolarisation des très jeunes enfants à la rentrée 2016 dans les secteurs prioritairement visés par cette politique et cela avant la fin du mois d’avril.
La CAF identifiera ainsi les familles ayant un enfant de moins de 3 ans et les informera par mail de l’opportunité proposée à leur jeune enfant et les incitera à se rapprocher de leur mairie pour une démarche d’inscription. En fonction du contexte local, la CAF organisera des réunions de sensibilisation des acteurs de la politique sociale et familiale, auxquelles les services de l’Éducation nationale participeront autant que de besoin.
Les partenaires en lien direct avec les familles concernées pourront les sensibiliser à l’opportunité et à l’intérêt de la scolarisation précoce. En fonction du contexte local il s’agira des services de Protection maternelle et infantile (PMI), des centres communaux d’action sociale, des lieux d’accueil enfant parent, des centres sociaux, des ludothèques, des bibliothèques du territoire et des associations familiales, ainsi que d’autres associations du champ de l’enfance ou de la politique de la ville.

Les modalités d’accueil des enfants de moins de 3 ans dans les écoles maternelles
Parce qu’elle concerne des tout-petits ayant des besoins spécifiques, cette scolarisation requiert une organisation des activités et du lieu de vie qui se distinguent nettement de ce qui existe dans les autres classes de l’école maternelle :

L’accueil est différé au-delà de la rentrée scolaire en fonction de la date anniversaire de l’enfant
Une adaptation des locaux et un équipement en matériel spécifique sont définis en accord avec la collectivité compétente
La structure mise en place accueille prioritairement des enfants du secteur de l’école où elle est implantée
Le projet pédagogique et éducatif est inscrit au projet d’école. Il est présenté aux parents. Il prévoit explicitement les modalités d’accueil et de participation des parents à la scolarité de leur enfant
Les horaires d’entrée et de sortie le matin et l’après-midi peuvent être assouplis par rapport à ceux des autres classes, en conservant toutefois un temps significatif de présence de chaque enfant selon une organisation régulière, négociée avec les parents qui s’engagent à la respecter
Dans les zones définies par la circulaire de 2012 : environnement social défavorisés, zones urbaines, rurales et de montagne, ainsi que dans les départements et régions d’outremer, les enfants de moins de 3 ans sont comptabilisés dans les prévisions d’effectifs de rentrée, dans les écoles qui les scolarisent

Une alliance éducative : premier temps fort de co-éducation et de dialogue avec les familles
La qualité de l’accueil à l’école est déterminante pour que s’installe un sentiment de sécurité et de confiance indispensable au jeune enfant pour s’investir dans un univers nouveau.

Un dialogue régulier avec les parents de chacun de ces très jeunes enfants est fondamental, quelles que soient leur origine, leur langue, leur degré de familiarité avec l’école. Il est d’ailleurs possible de permettre aux parents qui le souhaitent de rester un moment dans la classe avec leur enfant pendant les premières journées d’école, afin de le sécuriser.

Les solutions d’accueil pour ces très jeunes élèves, qui passeront quatre ans à l’école maternelle, ne peuvent consister uniquement en une scolarisation dans les formes traditionnelles. Les projets d’accueil et de scolarisation des enfants de moins de 3 ans prennent en compte l’analyse des besoins, l’implantation des locaux, les matériels spécifiques, l’adaptation possible des rythmes scolaires. La qualité de la prise en charge éducative s’appuie sur la collaboration avec les collectivités territoriales, les CAF et les services en charge de la petite enfance (PMI, établissements d’accueil du jeune enfant, etc.).
La formation des enseignants accueillant en classe des enfants de moins de 3 ans

Cette scolarisation nécessite, pour l’école, de tenir compte des besoins spécifiques des enfants de moins de 3 ans, de les accueillir avec leurs parents, d’aménager l’espace et le temps pour favoriser leurs explorations, la découverte et la connaissance des autres et faciliter leurs essais de communication en les aidant à construire les compétences langagières indispensables à un développement harmonieux.

Des formations communes pluri-catégorielles associant professeurs des écoles, Assistantes Territoriales Spécialisées des Ecoles Maternelles (ATSEM) et parfois des éducateurs de jeunes enfants sont donc organisées afin de permettre aux personnels de maîtriser les connaissances, compétences et gestes professionnels spécifiques à l’accueil et à la scolarisation des très jeunes enfants en ménageant un dialogue confiant avec les parents.

Un espace national de ressources d’accompagnement du programme maternelle et de mutualisation sans précédent a été ouvert sur le site éduscol, pour accompagner les équipes d’écoles.
On y trouve notamment des ressources relatives à la scolarisation des enfants de moins de 3 ans à l’école maternelle, au développement de l’enfant ainsi qu’un guide pratique reprenant les normes et conditions de sécurité des équipements et des matériels utilisés pour des enfants de moins de 36 mois.

Les formateurs, et notamment les conseillers pédagogiques des circonscriptions concernées par ces dispositifs, sont accompagnés par les inspecteurs de l’Éducation nationale du premier degré responsables de la mission école maternelle, au niveau départemental ou académique pour faciliter l’accompagnement des équipes dans la définition et la mise en œuvre de leur projet.

Des ressources académiques telles que des "Chartes pour réussir la scolarisation des enfants de moins de 3 ans" sont en ligne sur les sites de circonscription des inspecteurs du premier degré et des inspecteurs en charge de la mission maternelle.

 

Voir aussi sur le site du MEN le dossier du 04.04.16 : L’inscription à l’école maternelle

 

Reportage
Extrait de dailymotion.com : Mobilisation de tous les acteurs pour le développement de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans

 

"
 

Consulter les ressources d’accompagnement pour les enfants de moins de 3 ans :
Extrait de eduscol.education.fr du 28.04.16 : La scolarisation des enfants de moins de trois ans

 

Maternelle : La "grande mobilisation" tardive du ministère
Mieux vaut tard que jamais ? L’Education nationale est-elle enfin décidée à développer la scolarisation des moins de trois ans ? Pour la ministre la faible augmentation du nombre d’enfants de moins de trois ans scolarisés est du aux réticences des familles. Mais bien d’autres facteurs semblent jouer. [...]

Extrait de cafepedagogique.net du 05.04.16 : Maternelle : La "grande mobilisation" tardive du ministère

 

La scolarisation des tout petits : Une rupture professionnelle ?

[...]
Des exemple de classes de TPS

Elles sont peu visibles les rares classes de tout petits. Lors d’un colloque organisé par le Snuipp en novembre 2015, des enseignantes de ces classes de Toute Petite Section (TPS) ont témoigné des particularités de l’accueil des moins de 3 ans.

Pour Audrey Rollin, professeure dans une école Rep+ de Bordeaux, l’objectif principal de la TPS est la construction du lien avec les parents. "On essaie de créer une culture commune entre la famille et la maison". Cela passe par de grands efforts pour l’école. "Si la famille ne vient pas à l’école on essaie d’aller à la famille", explique-t-elle. Cela a une traduction très concrète et tout à fait nouvelle pour l’éducation nationale. La classe de TPS se tient régulièrement dans la salle d’attente de la PMI. Un bon moyen de se montrer aux parents.

Une autre adaptation est révélée par Nadine Massonnière, conseillère pédagogique en Gironde. "On accepte les couches à l’école" dit-elle en provoquant des remous dans la salle. "Pas question de mettre la pression sur l’enfant ou de laisser une famille désemparée à la rentrée. C’est un parti pris".

Là on touche à une rupture d’identité professionnelle. Les repères habituels de l’école - le doudou rangé, pas de tétine, la propreté obligatoire - sont remis en question. C’ets plus que symbolique. Ca veut dire que l’objectif d’épanouissement est prioritaire sur celui d’instruction. Mais ça renvoie à un écueil pour l’institution scolaire : dans les exemples cités, le nombre d’enfants ne dépasse pas 15 par classe.

Enfin l’ouverture des TPS doit s’accompagner d’une formation. C’est un nouveau métier qu’il faut apprendre avec des enfants très différents des petites sections.

La solution des classes passerelles

Mieux adaptée aux enfants, la classe passerelle est présentée par Pascale Garnier, professeure à Paris 13, dans un nouvel ouvrage publié par son laboratoire : ("A deux ans vivre dans un collectif d’enfant", ERES édition.

Pasccale Garnier juge négativement l’inscription des moins de trois ans dans le système actuel. " L’accueil des moins de 3 ans en maternelle devrait faire partie d’une politique de réussite éducative. Or ce qu’on observe c’est que l’identité scolaire des enseignants avec les injonctions du programme et les injonctions que se mettent les enseignants pour faire classe aux tout petits conduisent à des situations d’échec dès la toute petite section", nous avait confié Pascale Garnier lors d’un entretien en mars 2016.

"Dans une classe passerelle là on est vraiment dans une politique prioritaire. Elles fournissent un environnement positif pour les enfants car il y a un mélange de cultures professionnelles avec une ATSEM et aussi une éducatrice de la petite enfance . Il faut aussi limiter les effectifs : en classe passerelle on a 3 adultes par classe. Et puis il y a l’accueil des parents qui est fondamental : en très petite section il y a des réticences à les accueillir. Donc avec la pression scolaire les enfants sont mis en difficulté et en particulier pour les tout petits. Le cadre scolaire ne leur est pas adapté."

Elle montre les circulations entre l’école et la maison. L apropreté en est un des objets. Concrètement pour l’école cela veut dire qu’elle est gérée individuellement avec un passage individuel aux toilettes. Pour P Garnier, "la classe passerelle est un passage protégé qui ne présente pas toutes les contraintes de l’école et qui à l’inverse favorise l’accueil de sparents et la socialité entre enfants. Loin d’ne faire des élèves elle donne le temps aux enfants de s’adapter aux rythmes d’une vie collective".

La classe repose sur un trio professeure des écoles , atsem et éducatrice petite enfance . "On est trois pour réfléchir toutes les semaines on prend un moment pour se poser et réfléchir", indique une atsem à P Garnier. Elle montre comment ce partage des cultures explique les particularités de cette classe. "Ces 3 répertoires de pratiques rendent compte de la triple vie des enfants", entre ce qui relève de la classe, les adaptations faites par les enfants à cette vie et ce que font les enfants dans des moments ouverts.

P Garnier, G Brougère, S Rayna, P Rupin, A 2 ans vivre dans un collectif d’enfants ? Eres, 2016. ISBN 978-2-7492-5004-5
Présentation éditeur

Extrait de cafepedagogique.net du 05.04.16 : La scolarisation des tout petits : Une rupture professionnelle ?

 

Accueil des moins de 3 ans : mobilisation de tous les acteurs alors que "les familles rechignent"

[...]
Toutefois l’association des maires de France s’interroge. Ne faudrait-il pas élargir le périmètre aux ZUS et aux quartiers en "contrats de Ville". L’UNAF (les associations familiales) insiste, le dispositif ne s’adresse pas à tous les enfants, et il est important que l’accueil se fasse tout au long de l’année scolaire. France urbaine (les grandes villes), également "aux côtés" des deux ministres, met en avant la nécessité d’inscrire cet accueil dans le cadre du PEDT (projet éducatif de territoire). La PEEP demande que l’école accueille les parents en amont de la rentrée, pour préparer avec eux l’accueil de l’enfant...

Des moyens pour l’aménagement des locaux

Najat Vallaud-Belkacem évoque dans ses réponses les spécificités des "très petites sections" pour lesquelles les instructions officielles ont été publiées (ici et ici), et annoncera, la semaine prochaine, avec P. Kanner que des moyens nouveaux aideront les villes qui seraient en difficulté pour aménager des locaux pour les petits. Mais pour elle, il n’y a pas de difficulté à accueillir des moins de trois ans avec des enfants plus âgés, "les enseignants savent gérer".
[...]

Extrait de touteduc.fr du 04.04.16 : Accueil des moins de 3 ans : mobilisation de tous les acteurs alors que "les familles rechignent"

 

[...] Pour l’occasion, RMC s’est rendue à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), à l’école maternelle [REP+] Les Perrières où une très petite section a récemment été lancée en début d’année. [...]

Des progrès que Zineb, maman du petit Wael, trois ans, a déjà pu observer depuis le mois de septembre. [...] "Il a un vocabulaire beaucoup plus riche. Il fait des phrases construites, est curieux de tout ce qui l’entoure, assure-t-elle. Quand on fait des sorties, il pose beaucoup plus de questions qu’il ne le faisait auparavant. Et c’est quelque chose qu’il a acquis". Cette mère de famille espère donc que de nouvelles classes pourront être ouvertes, surtout dans les quartiers populaires comme le sien.

Extrait de rmc.bfmtv.com du 05.04.16 : Scolarisation des moins de 3 ans : "Il a un vocabulaire beaucoup plus riche", se réjouit une mère de famille

 

[...] « Le taux de préscolarisation des enfants de moins de 3 ans s’élève désormais à 11,7% et atteint 20,6% en zone d’éducation prioritaire. Cette mobilisation doit encore être amplifiée. » [...]

Priorité aux zones en difficulté

Extrait de ouest-france.fr du 04.04.16 : Ecole. Le point sur la scolarisation des moins de 3 ans

 

En réaction aux annonces de la ministre pour faire progresser la scolarisation des tout-petits, le SNUipp-FSU rappelle que cet accueil nécessite des conditions spécifiques et exigeantes, ainsi qu’une véritable formation des enseignants de maternelle.

Hier, la ministre de l’Éducation nationale s’est inquiétée de la faible progression de la scolarisation des enfants de moins de trois ans, notamment dans les quartiers de l’éducation prioritaire. Avec la ministre des familles, elle a proposé comme réponse de mieux sensibiliser les familles en demandant notamment aux caisses d’allocations familiales (CAF) de contacter les parents par mail afin de leur proposer des places pour scolariser leurs enfants.

S’il y a effectivement un vrai enjeu à faire la promotion de la scolarisation précoce auprès des familles, l’objectif ne peut pas être de faire du chiffre pour du chiffre en affichant une hausse du taux de scolarisation des tout-petits. Une politique volontariste en la matière ne peut donc pas se traduire uniquement par une demande auprès de la CAF d’aller chercher des enfants de 2 ans pour les "jeter" au milieu des autres dans des classes surchargées.

Pour que les tout-jeunes élèves tirent bénéfice d’une scolarisation précoce et pour convaincre les familles, il faut mettre en place des conditions particulières, au sein d’une organisation particulière, avec des enseignants volontaires et formés. Pouvoir être attentif à leurs besoins propres, les aider dans leur socialisation, le développement du langage requière des classes spécifiques d’enfants de moins de trois ans avec des effectifs réduits à 15 élèves. C’est loin d’être le cas actuellement puisque dans 60 % des cas, ces jeunes enfants sont répartis dans des classes de petite section parfois très chargées (1 classe maternelle sur 2 a plus de 25 élèves)

La scolarisation des moins trois ans, que nous soutenons, est exigeante. Elle ne peut donc se faire à l’aveugle et sans projet spécifique comme le souligne fort justement la circulaire de janvier 2013 (à retrouver en pièce jointe). Nous demandons le respect de ce cadrage national avec un vrai partenariat Éducation nationale et collectivités territoriales « pour s’assurer des conditions d’accueil à la mesure des besoins spécifiques des tout-petits » : ATSEM, locaux scolaires adaptés avec du matériel spécifique, horaires assouplis, liens école maternelle-structures d’accueil de la petite enfance, projet pédagogique. Il est également urgent de mettre en œuvre une véritable formation initiale et continue des enseignants pour l’école maternelle. Pour réussir concrètement la scolarisation des enfants de moins de trois ans, les équipes enseignantes ont besoin d’être soutenues.

Extrait de snuipp.fr du 05.04.16 : Moins de trois ans : il faut des conditions particulières

 

VOIR AUSSI

Les apports de l’EP. La scolarisation des moins de 3 ans

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