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Primaire : Daniel Gostain : Des moments "Eureka" en classe
Revenir sur le plaisir d’apprendre à l’école et le dire. C’est cela les "moments Euréka" que Daniels Gostain, professeur des écoles [en ZEP] à Paris (20ème) propose à ses élèves de CP - Ce1. Des moments bien à eux où, mine de rien, on travaille l’engagement éducatif et la réflexion sur les apprentissages.
Dire ce qu’on a aimé à l’école
"Une fois par semaine, le plus souvent avant le temps des Projets personnels, les enfants qui le souhaitent passent au tableau nous parler de ce qu’ils ont appris récemment et du plaisir qu’ils ont eu à l’apprendre en classe ou à l’école, et qu’ils veulent faire partager au groupe", explique Daniel Gostain. "Ensuite, à l’issue de chaque passage, l’enfant responsable d’Eurêka pour la quinzaine demande à la classe si des projets pourraient naître, issus de cette présentation". Ce temps particulier n’arrive pas par hasard . Il fait partie des "temps des penseurs", institué dans sa classe de l’école du 9 rue de la plaine.
"Cela vient des élèves", nous dit D Gostain. "Lors d’un échange en classe, une élève nous a expliqué qu’elle était plus marquée par ce que disait une camarade que par l’enseignant. "Comme c’est ton métier de nous dire cela, on va être moins touchés". L’idée d’Euréka c’est de faire dire aux enfants ce qu’ils ont appris et trouvé de bien à l’école.
Evidemment ce qui ressort est très varié. Un des derniers moments Euréka a mis en avant le jeu Tahiti, un jeu de mains très prisé en cours de récréation. Les élèves ont fait le projet de réaliser un jeu de carte expliquant les règles du jeu. Un autre moment euréka est né de l’apprentissage des déterminants. Il a mené à la réalisation d’un petit livre des mots. Un autre enfant explique qu’il a aimé être gardien de but et le projet euréka sera de réaliser des dessins sur la partie après avoir joué avec le maitre...
Ce qui reste de l’école sur le plan personnel
Ne risque -t-on pas d’être déçu de voir ce qui reste d’une semaine d’école ? "L’enseignant qui croit que tout ce qu’il dit est définitivement acquis par les enfants se trompe", dit D Gostain. "C’est beaucoup que les enfants disent en toute liberté qu’il ya du plaisir à apprendre et que l’école ce n’est pas seulement l’endroit où on rencontre les copains".
"Le moment euréka montre ce qui reste de ce qu’on a vécu à l’école sur le plan affectif et personnel", explique D Gostain. "C’est une forme de métacognition mais à l’initiative des enfants".
Est-ce transférable à d’autres niveaux ? "La condition c’est que cela n’arrive pas de façon isolée. Il faut que ce soit intégré dans une pédagogie de la classe qui favorise la parole des élèves et des moments de réflexion en commun ritualisés".
A ces conditions, on peut oser vraiment dire qu’on aime l’école et apprendre. Un sacré levier pour la motivation.
Le défi des empêchements d’apprendre
Extrait de cafepedagogique.net du 11.05.16 : Primaire : Daniel Gostain : Des moments "Eureka" en classe
Voir aussi sur le site OZP
Un enseignant de CP en ZEP confronté au défi des empêchements d’apprendre (reportage Café pédagogique) du 6 mars 2014