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Enseigner l’Information Documentation : une progression sur plusieurs années au collège REP Matisse de Grand-Couronne (intervention au colloque de l’ABDEN, octobre 2015)

9 septembre 2016

Enseigner l’information documentation : une progression au collège

Atelier III.1. Sophie BOCQUET-TOURNEUR.
4 septembre 2016

Atelier animé par Gaelle Sogliuzzo.

Professeur documentaliste depuis 2000, en poste en collège depuis 2007, j’ai exercé plusieurs missions académiques : membre du pôle de compétences TICE pendant 6 ans, j’ai été IATICE et webmestre du site Documentation Rouen. Actuellement je participe au site Doc pour Docs et je suis webmestre du Site des BEF (Bassins d’Éducation et de Formation) dans mon académie. J’interviens dans la formation continue et initiale, que ce soit en documentation ou d’autres disciplines, pour les personnels de direction ou les CPE.

Le collège Matisse est situé dans la banlieue de Rouen en Réseau d’Éducation Prioritaire. C’est une zone urbaine où les CSP sont très défavorisées. Nous avons environ 240 élèves, dont 40 SEGPA et 10 ULIS, pour 25 professeurs. Le collège est aussi doté d’un atelier relais. C’est donc un établissement à taille humaine centré sur l’enseignement adapté, le handicap et la persévérance.

A mon arrivée en septembre 2007, l’équipe éducative avait des attentes fortes sur le rôle pédagogique du professeur documentaliste. La direction m’a rapidement proposé les classes de sixième à l’année dans les emplois du temps élèves. Et, au fur et à mesure des années, j’ai assis mon rôle d’enseignante : j’ai un emploi du temps fixe sur le logiciel de vie scolaire, où apparaissent mes cours et mes projets à l’année. Je remplis le cahier de textes, fais l’appel, note les élèves, remplis les bulletins et participe aux conseils de classe.

Depuis 2007, j’ai construit une progression, elle s’est édifiée au fur et à mesure des années sur plusieurs bases :

Tout d’abord les besoins des élèves : ils doivent réaliser des recherches, aiguiser leur esprit critique, développer une culture de l’information, mais aussi des savoirs, savoirs-faire et savoirs-être qui les aident et les aideront à comprendre la société dans laquelle ils évoluent.
Les programmes et les différents curricula ou référentiels que l’institution ou les associations professionnelles nous proposent : la Matrice EMI de l’académie de Toulouse conçue dans le cadre des TRAAM [1], le curriculum de la FADBEN [2], le projet de programme du cycle 4 [3], le Socle commun [4], le classeur Education aux Médias et à l’Information (Ed Génération 5) [5].

Cette progression évolue aussi en fonction des années et des projets. Pour moi, elle s’apparente à un bâtiment/une maison que l’on construit ensemble au fur et à mesure des années. On commence par les fondations, puis on monte les murs et on termine par le toit.

1. En sixième
1.1. L’EMI : Les fondations

Depuis 2007, j’ai les classes de sixième à l’année. En général, le collège est doté de deux à trois classes par niveau. Mes séances se déroulent en demi-classe par quinzaine sur l’année. J’ai un créneau propre intitulé « EMI ».

Dans le contexte de la loi de Refondation, j’ai fait le choix, en accord avec la Direction, de renommer l’IRD en EMI. L’Éducation aux Médias et à l’Information apparaît dans les textes officiels. Même si cet intitulé ne reflète pas l’étendue des apprentissages qui sont travaillés, il permet d’ouvrir le dialogue sur cet enseignement et de mettre en valeur les textes officiels qui sont parus sur le rôle des professeurs documentalistes dans l’EMI.

L’avantage d’avoir les sixièmes à l’année et sans collaboration est que je peux dérouler ma propre progression, évaluer les élèves et ainsi réaliser une première strate, les premières fondations en information-documentation. Ces séances sont très appréciées par les élèves, j’essaye de ne pas multiplier les objectifs, ainsi on apprend à se connaître, on garde un peu de temps en fin de séance pour emprunter des documents…
Cela ne m’empêche pas d’aborder beaucoup de notions durant cette année. Les élèves sont sensibilisés au rôle pédagogique du professeur documentaliste, au fonctionnement du centre de ressources, à son aménagement, à la classification... Nous abordons aussi le catalogue, centre de ressources virtuel, qu’ils peuvent consulter chez eux mais aussi s’approprier en y participant (avis, tags…). On termine l’année avec Internet et le web, avec une première initiation qui me permet de travailler le vocabulaire avec eux. Les évaluations sont notées, les élèves ont une moyenne en EMI, je remplis les bulletins trimestriels et participe à quelques conseils de classe.

1.2. Réinvestir en SVT

Beaucoup de collègues de disciplines donnent des exposés à réaliser en sixième, les élèves effectuent leurs recherches au CDI ou chez eux. En SVT, nous travaillons en collaboration au deuxième trimestre pour réinvestir les acquis de l’EMI. En général, j’ai déjà vu avec les élèves le fonctionnement, l’aménagement du CDI et la recherche sur le catalogue. Je peux ainsi réinvestir les acquis sur le catalogue et la prise de références avec un cas concret : réaliser une carte mentale sur un animal qui hiberne, par exemple. Nous sommes à deux pour accompagner les élèves, qui doivent travailler en autonomie pour réaliser des recherches sur PMB, retrouver les documents dans le centre de ressources et noter les références. J’interviens pour travailler avec eux sur la synthèse des informations et la hiérarchisation par le biais d’une carte mentale. L’évaluation est commune avec le professeur de SVT.

1.3. Lecture numérique et veille informationnelle
Mon collège participe depuis longtemps au dispositif ROLL [6]. Grâce aux tablettes numériques dont je dispose au CDI, j’ai obtenu la possibilité de me mettre à la marge du dispositif pour faire lire les élèves sur tablettes de la presse en ligne. Grâce à cela, je peux initier les élèves à la veille informationnelle : j’utilise le fil Twitter du CDI, que j’alimente en articles de presse. Ainsi, les élèves lisent des faits d’actualité, travaillent sur les médias, l’information et le traitement de l’information.

Même si je n’insiste pas trop sur la notion de veille, les élèves sont déjà sensibilisés à beaucoup de notions sans vraiment y faire attention.

2. Cinquième
2.1. EMI : les fondations

Au bout de quelques années, je me suis rendue compte qu’enseigner sur un seul niveau à l’année ne suffisait plus. Il manquait des notions aux élèves qu’il était difficile de travailler en collaboration. Les élèves ont besoin de connaissances de base en information-documentation qu’il faut aussi pouvoir approfondir : connaître l’histoire et le fonctionnement d’Internet et du web, comprendre les enjeux économiques et politiques des traces numériques, découvrir différents courants autour du web comme par exemple la philosophie du Libre… Je souhaite ainsi qu’ils deviennent des internautes différents : plus critiques bien sûr mais aussi plus ouverts. Concevoir et animer ces séances seule me permet de travailler et d’approfondir beaucoup de notions, je ne pourrais pas réaliser tout ce travail en partenariat sur une année.

A la rentrée 2012, j’ai accueilli un professeur en reconversion au CDI, nous étions deux professeurs documentalistes pour le collège. Nous nous sommes répartis les classes et c’est la première année où les cinquièmes ont eu des séances d’EMI à l’année. Nous avons pu ainsi travailler les progressions en concertation. Depuis cette année-là, j’essaye de donner aux élèves de cinquième les connaissances nécessaires, le minimum requis à la compréhension de ce que l’on fera en quatrième et troisième. Je m’inspire beaucoup du classeur EMI Génération 5. Les notions que l’on travaille sont parfois un peu lourdes et les séances étant espacées de quinze jours, je leur demande régulièrement de réaliser une production : frise chronologique, infographie, carte mentale...

J’insiste beaucoup sur le vocabulaire, nous devons utiliser le même, ils doivent bien identifier ce qu’est un navigateur, un moteur de recherche, un lien hypertexte… et savoir à quoi ils servent.

Nous commençons par une séquence centrée sur Internet et le web, les élèves doivent savoir comment est né Internet, avoir en tête quelques dates-clé et quelques noms. Pour la première fois cette année, je vais les faire travailler sur le code HTML. Il y a quelques années je montrais aux élèves le code source d’une page web. Je souhaite cette année leur montrer l’envers du décor, mais aussi leur faire créer une page web, en passant par la Khan Academy qui propose de s’initier aux langages HTML. Mon but n’est pas de faire d’eux des programmeurs mais qu’ils comprennent que l’architecture d’une page web est basée sur des langages informatiques précis. J’aborde ensuite avec eux la recherche d’information ; c’est quelque chose que l’on a déjà vu en sixième avec le catalogue, là on passe par le moteur de recherche, on reprend des notions vues en sixième, comme le mot-clé ou l’indexation. On explique le fonctionnement d’un moteur de recherche et on analyse les résultats, on s’interroge sur la page de résultats, cela me permet de travailler avec eux les notions de pertinence, fiabilité…

A la fin de cette séquence, je leur donne une recherche à réaliser sur la « graine de menhir », c’est pour eux une séance « choc », non seulement ils se font berner par le professeur en qui ils ont confiance, mais aussi par le web. Je garde la moitié de l’heure pour discuter avec eux non seulement de ma démarche mais aussi des résultats de leur recherche. C’est une séance qu’ils n’oublient pas !

En fin d’année, la dernière séquence est dédiée aux médias et médias sociaux : définitions, typologie simple.

Durant les séances d’EMI, les élèves sont beaucoup plus acteurs qu’en sixième. Ils produisent des documents (frises chronologiques, infographies, cartes mentales…) en cours ou entre les séances.

Nous avons la chance d’avoir un ENT cette année, cela nous permet d’échanger entre chaque séance sur le travail à faire, de rendre les documents en ligne…

2.2. Les collaborations
Outre les séances d’EMI, j’ai plusieurs projets en collaboration. Tout d’abord le projet sur le tabagisme avec la professeure de SVT, qui me permet de réinvestir avec les élèves les acquis de l’EMI. Ce projet suit la séquence sur la recherche d’information.

Le projet « Pirates », initié par les professeurs de lettres, a pour but de réaliser une exposition multidisciplinaire sur le thème des pirates. Bien sûr, les élèves viennent réaliser des recherches au CDI avec leurs professeurs. Grâce au cours d’EMI, je ne fais que des rappels et je peux évaluer les acquis grâce à leur production. Sur ce projet, je vais travailler la réalité enrichie et augmentée. Les élèves vont utiliser ces deux réalités dans leurs expositions grâce aux tablettes numériques. Je peux ainsi étudier avec eux ce que sont ces réalités, quelle est la différence entre les deux, qu’est ce qu’un QR code et le problème de l’accès à l’information via ce pictogramme…

En fin d’année, durant les heures de vie de classe, et en collaboration avec les professeurs principaux, on travaille sur l’orientation dans le cadre du Parcours Avenir. Les élèves doivent réaliser une carte mentale sur un métier qui leur plaît. C’est une première sensibilisation sur l’orientation, les élèves réalisent des recherches sur Internet dans un domaine qui ne leur est pas habituel et sur des sites spécifiques qu’ils ne connaissent pas encore. On utilise la recherche par section sur le catalogue (PMB) et les sites d’orientation classiques (Onisep, CIDJ, LesMétiers.net…).

3. Quatrième : les étages
La quatrième est une rupture pour les élèves comme pour moi, les cours d’EMI ne sont plus réalisés par un seul professeur. A partir de ce niveau, je travaille toujours en collaboration. Mes fondations sont faites, maintenant on peut travailler à partir de ces fondations pour monter les étages. Pierre par pierre, on enrichit les connaissances, leurs savoir-faire mais aussi leurs savoir-être grâce à des projets interdisciplinaires.

3.1. La présence numérique
En cinquième, les élèves ont appris ce qu’était un média social. En quatrième, je travaille en collaboration avec la CPE sur la question de la présence numérique. On aborde tout d’abord ce qu’est la présence numérique, les droits et devoirs du citoyen du web, puis la visualisation et la gestion des traces. C’est une séquence où l’on discute beaucoup avec les élèves de leurs pratiques, de leurs points de vue. On essaye toujours de partir de leurs pratiques, de ce qu’ils savent. Ils sont actifs : ils se « googlisent » pour avoir une idée de leur présence numérique, ils visualisent leurs traces numériques en direct grâce au plugin LightBeam de Firefox, utilisent la navigation privée… Nous échangeons beaucoup avec eux sur la problématique des traces en abordant par exemple l’histoire du lanceur d’alerte Edward Snowden, le groupe Anonymous ou le réseau Tor.

La collaboration de la CPE est, de mon point de vue, essentielle. Elle est experte dans le domaine de la psychologie adolescente et l’éducation à la citoyenneté.

3.2 Les recherches
En quatrième, les élèves réinvestissent ce qu’ils ont vu en EMI lors des années précédentes pour réaliser leurs recherches. Même si ça paraît lointain, quelques rappels suffisent à leur rafraîchir la mémoire. En SVT, ils doivent, en plus de leurs recherches et de leur production documentaire, réaliser une présentation orale. J’insiste alors sur les principes de communication. Quelques élèves sont alors porteurs puisque j’étudie le schéma de la communication lors de la formation des délégués sur tous les niveaux. Ils peuvent ainsi intervenir et aider les autres à comprendre comment la communication de l’information peut être faussée et comment améliorer sa stratégie de communication.

3.3 La twittclasse
Un projet à l’année qui me tient particulièrement à coeur : la twittclasse en français. C’est le cas typique d’un projet qui réinvestit et approfondit ce que l’on a vu ensemble en sixième et cinquième. La twittclasse est un projet qui se déroule sur le créneau ATP quatrième (une heure quinzaine) en collaboration avec une professeure de lettres.

En début d’année, les élèves travaillent par groupe pour trouver un avatar, une biographie, un pseudo, élaborer leur charte de rédaction et réaliser un article sur Twitter (histoire, société, vocabulaire). Par la suite, ils vont pouvoir tweeter en utilisant le compte collectif qu’ils ont créé. Ils rédigent sur le principe du #saviezvousque pour donner une information importante, insolite sur l’enseignement du français. Ils peuvent aussi défier leurs abonnés grâce au hashtag #defiexpress. Tout au long de l’année, ils vont ainsi réinvestir leurs acquis de français, bien sûr, mais aussi synthétiser l’information, communiquer avec des enseignants, des classes d’autres académies… Durant ces séances, nous sommes accompagnateurs des élèves, derrière leurs épaules pour les aider à corriger une faute, les aider à reformuler mais ce sont eux qui trouvent l’information à communiquer, eux qui sont à l’origine de l’information. Ils arrivent rapidement à prendre de l’assurance et ainsi à prendre des initiatives. Les tablettes tactiles sont ici d’une aide précieuse : on peut tweeter n’importe où du moment qu’il y a une connexion internet, le compte est mémorisé dans la tablette, les élèves peuvent prendre des photos ou filmer si nécessaire.

Suite aux événements du 7 janvier, nous avons décidé de travailler avec la twittclasse sur la liberté de la presse. Les élèves ont réalisé des recherches et tweeté sur ce sujet et en fin d’année ont pu échanger avec un journaliste de La dépêche du Midi. La twittclasse est un projet motivant, que ce soit pour les élèves ou pour nous enseignants. C’est une autre façon d’enseigner, de mettre à profit et d’approfondir ce que l’on a appris. Les élèves apprennent une utilisation professionnelle des réseaux sociaux, s’initient à la veille en regardant leur timeline, comprennent l’utilité de ce média social, mais aussi ses limites [7].
3.4 La bande-annonce

Je parle régulièrement aux élèves du droit durant leurs restitutions. Le projet bande-annonce permet aux élèves de se mettre dans la position d’auteur et de décider de la licence Creative commons qu’ils vont apposer à leur production. Nos élèves sont souvent à cet âge des producteurs d’info, ils ont des chaînes Youtube, sont auteurs de blog… Grâce à ce projet, on parle du droit d’auteur mais aussi du partage de l’information et des connaissances : « Je produis quelque chose... est-ce que je le partage avec les autres ? ». Cela interroge les élèves qui sont habitués à piocher sur Google images sans se poser de questions.

3.5 Parcours Avenir
Après le travail sur les métiers en cinquième, on passe à la formation et au chemin que les élèves vont parcourir du brevet des collèges à leur métier. Les élèves sont plus à l’aise avec le vocabulaire qu’ils ont découvert l’année précédente, les professeurs principaux sont aussi là pour accompagner les élèves dans leurs recherches. La production finale sera cette année une infographie synthétisant le
parcours de formation de chacun.

4. Troisième - Bientôt au sommet : le toit
C’est le niveau où je vois le plus les élèves. Tout d’abord avec le projet centenaire, qui est un gros projet sur l’année. Je travaille avec les deux classes de troisième, une heure quinzaine en collaboration avec les professeurs de lettres. La production finale est une grande exposition sur la Première Guerre mondiale, qui se tient au collège mais aussi au rectorat de Rouen [8] (novembre-décembre 2015). Les élèves doivent produire des panneaux sur des auteurs liés à la guerre, des cartes interactives, des frises chronologiques, une tranchée… Grâce à ce projet, plusieurs disciplines sont investies dans ce projet, l’info-doc est constamment sollicitée. Les élèves sont amenés à réaliser des recherches en collaboration en utilisant un document de collecte, à créer du contenu en réalité enrichie grâce à des QR codes. Le visiteur obtient du contenu supplémentaire sur l’expo, il peut faire une visite virtuelle [9] en scannant les QR codes et accéder à des vidéos, des enregistrements sonores, des documents interactifs, des quiz...

Le Dossier SVT permet de réinvestir un certain nombre de compétences vues précédemment. Les élèves sont amenés à rechercher de l’information sur le catalogue puis sur Internet, à prendre des notes via un document de collecte, à synthétiser l’information dans une production finale qui servira de support pour l’oral, à réaliser une bibliographie (selon modèle), à s’exprimer à l’oral...

Autre projet à l’année, la twittclasse allemande « Décrypter l’actualité en allemand ». Ces élèves ont déjà travaillé sur Twitter l’année précédente, en français et en allemand [10]. Cette année, le projet est de les faire réfléchir sur des thèmes d’actualité comme les réfugiés. Ils doivent réaliser un vrai travail journalistique : analyse des faits, esprit critique, analyse des images, étude de chiffres, étude et croisement des sources… Les élèves doivent prendre du recul par rapport à une actualité brûlante, aiguiser leur esprit critique par rapport aux médias. Nous les accompagnons et les aidons pour qu’ils soient véritablement acteurs de leurs apprentissages. Dans ce projet, le seul obstacle est le manque d’échanges sur Twitter. La langue allemande n’est pas encore développée dans les twittclasses.

La progression sur le Parcours Avenir se termine en troisième. Les élèves peaufinent leur projet personnel en travaillant sur la connaissance de soi, en présentant à l’oral, à la classe, un document numérique résumant leurs vœux d’orientation, puis en préparant leur stage. C’est l’occasion pour moi de collaborer avec la CPE, les professeurs principaux et le COP. Ces séances bi-mensuelles sont riches, les élèves utilisent ce qu’ils ont vu tout au long de leur parcours au collège et approfondissent certains aspects : mieux communiquer, rechercher de l’information sur des sites spécifiques (Onisep, lycées, rectorat…), produire un document de son choix, destiné à une présentation orale...

Cette progression est le fruit d’un travail au long cours. Bien sûr, le fait d’être dans un collège de petite taille aide beaucoup à sa mise en place et à son extension tout au long du cursus des élèves, mais elle ne serait pas possible sans l’appui de la direction et le travail d’équipe. Si je dois faire un bilan aujourd’hui, je dirais que mes plus grandes réussites sont multiples. Tout d’abord, mon rôle pédagogique de professeur est reconnu, que ce soit par les élèves ou la communauté éducative. Ce rôle pédagogique se diffuse grâce aux formations que j’anime, notamment devant les personnels de direction stagiaires. Ensuite, il y a d’autres satisfactions comme les demandes des élèves pour avoir plus de cours d’EMI, les retours de mes collègues professeurs documentalistes de lycée qui disent reconnaître mes élèves, les habitudes info-doc bien ancrées des élèves… Tout cela me pousse à continuer, même si je reste frustrée par le manque de temps pour asseoir et diversifier encore plus les savoirs en information-documentation.
Notes

[1] Matrice EMI. Doc’Toulouse [en ligne]

[2] APDEN. Vers un curriculum en information-documentation - Chapitre 8 : Les programmes de l’information-documentation au collège

[3] Éléments explicatifs au projet de programme du cycle 4. Conseil supérieur des programmes. Mise à jour 19 juin 2015 (Consulté le 01.10.2015)

[4] Socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Décret n° 2015-372 du 31-3-2015 - J.O. du 2-4-2015. BO n°17 du 23/04/15

[5] Éducation aux médias et à l’information (collège). Bousquet, Aline / Carbillet, Marion / Mulot, Hélène / Nallathamby, Marie. Génération 5 http://www.generation5.fr/produits/Education-aux-medias-et-a-l-information--1478--23106--ens.php

[6] Réseaux des Observatoires Locaux de la Lecture

[7] Pour en savoir plus : fiche Expérithèque du projet

Extrait de congres2015.apden.org du 04.09.16 : http://www.congres2015.apden.org/En...

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