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La LCR dénonce le plan de Robien pour les ZEP

24 décembre 2005

Extrait du site de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), le 24.12.05 : Sale temps pour les ZEP

Le gouvernement porte un nouveau coup à l’Éducation nationale. Villepin entend réorganiser les zones d’éducation prioritaire (ZEP), de telle sorte qu’un grand nombre d’établissements ne bénéficieront plus de moyens supplémentaires.

Décidément, la ficelle est un peu grosse. Sarkozy enterre les zones d’éducation prioritaire (ZEP) un jour, le ministre de l’Éducation, Gilles de Robien, les réhabilite le lendemain. Puis, on nous sort un plan censé nous assurer sur l’avenir du dispositif, mais qui semble plutôt constituer le premier acte de leur remise en cause.

(...)

Mais le fil conducteur des mesures annoncées par le ministre de l’Éducation nationale, c’est l’idée qu’il faudrait tordre le coup à une légende tenace : nous avons visiblement tort de penser que les inégalités sociales et scolaires s’enracinent dans des territoires aujourd’hui laissés pour compte. Nous n’avons pas compris la crise des banlieues. Pour de Robien, les difficultés ne peuvent être envisagées, expliquées et résolues qu’au niveau individuel. Il s’agit là d’une brèche ouverte dans la logique qui a présidé à la mise en place des ZEP au début des années 1980.

Le dispositif actuel est notoirement insuffisant. Il ne permet pas de compenser l’écart de moyens qui existe, en matière d’école, entre les quartiers pauvres et les autres, et il ne remet pas en question la logique de ségrégation sociale et spatiale. Pour autant, c’était un pas dans la bonne direction. Le redéploiement et la réduction des moyens attribués aux ZEP sont lourds de dangers. Les ZEP actuelles seraient divisées en trois catégories. L’une, constituée par les établissements de fait déclassés, censés sortir du dispositif en trois ans. Ceux-là seront confrontés à d’importantes difficultés. D’autres devraient conserver les mêmes moyens, mais les critères avancés laissent penser qu’ils seront peu nombreux. Restent 200 à 250 collèges sur lesquels les moyens seront concentrés, mais pour aller vers plus de relégation et d’inégalité : individualisation des parcours autour du socle commun, préorientation dès la fin de la 5e, pénétration accrue des desiderata du patronat local, autonomisation et contractualisation des moyens.

De même, les personnels, sur des postes définis localement, voient leurs qualifications remises en cause. Pour les jeunes de milieu populaire, l’avenir est à l’éviction précoce du collège, dans le droit fil de l’abaissement de l’âge de l’apprentissage à 14 ans.

Le pendant de cette relégation, ce sont les bourses au mérite et les dérogations de carte scolaire pour les élèves ayant obtenu une mention bien ou très bien au brevet des collèges. On voit bien la logique infernale qui est à l’œuvre ici. Pour la mettre en échec, il faut une mobilisation d’ampleur, qui associe les personnels, les élèves et leurs parents.

Ingrid Hayes

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