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Enquête PISA : résultat et analyses diverses.
Les élèves français restent dans la moyenne ; le système français est toujours inégalitaire (présentation de ToutEduc)
Soutien de l’OCDE à la refondation selon le Café pédagogique

6 décembre 2016

Résultats clés PISA 2015

Résultats par pays : consulter la carte

Volume I : L’excellence et l’équité dans l’éducation

Volume II : Politiques et pratiques pour des établissements performants (à paraître)

Résultats PISA 2015 à la loupe

Brochure en français (16 pages)
Note pays pour la France (17 pages)
Communiqué de presse

Pisa 2015 : Notes et brochures

 

PISA 2015 : peu de changements par rapport à 2012

Globalement, les résultats de la France se maintiennent, alors que 11 pays ont vu eux leur performance se détériorer. C’est l’un des principaux constats de l’enquête PISA 2015 rendue publique le 6 décembre. En sciences, la performance des élèves de 15 ans en France est identique à celle de 2006 (495 points). Elle se situe, avec l’Autriche, les États-Unis et la Suède, dans la moyenne des pays de l’OCDE (493 points).

En mathématiques, le score de la France (493 points) reste également stable par rapport à PISA 2012 (qui était en fort recul par rapport à l’évaluation PISA 2003), se situant au niveau de la moyenne des pays de l’OCDE (490 points). À noter, l’écart de score entre filles et garçons s’est réduit (6 points en 2015 contre 9 points en 2003). La proportion de garçons très performants a diminué, tandis que celle des garçons en difficulté a augmenté plus rapidement que celle des filles. En compréhension de l’écrit, les résultats ont progressé en 2015 par rapport à 2009 (passant de 496 à 499 points). Ce score place notre pays au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE (493 points).

Le système français toujours inégalitaire

Cependant, la situation de la France demeure problématique du fait de la dichotomie de son système. D’un côté, la proportion de bons élèves reste stable et supérieure à la moyenne des pays OCDE, avec 8% d’élèves très performants et 21% de performants. De l’autre, la part de ceux en difficulté augmente légèrement en 2015 (22% contre 21% en 2006), s’avérant un peu supérieure à la moyenne des pays de l’OCDE.

"En France, les enfants de milieu défavorisé ont quatre fois plus de risque d’être en difficulté que les autres, contre trois fois en moyenne dans les pays de l’OCDE", souligne Gabriela Ramos, directrice de cabinet du secrétaire général de l’OCDE. Le système français demeure donc plus inégalitaire que ceux de la plupart des pays de l’OCDE. Au final, le milieu socio-économique explique en France plus de 20 % de la performance obtenue par les élèves de 15 ans (contre seulement 13 % pour la moyenne des pays de l’OCDE).

Enseignement professionnel : les milieux défavorisés surreprésentés

Autre constat, les élèves des milieux les plus défavorisés sont surreprésentés dans les filières professionnelles. Et la différence de score en sciences entre les élèves des filières générales et ceux de l’enseignement professionnel est de l’ordre de 43 points en France (après prise en compte de leur milieu socio-économique), contre 22 points en moyenne dans les pays de l’OCDE.

Quant aux élèves immigrés de première génération, ils accusent des scores inférieurs à ceux des élèves non immigrés avec un écart de 87 points en France (contre 53 points en moyenne dans les pays de l’OCDE). Les élèves immigrés de la deuxième génération obtiennent de meilleurs résultats, mais l’écart avec leurs pairs non immigrés atteint néanmoins 50 points en France (contre 31 points en moyenne dans les pays de l’OCDE).

Extrait de touteduc.fr du 06.12.16 : PISA 2015 : peu de changements par rapport à 2012

 

Pisa 2015 : Les recommandations de l’Ocde pour l’école française

C’est un fait sans précédent dans l’histoire de Pisa. C’est sans précédent que, le 6 décembre, la publication de Pisa se fasse en présence de la ministre de l’éducation Nationale. C’est sans précédent qu’à quelques semaines des élections présidentielles, l’OCDE s’engage dans des recommandations précises et directes sur ce que doit être la politique éducative de la France. Alors que l’opposition annonce des coupes budgétaires et une politique d’orientation très précoce des élèves, l’OCDE pèse de tout son poids pour la continuité de la politique éducative menée par le gouvernement. Mais elle pousse aussi des éléments plus loin, comme par exemple l’autonomie des établissements.

Pisa 2015 : Les recommandations de l’Ocde pour l’école française

C’est un fait sans précédent dans l’histoire de Pisa. C’est sans précédent que, le 6 décembre, la publication de Pisa se fasse en présence de la ministre de l’éducation Nationale. C’est sans précédent qu’à quelques semaines des élections présidentielles, l’OCDE s’engage dans des recommandations précises et directes sur ce que doit être la politique éducative de la France. Alors que l’opposition annonce des coupes budgétaires et une politique d’orientation très précoce des élèves, l’OCDE pèse de tout son poids pour la continuité de la politique éducative menée par le gouvernement. Mais elle pousse aussi des éléments plus loin, comme par exemple l’autonomie des établissements.

Un soutien marqué à la politique gouvernementale

Fallait-il que la ministre française de l’Éducation Nationale participe à la publication des résultats de Pisa ? Aucun ministre précédent ne l’a fait. La présence de N Vallaud Belkacem à l’Ocde le 6 décembre marque ostensiblement un véritable soutien politique à la politique menée par le gouvernement. Ce soutien avait déjà été manifesté à V. Peillon au début de la refondation. La différence, c’est qu’il intervient en pleine campagne électorale française.

Lutter contre les inégalités scolaires

Les recommandations de l’Ocde portent d’abord sur l’équité du système éducatif français. L’OCDE demande un soutien plus accentué aux établissements accueillant un public défavorisé, c’est-à-dire ceux de l’éducation prioritaire. L’organisation s’appuie sur les exemples d’autres pays. Par exemple, un pays voisin, l’Angleterre a fortement atténué l’écart entre élève immigré et autochtone avec le programme "Pupil Premium", qui accorde un financement supplémentaire aux écoles en fonction de leur composition sociale. C’est aussi un exemple de glissement d’une labellisation à un taux. Les écoles ont une large autonomie sur l’utilisation de ces sommes mais elles doivent rendre cet usage public, et les effets sur les élèves défavorisés sont évalués.

L’Ocde recommande des incitations financières pour les enseignants et les chefs d’établissement des établissements accueillant un public défavorisé. Elle demande une formation particulière pour les enseignants et le développement de liens avec les familles. Le gouvernement est allé en ce sens dans la nouvelle politique d’éducation prioritaire avec la revalorisation des primes, les temps "pondérés" de formation et par exemple la mallette des parents. Visiblement, l’OCDE pense qu’il faut aller plus loin. L’OCDE se prononce pour le maintien d’une carte scolaire pour prévenir la ségrégation. Elle demande plus d’autonomie pour les établissements.

Priorité au primaire

Un deuxième bloc de recommandations concerne la priorité au primaire, qui est l’une des bases de la refondation. L’Ocde demande de maintenir la politique de scolarisation à deux ans. Elle demande de profiter des nouveaux rythmes pour augmenter le nombre d’heures de pédagogie différenciée. La politique de limitation du redoublement introduite dans la loi d’orientation est aussi validée par l’OCDE. La France fait partie des pays où le taux reste élevé mais aussi où il diminue le plus rapidement. L’Ocde fait aussi le lien entre performance scientifique et orientation. Elle demande que les élèves soient davantage suivis sur ce point.

Renforcer la formation professionnelle des enseignants

La formation des enseignants et leur statut fait l’objet d’un autre bloc de recommandations. L’Ocde soutient la relance de la formation faite depuis 2012. Elle invite à renforcer les connaissances pédagogiques des enseignants français. L’enquête Talis a montré qu’ils étaient nombreux à se dire bien formés sur le plan disciplinaire et à se plaindre d’un manque de connaissances professionnelles. Expressément, l’Ocde recommande d’augmenter la part du professionnel dans le concours. Elle demande un renforcement de l’accès à la formation continue, parent pauvre de l’école française. Sur le statut, l’Ocde demande une réforme de l’évaluation des enseignants : "une évaluation qui soit reconnue par les enseignants", ce que tente de mettre en place l’accord PPCR. Elle demande aussi des incitations pour que les enseignants aillent travailler dans les établissements difficiles. Sur ce point, ce serait une nouvelle logique dans la gestion des carrières. Elle est amorcée avec la nouvelle "classe exceptionnelle" offerte aux enseignants des Rep. L’Ocde valide donc la logique gouvernementale.

Professionnaliser l’enseignement professionnel

Un quatrième bloc porte sur la filière professionnelle. Pour l’Ocde, il est impératif de relever le niveau de compétences générales dans les programmes de l’enseignement professionnel, Pisa montrant un réel décrochage. L’Ocde demande aussi d’augmenter la part des professionnels dans les enseignants et leur influence sur les programmes.

C’est un véritable soutien à la refondation qu’apporte l’OCDE. En ce sens, l’organisation s’opposerait à la politique de baisse des investissements et de sélection précoce des élèves préparée par l’opposition. Mais l’Ocde demande au gouvernement d’aller plus loin dans l’autonomie des établissements. Plus loin dans l’ancrage de l’enseignement professionnel dans le monde des entreprises. Et aussi plus loin dans l’accompagnement des enseignants, et une revalorisation qui définisse une nouvelle carrière.

Extrait de cafepedagogique.net du 06.12.16 : Pisa 2015 : Les recommandations de l’Ocde pour l’école française

 

Tableaux comparatifs

Le score moyen français cache toutefois de très fortes disparités : 118 points séparent le résultat de l’enfant « bien né » de celui d’origine très modeste. Le premier a obtenu en moyenne 558 points aux tests ; le second seulement 441 points. C’est l’un des écarts les plus forts parmi les 72 pays ou économies qui ont participé à l’enquête. L’OCDE le dit autrement : « Le milieu socio-économique explique en France plus de 20 % de la performance obtenue par les élèves de 15 ans, contre seulement 13 % pour la moyenne des pays de l’OCDE. »

Une tendance internationale à la baisse

Extrait de lemonde.fr du 06.12.16 : Enquête PISA : les élèves français dans la moyenne

 

Consulter aussi :

- Pisa... Mode d’emploi
Comment [cette évaluation] est-elle fabriquée ? Que penser de la fiabilité de Pisa ? Comment sont constituées les épreuves et les échantillons d’élèves ?

cafepedagogique.net du 06.12.10 :

Pisa... Mode d’emploi

- Entretien avec Jean Paul Delahaye

Ancien directeur de l’enseignement scolaire (Dgesco) entre 2012 et 2014, ancien conseiller spécial de Vincent Peillon, Jean Paul Delahaye connaît parfaitement les rouages de l’éducation nationale. Il a largement contribué à la définition et la mise en place de la réforme de l’Ecole. Trois ans après le lancement de la refondation, les résultats de Pisa 2015 montrent qu’il y a peu de progrès. Comment explique-t-il cette situation ?

cafepedagogique.net du 06.12.10 : Pisa : Jean Paul Delahaye : Ne baissons pas les bras !

- Entretien avec Patrick Rayou, Professeur en sciences de l’éducation à l’Université Paris 8, spécialiste des apprentissages et des difficultés des élèves.

cafepedagogique.net du 06.12.10 : Pisa : Patrick Rayou : Privilégier la socialisation professionnelle

- Entretien avec Serge Lacassie, Président de l’APBG, l’association des professeurs de SVT

cafepedagogique.net du 06.12.10 : Pisa : Serge Lacassie : Pour des heures de TP en petits groupes

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