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Présidentielle. Propositions de l’Afev : 5 "alliances éducatives" avec des partenaires

20 mars 2017

Quelle France pour 2017 ? 1/3 : nos 5 propositions pour l’Education

Pour l’Afev, qui a accompagné en 25 ans plus de 100 000 enfants et jeunes en fragilité scolarisés dans les réseaux d’éducation prioritaire et a animé depuis 9 ans un plaidoyer éducatif annuel autour d’une « Journée du Refus de l’échec scolaire », il y aujourd’hui deux enjeux :

comment poursuivre la nécessaire refondation de l’école pour ne laisser aucun enfant sur le bord du chemin
comment sceller des « alliances éducatives » sur le territoire, avec d’autres acteurs éducatifs (cliquez ici pour consulter le bilan de notre Journée du refus de l’échec scolaire consacrée aux « alliances éducatives »).

Comme le déclarait la ministre de l’Education « pour œuvrer à la réussite de tous les élèves et lutter efficacement contre les inégalités, l’école à elle seule ne peut pas tout et a besoin de construire des « alliances éducatives » avec ses partenaires (parents, collectivités, associations, monde professionnel…).

 

Mobilisation générale pour la réussite de tous les enfants : ce que d’autres acteurs éducatifs peuvent apporter à l’école

1. L’engagement des établissements d’enseignement supérieur : Les établissements d’enseignement supérieur sont des leviers important de développement local et d’aménagement du territoire, ils peuvent participer de l’élévation du niveau éducatif global des habitants de leur territoire (Responsabilité Sociétale des Universités/RSU) notamment en développant le tutorat étudiant (validé dans le cursus et encadré par des professionnels) pour l’accompagnement des plus fragiles. Si les devoirs sont internalisés au temps scolaire, l’accompagnement individuel par des étudiants pourrait permettre aux plus fragiles de développer leur capital scolaire, leur ouverture culturelle, renforcer la confiance en soi… Autant de champs non strictement liés aux apprentissages mais pour autant déterminants pour la scolarité. Retrouvez ici l’évaluation réalisée par l’Afev sur les effets de l’accompagnement individuel sur les enfants en fragilité scolaire.

2. L’engagement de la jeunesse  : L’engagement des jeunes est essentiel pour notre démocratie et son évolution. Qu’ils soient bénévoles ou volontaires, ils sont une ressource pour l’école.

Ainsi du climat scolaire de l’établissement va dépendre en partie la réussite des élèves. Comment concentrer le soutien sur les établissements qui vont mal ? L’un des leviers peut être le service civique à condition que les jeunes engagés soient intégrés, formés et accompagnés pour que leur intervention soit réellement utile. Retrouvez ici le bilan du programme ambassadeurs du livre à Lyon où des volontaires en service civique animent, dans tous les groupes scolaires, les BCD (Bibliothèques centre documentaire des écoles) des écoles.

3. L’engagement des entreprises : les entreprises ont une responsabilité dans l’accompagnement des acteurs éducatifs à la compréhension des changements induits par de fortes mutations de l’environnement professionnel et des formes d’organisation du travail. Elles partagent avec l’école la responsabbilité de l’insertion des jeunes, à commencer par le stage de 3e souvent vécu par les élèves sans réseau familial comme le premier moment de discrimination dans leur parcours éducatif.

A l’instar d’expérimentations menées dans le Val d’Oise ou la Seine Saint Denis, nous proposons un essaimage des plateformes de stages de 3ème qui pourraient être coordonnées par les chambres de commerces en lien avec les rectorats et les collectivités territoriales. Les actions d‘acceuil de jeunes en stage pouvant être valorisées dans le cadre des programmes de RSE des entreprises. Découvrez ici l’exemple de la plateforme de stage de la Seine Saint Denis.

4. L’engagement des collectivités locales : les collectivités locales ont des compétences obligatoires en matière d’éducation mais, au delà, peuvent également de manière transversale construire des territoires apprenants.

S’il existe un lieu éducatif identifié par les enfants et jeunes sur les territoires prioritaires, ce sont bien les médiathèques. Certaines ont déjà entamé une mue en véritable lieu d’animation territorial voire tiers lieu numérique avec, notamment, des horaires amplifiés le dimanche ou en soirée, des ateliers numériques… Nous proposons de généraliser ces expérimentations dans les quartiers prioritaires. Découvrez ici l’exemple des « idea stores » à Londres ou de la bibliothèque Vaclav Havel dans le 18ème arrondissemet à Paris.

5. L’engagement des familles : Les parents sont des acteurs essentiels de l’alliance éducative. Au delà de la représentation classique, par leur présence, leur participation et leurs choix de scolarisation, ils influencent le climat scolaire,déterminant pour la réussite des enfants.

Pour améliorer le lien familles école et faire des parents de réels acteurs des alliances éducatives, nous proposons de systématiser les lieux d’accueil parents (comme il en existe déjà par exemple à Lyon) dans l’éducation prioritaire. L’essaimage des projets du type « les papothèques » de l’école Pajol en REP à Paris permettant d’accueillir des parents allophones pour échanger sur le fonctionnement de l’école serait aussi un moyen concret pour faire participer des parents éloignés de l’école notamment par la barrière de la langue.

Enfin, outre les familles dites « éloignées de l’école », il conviendrait de sensibiliser l’ensemble des familles y compris celles des CSP aisées au fait que leurs stratégies personnelles de scolarisation de leurs enfants ont des répercussions directes et tangibles sur la mixité scolaire dans les établissements. Certes, les collectivités et le Ministère de l’Education Nationale ont un rôle fort à jouer dans les politiques volontaristes de mixité sociale et scolaire mais ces politiques ne seront effectives qu’à condition que les parents jouent vraiment le jeu. C’est le défi que se sont lancés certains parents d’élèves comme le collectif Apprendre ensemble à Paris 18 qui revendique le fait d’apprendre ensemble dans la diversité comme une chance pour leurs enfants et non un sacrifice. Leur approche, basée sur la valorisation de ce qu’ils en retirent plutôt que la culpabilisation des autres parents, semble être la bonne.

Extrait de lab-afev.fr du 01.03.17 : Mobilisation générale pour la réussite de tous les enfants

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