> Carte de l’EP et Carte scolaire en EP, > Carte de l’EP > Carte EP. Modifications (entrée/sortie) locales et acad. > Le mouvement syndical des ZEP de Seine-Saint-Denis

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Le mouvement syndical des ZEP de Seine-Saint-Denis

26 janvier 2006

Extrait du site du « Nouvel Obs », le 26.01.06 : Les enseignants de Seine-Saint-Denis en grève jeudi

Les principaux syndicats d’enseignants de Seine-Saint-Denis appellent à une journée de grève jeudi contre la politique éducative du gouvernement accusé de "démanteler le service public d’éducation" et "d’aggraver les exclusions et le tri social".

Les syndicats affirment notamment que la politique du gouvernement va conduire à "dynamiter" les zones d’éducation prioritaire (ZEP).

Le SNUIpp (principal syndicat des instituteurs), le SNES (principal syndicat des enseignants de collèges et lycées) ou encore la CGT et Sud appellent à ce mouvement de grève dans ce département "sensible" au nord-est de Paris où de nombreux établissements scolaires sont classés en ZEP. La Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) soutient ce mouvement et appelle à une journée "école déserte".

Un rassemblement est prévu jeudi à partir de 14h devant l’inspection d’académie à Bobigny.

"Les enseignants, les éducateurs, les chercheurs, les parents, les élèves et les étudiants de ce département populaire dénoncent une politique qui veut donner moins d’école à ceux qui en ont le plus besoin", déclare la FSU-93 (Fédération syndicale unitaire, dont sont membres le SNUIpp et le SNES) dans un communiqué. "La réponse à l’explosion des banlieues dénonçant les inégalités et les exclusions ? Encore plus d’inégalités et d’exclusions !", dénonce la FSU.

AP

---------------

SNES - Créteil : communiqué de presse du mardi 24 janvier 2006

La Seine Saint-Denis se mobilise contre la politique éducative de Villepin et Robien et pour des moyens pour la réussite de tous les élèves !

La politique de l’éducation prioritaire engagée par le ministre Robien, constitue un véritable dynamitage de la politique ZEP et développe la déréglementation dans les établissements, tant pour les élèves que pour les enseignants. A terme, tous les établissements doivent sortir du dispositif ZEP actuel et perdre les quelques moyens supplémentaires qui leur ont permis de garder la tête hors de l’eau (environ 10% de dotation horaire en plus, 1 CPE supplémentaire, une indemnité pour les personnels). Une quinzaine d’établissements, seraient par ailleurs reclassés " ambition réussite " avec des possibilités de dérogations sur les horaires, les programmes, les statuts des personnels. L’interdiction de redoubler qui sera en vigueur dans ces établissements montre bien que l’administration ne veut plus s’embarrasser des élèves qui ont le mauvais goût de ne pas réussir.

Cette politique, qui stigmatise une partie des jeunes, certains se voyant condamner dès le départ à ne recevoir de l’école que le " socle commun " accompagnée d’une option " découverte professionnelle " afin de les préparer à l’apprentissage dès 14 ans est en elle même génératrice de violence. La suppression depuis plusieurs années des étudiants-surveillants (MI-SE) partiellement remplacées par des personnels de plus en plus précaires a favorisé le développement de cette violence à l’intérieur même des établissements. Les premières victimes en sont les jeunes eux-mêmes ainsi que les personnels souvent assimilés à l’institution.

Les personnels des établissements de Seine Saint-Denis se mobilisent aujourd’hui contre cette nouvelle offensive contre le service public d’éducation et veulent obtenir les moyens de faire réussir tous les élèves. Cette action ne concerne pas que ce département et est appelée à s’étendre.

Ils seront en grève, à l’appel des plusieurs organisations syndicales (SNES, SNEP, SNUIpp en ce qui concerne la FSU, SDEN-CGT, SUD Education, CNT) le Jeudi 26 janvier avec le soutien de la FCPE qui apppelle à une " école déserte ".

Par ailleurs, dans plusieurs collèges les collègues ont décidé, avec leur section SNES d’occuper leur établissement la nuit, parfois avec les parents, pour sensibiliser l’ensemble des partenaires de l’école, l’administration et les élus sur la gravité de la situation. Il s’agit de :

Mardi 24 janvier : les collèges Paul Langevin, Pierre Sémard, Jorissen, Liberté de Drancy,
Travail de Bagnolet

Mercredi 25 janvier : les collèges Jean Jaurès de Villepinte, Robespierre d’Epinay, Jean Moulin
d’Aubervilliers

Lundi 30 janvier : collège Néruda de Pierrefitte.

D’autres vont les rejoindre dans les prochains jours contre la politique éducative de Villepin et Robien Non au démantèlement du service public d’éducation ! Des moyens pour la réussite de tous les élèves !

----------

Communiqué du Mercredi 25 janvier 2006 à 20 h 30
Contact : Goulven Kerien 06 76 41 15 79

Etat d’urgence dans l’Education nationale

Occupation au collège Jean Jaurès de Villepinte ( Seine-Saint-Denis)

Nous, parents, enseignants et personnels occupons ce soir les locaux du collège Jean Jaurès. Début novembre, l’Etat décrétait l’état d’urgence. Aujourd’hui, nous décrétons l’état d’urgence contre les propositions du Ministère de l’Education Nationale. Il nous faut protéger notre établissement - et l’Ecole en général, des agressions extérieures. Aujourd’hui, le danger vient du ministère et non de la misère ! Aujourd’hui c’est l’ensemble de la jeunesse scolarisée que M. de Robien agresse. Aujourd’hui c’est l’ensemble des parents d’élèves que M. de Robien agresse. Aujourd’hui, c’est l’ensemble des personnels enseignants que M. de Robien agresse. M. de Robien nous somme de renoncer aux missions premières de l’Ecole Républicaine.

Sans concertation, les ZEP sont supprimées. Leur but : pallier les inégalités sociales et scolaires des élèves. Or elles sont remplacées par des contrats individuels de "réussite éducative" qui serviront à prédéterminer la future main d’œuvre D’autres établissements se sont déjà mobilisés et tous, nous continuerons à le faire !
Pour info : Contact : Antoine Germa (SNES, Lycée Alfred Nobel de Clichy-sous-Bois) 06 67 08 65 75

---------------

Extrait de « Lutte ouvrière » du 26.01.06 : ZEP, "ambition réussite" : On déshabille les uns sans habiller les autres

Les grandes manœuvres gouvernementales ont commencé à propos des "zones d’éducation prioritaires" (ZEP), ces établissements qui bénéficient de quelques moyens supplémentaires. Une première liste de collèges appelés "ambition réussite" a été rendue publique.

Il s’agirait à terme de concentrer davantage de moyens sur 200 à 250 établissements considérés comme particulièrement difficiles. Un millier d’enseignants expérimentés y seraient affectés, entre autres pour suivre les élèves en difficulté et conseiller les jeunes professeurs. Ils bénéficieraient en outre de l’apport de 300 infirmières et de 3000 assistants pédagogiques, des étudiants chargés d’aider les jeunes.

Le problème est que tout cela se fera "à moyens constants" à l’échelle de l’Éducation nationale, en particulier en ce qui concerne le nombre de postes d’enseignants. Il est prévu de trouver les moyens envisagés pour les quelques collèges classés "ambition réussite" en les prenant sur ceux qui étaient affectés aux élèves de cinquième et de quatrième de tous les autres établissements. Par ailleurs, parmi les mille collèges et lycées actuellement classés en ZEP, plusieurs centaines vont être sortis du dispositif. Cela y entraînera une augmentation du nombre d’élèves par classe, les moyens actuellement affectés aux ZEP sont destinés pour l’essentiel à limiter le nombre d’élèves, à 25 par classe par exemple en collège.

Quels sont les critères pour sélectionner ceux qui seront classés dans la catégorie "ambition réussite", et ceux qui n’auront pas cette "chance" ? On annonce la situation sociale des familles, le nombre d’élèves ayant un retard supérieur à deux ans à l’entrée en 6e, la faiblesse des résultats scolaires en 6e et le nombre d’élèves non francophones. Mais dans tous ces domaines les établissements aujourd’hui classés en ZEP sont tous, peu ou prou, dans la même désastreuse situation. Il n’y a aucune raison de priver les uns de moyens déjà insuffisants, sous prétexte d’en fournir un tout petit peu plus aux autres. Et cela d’autant plus que les quelques postes accordés aux établissements "ambition réussite" s’accompagnent de conditions qui risquent de mener tout droit à l’échec, à commencer par l’interdiction de faire redoubler les élèves.

La création de ces zones "ultra prioritaires" cache bien mal la volonté de réduire globalement les moyens affectés à l’éducation de ceux qui sont le plus en difficulté. Cette décision va de pair avec la suppression de 4500 postes dans le secondaire pour la rentrée 2007 et la réduction de près de 30% du nombre de places d’enseignants mises au concours de recrutement cette année. Un seul départ à la retraite sur deux sera remplacé ! Cela laisse prévoir de telles difficultés, dans les années qui viennent, que bien des enseignants s’en inquiètent et s’en indignent. En Seine-Saint-Denis, depuis quelques semaines, dans plusieurs établissements ont eu lieu des grèves, des débrayages sous diverses formes contre la dégradation des conditions d’enseignement. Une journée de grève est prévue par tous les syndicats du primaire et du secondaire le jeudi 26 janvier. Dans ce département, il y aurait 15 collèges "ambition réussite" sur les 69 classés en ZEP actuellement, alors que la très grande majorité des 119 collèges du département nécessitent des moyens supplémentaires. C’est à un véritable "dynamitage de l’éducation", comme le dit l’appel à cette grève, que s’apparentent les mesures gouvernementales.

Michel Rocco

Répondre à cet article