> II- EDUCATION PRIORITAIRE (Politique. d’) : Types de documents et Pilotage > EDUC. PRIOR. TYPES DE DOCUMENTS > Educ. prior. Positions et publications syndicales > Les positions syndicales suite aux déclarations sur les ZEP

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Les positions syndicales suite aux déclarations sur les ZEP

9 février 2006

Extrait du site de la FSU, le 08.02.06 : Renoncement à faire réussir les élèves en ZEP

mercredi 8 février 2006.

Renoncement à faire réussir les élèves en ZEP
Restrictions budgétaires massives, apprentissage- « junior » dès 14 ans, précarisation de l’emploi... c’est dans ce contexte préoccupant pour la réussite de tous les jeunes, notamment ceux des élèves des milieux populaires, que le ministre annonce des décisions qui ne permettront pas la nécessaire relance de l’Education Prioritaire.
En classant les établissements et les écoles actuellement en Zep/Rep en trois nouvelles catégories (EP1, EP2, EP3), le ministre ne rompt pas avec le processus de ghettoïsation de certains quartiers. En affichant 1000 enseignants de plus dans les seuls EP1 par redéploiement, il ne répond pas aux nécessaires créations de postes d’enseignants, au renforcement indispensable des équipes pluri-professionnelles et accentue les difficultés d’une grande partie des établissements et des écoles.

La mobilisation des personnels, des établissements en ZEP a contraint le ministre à quelques concessions, à affirmer le maintien des moyens actuels à la rentrée prochaine, à « encourager » la scolarisation des élèves de deux ans mais, sans mesures permettant leur concrétisation, les inquiétudes restent grandes pour l’avenir notamment pour les établissements qui devront sortir du dispositif d’ici trois ans.

Dans les réseaux dits "ambition réussite", l’accent sera mis sur le seul socle commun, sauf pour les élèves les plus « méritants » qui pourront choisir leur lycée en fin de 3ème. Ceci accentuera la ghettoïsation des lycées réputés « difficiles ». L’organisation des enseignements sera dérogatoire en collège. Aucune mesure ne concerne particulièrement l’école primaire. Le traitement de la difficulté sera renvoyé hors de l’école, sans réponse sur le temps de concertation pour les équipes ou la scolarisation à 2 ans.

Les dispositifs fortement contestés sont maintenus. Sous couvert d’« individualisation des parcours », c’est une école à plusieurs vitesses qui est organisée. Pour certains élèves, la découverte professionnelle et un entretien individuel d’orientation dès la quatrième visent à préparer des sorties précoces du système scolaire. Pour d’autres, seront réservés la possibilité de déroger à la carte scolaire ou le développement des bourses au mérite. Ces mesures vont à l’encontre d’une politique de mixité sociale. Elles illustrent le tri social organisé par la loi Fillon.

Comment penser faire mieux réussir tous les élèves dans des zones en difficulté en réduisant les exigences à un socle appauvri, sans proposer de mesures visant à favoriser les apprentissages pendant le temps scolaire ?
La FSU, qui organise des assises de l’Education Prioritaire le 8 mars, dénonce les choix ministériels et continuera à mobiliser les personnels dans le cadre le plus large possible dans les semaines à venir, pour porter leurs exigences.

------------

Le communiqué du SNUipp du 08.02.06 : Relance des ZEP : rendez-vous manqué

Le Ministre de l’Éducation Nationale vient de présenter ses décisions en matière d’« Éducation prioritaire ». Si le Ministre a dû intégrer certaines préoccupations liées aux interventions syndicales, aucune mesure nouvelle ne concerne particulièrement l’école primaire.

Pour l’essentiel il reprend les annonces de décembre : présence des écoles dans les « réseaux ambition réussite », 1 000 enseignants supplémentaires (postes second degré au statut dérogatoire pouvant être pourvus par des enseignants du premier degré) qui « pourront » intervenir dans les collèges et les écoles des « Réseaux ambition réussite » Cette mesure s’effectuera par redéploiement. Par ailleurs, le Ministère affiche le rôle essentiel de la maternelle et de la scolarisation des enfants de deux ans, mais aucune mesure ne permet leurs réalisations.

Plusieurs dispositifs fortement contestés sont maintenus. Sous couvert d’« individualisation des parcours », c’est une école à deux vitesses qui est organisée. Pour certains élèves, la découverte et le projet professionnels dès la quatrième préparent les sorties précoces du système scolaire. Pour d’autres, seront réservés la possibilité de déroger à la carte scolaire ou le développement des bourses au mérite. Ces mesures vont à l’encontre d’une politique de mixité sociale.

Comment croire que l’on va vers plus de réussite scolaire en mettant simplement en place des études accompagnées, en limitant la place des parents à la présentation du règlement de l’école et du livret de l’élève, en évoquant les TIC, en réduisant les exigences à un socle appauvri, sans proposer de mesures visant à favoriser les apprentissages pendant le temps scolaire ?

Le Ministre de l’Éducation Nationale s’obstine à ignorer les principales propositions des enseignants des écoles en faveur de la réussite de tous les élèves : abaisser significativement les effectifs par classe, développer la scolarisation dès l’âge de deux ans, favoriser le travail en équipe en dégageant du temps de concertation et en affectant plus de maîtres que de classes, développer la formation continue, l’accompagnement des équipes.

Pour le SNUipp « l’ambition et les moyens » ne sont pas au rendez-vous. Ce dispositif ne permettra pas aux enseignants des écoles d’assurer la nécessaire relance des ZEP et la réussite de tous les élèves.

Paris, le 08 février 2006

--------------

Extrait du site du SNES, le 09.02.06 : Zep : sursis jusqu’en 2007 ?

Zep : sursis jusqu’en 2007 ?

La mobilisation des enseignants en général, des établissements ZEP et de la Seine-St-Denis en particulier, a contraint le Ministre de l’Education à apporter quelques concessions.

Sur les 1100 collèges actuellement ZEP, le nombre des collèges « ambition réussite » (EP1) est porté de 220 à 249.

La place du premier degré dans le dispositif est réaffirmée.

Le ministre affirme que les moyens des établissements actuellement ZEP seront maintenus à la rentrée 2006. Mais aucune garantie n’est donnée pour 2007. Et surtout les éléments concrets connus pour la préparation de la rentrée 2006 montrent que beaucoup des collèges ZEP perdront des moyens à effectifs constants (-12 postes pour les Yvelines par exemple)

Le ministre reporte à la rentrée 2007 les premières sorties la carte de l’Education prioritaire (établissements EP3). Le SNES rappelle qu’au vu de leur environnement social rien ne peut justifier une telle sortie pour la quasi-totalité des collèges ZEP actuels.
Pour les collèges « ambition réussite », le ministre maintient l’essentiel des aspects les plus contestables de son projet :

L’utilisation de critères de réussite scolaire à coté d’un critère social pour établir la liste des collèges EP1 conduit à éliminer un très grand nombre des établissements de zones parmi les plus difficiles mais qui ont mis en oeuvre une politique volontariste pour limiter les redoublements (En Seine-St-Denis par exemple)

Les 1000 postes supplémentaires sont attribués aux réseaux EP1 par redéploiement au détriment de l’ensemble des collèges (suppression des 1/2h non affectées en 5ème et 4ème)

Les 1000 postes ne sont destinés ni pour baisser les effectifs de classe, ni pour permettre le travail en équipe qui sont pourtant les 2 demandes essentielles des personnels des établissements difficiles.

L’incitation à expérimenter une organisation dérogatoire des enseignements, la focalisation sur le socle commun, le livret de compétences, la découverte professionnelle avancée en classe de 4ème , la disparition de toute référence à la liaison collège-lycée et la mise en place de l’apprentissage junior dès 14 ans conduiront, de fait, à revoir à la baisse le niveau d’exigence scolaire dans ces collèges.

Le ministre a maintenu, envers et contre tout, sa décision - emblématique de sa politique- d’inciter les meilleurs élèves de ces collèges à poursuivre leur scolarité hors des zones difficiles. Le SNES s’insurge tout particulièrement contre cette mesure qui, en opposant réussite individuelle et réussite de tous, donne une image négative de l’Education prioritaire, renforce la ghettoïsation des lycées de banlieue et annonce une remise en cause du principe même de la carte scolaire.
Le SNES appelle les personnels de ces établissements et au-delà à poursuivre leur mobilisation pour sauver l’Education prioritaire. Il les appelle à participer nombreux aux Assises de l’Education prioritaire qu’il organise avec les syndicats de la FSU le 8 mars. Il propose aussi que les ZEP soient l’un des thèmes majeurs de la grande manifestation nationale pour l’Ecole préparée pour la fin mars

--------------

Le communiqué du Se-UNSA, le 08.02.06 : Education prioritaire : Nouvelle carrosserie mais moteur défaillant

Le ministre de l’éducation nationale vient d’arrêter les mesures de son plan pour l’éducation prioritaire.
Le SE-UNSA constate que les arbitrages rendus prennent en compte certaines de ses demandes. C’est ainsi qu’en retenant la notion de« réseau ambition réussite », le ministre intègre enfin clairement les écoles, maternelles et élémentaires, dans le dispositif. Il en est de même pour la composition des comités de pilotage de ces réseaux. Encore faudra-t-il que ces principes s’incarnent effectivement sur le terrain.

Pour le SE-UNSA, quatre défauts majeurs hypothèquent toujours la relance annoncée par le ministre :

 1)La réduction forte des moyens de l’éducation qui accompagne ces mesures entrave toute détermination à combattre les inégalités dans et hors l’Ecole. Ainsi des écoles et des collèges localisés en ZEP sont sévèrement touchés par des mesures de suppressions d’emplois à la rentrée prochaine. Ainsi les moyens spécifiques dégagés pour les établissements « ambition réussite »,notamment les 1000 postes d’enseignants qui devraient y être affectés en plus, sont pris sur les dotations actuelles des autres collèges déjà lourdement pénalisés pourtant par des réductions déjà insuffisante des autres collèges.

 2) La vision strictement scolaire de ces mesures remet en cause ce qui constituait jusqu’à présent le cœur de l’éducation prioritaire : l’action autour d’un même projet des différents acteurs qui agissent pour l’éducation sur un territoire donné. L’absence d’articulation avec les dispositifs de réussite éducative du plan BORLOO ou les contrats éducatifs locaux est significative d’une politique sans projet éducatif global.

 3)Aucune mesure ne vise l’objectif d’une plus grande mixité sociale dans les quartiers en difficulté. Au contraire, en décidant d’orienter les meilleurs élèves des collèges de ZEP vers les lycées de centre ville, le ministre accrédite l’idée que l’on peut réussir en ZEP mais à la seule condition d’en sortir... De même, l’article 89 de la loi de décentralisation du 13 août 2004 finance désormais le contournement des secteurs scolaires au profit de l’enseignement privé.

 4)Enfin, selon le SE-UNSA, les mesures envisagées pour les personnels enseignants dans les réseaux « ambition-réussite » en terme d’avantages de carrière ne sont pas à elles seules susceptibles de stabiliser les équipes pédagogiques fragilisées dans ces établissements. L’amélioration des conditions de travail, la reconnaissance effective d’un temps pour la concertation au sein de l’équipe et avec les parents, le développement de l’aide aux besoins plus importants des élèves qui relève prioritairement des enseignants et non des assistants d’éducation, sont les grands oubliés de ces propositions ministérielles.

Le SE-UNSA constate qu’un désaccord profond persiste avec Gilles de ROBIEN. Renforcer la ségrégation scolaire, favoriser l’individualisme au lieu de cultiver l’entraide et la capacité à vivre ensemble, sont incompatibles avec le but même de l’éducation prioritaire.

Luc Bérille, Secrétaire Général, Paris, le 8 février 2006

--------------

Extrait du site du SGEN, le 09.02.06 : ZEP : une relance sans moyens

Le ministre Gilles de Robien vient d’annoncer ses décisions concernant la relance de l’Éducation prioritaire.
Le Sgen-CFDT conteste fortement l’abandon de la notion " territoire " qui prend en compte la situation sociale, économique au profit d’une logique de " public ". Le Sgen-CFDT regrette tout aussi vivement l’absence réelle de moyens nouveaux : les " 1000 postes " proviennent comme on le sait d’un redéploiement aux dépens des collèges. Le Sgen-CFDT déplore qu’aucun temps de concertation ne soit attribué, comme il l’avait réclamé, à tout le moins aux collèges des 249 réseaux. Le Sgen-CFDT constate le peu de prise en compte des partenaires (parents, collectivités, associations, ...) dans le cadre de projet. Le Sgen-CFDT demeure totalement opposé à ce que les élèves des collèges " ambition réussite " ayant obtenu une mention très bien ( !) au brevet puisse poursuivre leur scolarité dans un lycée de leur choix. Triste conception de la " réussite scolaire ". Le Sgen-CFDT reste inquiet quant au devenir des Zep niveau EP3, même si les écoles ou collèges n’ont pas vocation à demeurer à tout jamais en Zep.

Par ailleurs,

- le Sgen-CFDT prend acte que cette " ambition de la réussite " prenne en compte, comme nous l’avions demandé en préalable absolu, les écoles (maternelles et élémentaires). Mentionner l’importance de l’accueil des 2 ans est une annonce tout à fait positive.

- le Sgen-CFDT, qui a depuis longtemps réclamé un pilotage, est plutôt favorable à la mise en place de ce " comité exécutif ".

- le Sgen-CFDT est également favorable à la mise en place de projet avec contractualisation.

- le Sgen-CFDT, qui avait manifesté son opposition à la découverte professionnelle obligatoire en 4ème, prend acte que cette mesure devient possible. Le Sgen-CFDT agira pour que cette éventuelle possibilité ne dérive pas en systématisation.

En conclusion, les Zep ont évité le dépôt de bilan voulu par un ministre actuel. Pour autant, la démarche de relance retenue ne prendra de sens que si elle s’accompagne réellement de moyens (postes et temps pour les personnels en particulier).

Répondre à cet article