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Quand les RAR n’étaient encore que des CAR (collèges Ambition réussite). Les réactions aux mesures ZEP : Lille, Lyon, Reims, Aix-Marseille, Toulouse, etc.

10 février 2006

Dans l’académie de Lille

Extrait de « La Voix du Nord » du 09.02.06 : Le coup de blues des collèges de la région

L’éducation nationale connaît un début d’année décidément bien turbulent. Car en marge des démonstrations de force anti-CPE qui ont amené lycéens et étudiants dans les rues, une autre colère continue de gronder. En l’occurrence celle des collèges. La grogne a connu plusieurs épisodes spectaculaires ces derniers jours : établissements occupés, opérations « collège mort », manifestations d’enseignants ou de parents, indignation d’élus (voir colonne ci-contre). Voici pourquoi :

• La question de la carte scolaire.

La nouvelle était connue dès le 3janvier : 636 postes d’enseignants seront supprimés dans l’académie de Lille (région Nord - Pas-de-Calais) à la rentrée prochaine, dans le secondaire. Soit un tiers des quelque 2 000 suppressions de postes au niveau national. « Alors que la baisse d’effectifs ne représente que 20% de la tendance nationale, et qu’en tout, nous en serons à 3500 postes en moins en neuf ans », s’insurge Michel Devred, secrétaire académique du SNES, principal syndicat d’enseignants dans le secondaire. « Trente années de politique quantitative n’ont pas permis d’améliorer la situation de l’enseignement », a fait remarquer dans la foulée le recteur Nicole Bensoussan, en invitant les acteurs de l’éducation à passer du « toujours plus » au « toujours mieux ».

• La question de l’éducation prioritaire.

Deuxième volet de la grogne. Le ministre Gilles de Robien redistribue les moyens accordés à l’éducation prioritaire en créant le label « Ambition réussite » pour 249 collèges, dont 28 dans l’académie de Lille (23 dans le Nord, 5 dans le Pas-de-Calais - voir notre édition d’hier). Ce que ça apporte aux établissements concernés ? Une infirmière à temps plein ; des enseignants supplémentaires (une centaine dans le Nord - Pas-de-Calais) ; un travail en réseau avec les écoles maternelles et primaires de proximité ; des études surveillées dès le CE2...

Or, l’académie de Lille compte aujourd’hui 97 collèges en zone d’éducation prioritaire (ZEP). Tout le monde n’a donc pas droit au label « Ambition réussite ». Exemple à Wattrelos où aucun des trois collèges (en ZEP) ne se retrouve dans la liste fatidique. Une logique qui échappe au maire PS Dominique Baert qui se demande pourquoi le quartier de Beaulieu bénéficie des faveurs de la rénovation urbaine (projet ANRU) sans que son collège Néruda n’accède à l’« ambition réussite ». « Pire : on lui supprime deux postes à la rentrée ! »... Et que deviennent les établissements ZEP qui n’ont pas été labellisés ? « On nous dit qu’on ne leur retirera, pour l’instant, aucun moyen au titre de l’éducation prioritaire, explique Michel Devred (SNES). Ce qui ne veut donc pas dire qu’on ne leur en supprime pas au titre des fameuses évolutions démographiques. » Prenons le collège Lebas, à Roubaix.

Situé en « zone violence », il est classé « Ambition réussite », mais l’effectif en baisse imposerait la suppression de 4,5 postes. Conclusion : des parents qui lancent une opération « collège mort » lundi et des enseignants qui enchaînent avec une grève.
Autre grief : les enseignants en plus dans les collèges « Ambition réussite » ne seraient le fruit que d’un « redéploiement », selon le SNES. Un syndicat opposé au dispositif concocté par le ministre Gilles de Robien : « Les règles nationales ne s’appliqueront plus dans ces collèges-ghettos. Les élèves qui en sortent n’auront plus les mêmes perspectives que les autres... Sauf l’apprentissage dès 14 ans »

• Pourquoi autant de grogne en ce moment ?

Les établissements reçoivent leur dotation en termes d’horaires et de postes. Les conseils d’administration des collèges sont donc en train de se réunir pour procéder aux arbitrages qui découlent de ces nouvelles données. « Nous sommes dans une phase brûlante car tout le monde ressent une véritable injustice, surtout dans une région où tous les indicateurs - réussite au bac, accès au lycée... - sont dans le rouge », résume Michel Devred.

Les vacances scolaires, qui débutent demain dans l’académie, vont sans doute mettre à mal les divers mouvements en cours actuellement. « Mais nous avons une intersyndicale qui fonctionne bien, réplique le responsable du SNES en évoquant ses camarades de lutte (UNSA, CFDT, EIL, FAEN, SUD, CNT...). Il ne s’agit pas non plus de pénaliser les élèves. Mais nous saurons poursuivre l’action après la rentrée. » Et visiblement, parents et élus sont également assez remontés.
Quant au rectorat, difficile de connaître sa réaction face au mécontentement ambiant. Il n’a pas donné suite à notre sollicitation.

Christophe Caron

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Dans le département du Rhône

Extrait de « 20 minutes » du 09.02.06 : Davantage de moyens pour sept collèges

Le Rhône compte sept collèges classés « ambition réussite ». Déjà classés en ZEP, hormis le collège Jean-Moulin de Villefranche, ces établissements, dévoilés hier matin, bénéficieront dès la rentrée 2006 des moyens supplémentaires prévus dans le cadre du plan de relance de l’Education prioritaire du gouvernement. 12 690 élèves du département sont concernés.

Chaque collège classé « ambition réussite » bénéficiera de la présence de quatre enseignants chevronnés supplémentaires, de douze assistants pédagogiques et d’une infirmière. La liste des établissements concernés est consultable sur le site www.education.gouv.fr

EF

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Dans l’académie de Reims

Extrait de « L’Union de Reims » du 09.02.06 : ZEP : plus de moyens pour cinq collèges de la région

Il y avait les ZEP (zones d’éducation prioritaire), il faudra désormais se familiariser avec les CAR (collèges ambition réussite).

Le ministre de l’Éducation nationale, Gilles de Robien, a rendu publique hier la liste des 249 collèges français appelés à relancer l’éducation prioritaire à bout de souffle.

Parmi eux, deux se trouvent dans l’Aisne (Montaigne à Saint-Quentin, Gérard-Philipe à Soissons), deux dans les Ardennes (Jean-Moulin à Revin, Le Lac à Sedan), un dans la Marne (Joliot-Curie à Reims).

Au total, l’académie de Reims est dotée de quatre collèges ambition réussite (le quatrième, Anne-Franck, est à Saint-Dizier) et celle d’Amiens de douze, dont deux dans l’Aisne, six dans l’Oise et quatre dans la Somme.
L’académie la mieux pourvue est celle de Lille (28), devant Aix-Marseille (26), Créteil et Versailles (21 chacune).

Les 249 CAR sont au centre de réseaux pédagogiques qui intégreront 1.600 écoles maternelles et élémentaires.
Dans ces réseaux, les élèves profiteront de la présence de 1.000 enseignants chevronnés supplémentaires, d’une infirmière à plein temps, ils ne redoubleront pas et seront accueillis à partir du CE2 en étude surveillée tous les soirs.

Les établissements devront aussi se fixer pour quatre ou cinq ans des objectifs pédagogiques précis en matière de maîtrise de la lecture, d’acquisition du socle commun de connaissances ou de respect du règlement intérieur.
« Une évaluation des résultats sera effectuée régulièrement », a précisé hier le ministre de l’Éducation.

Redéploiement

Les CAR sont la première étape vers une sortie progressive de certains collèges du dispositif Zep. Gilles de Robien a repoussé les premières sorties à septembre 2007, et non à septembre 2006 comme il en avait d’abord évoqué la possibilité.

Ce délai est qualifié de « point positif », par Christophe Girardin, le secrétaire du Snes-Champagne-Ardenne, premier syndicat du secondaire.

« L’autre bonne nouvelle, c’est qu’il y a 249 CAR au lieu des 220 annoncés et que notre région en hérite de quatre plutôt que de trois », ajoute M. Girardin.

Mais s’il se réjouit aussi de voir « réaffirmer la place du 1er degré », le syndicaliste est beaucoup plus sévère sur les « moyens supplémentaires » dont disposeront ces établissements.

« En réalité, il ne s’agit pas de créations de postes mais de redéploiement. On déshabille Pierre pour habiller Paul », commente le responsable du Snes qui s’interroge sur l’efficacité du nouveau dispositif.

« Espère t-on vraiment améliorer collectivement les résultats dans les quatre collèges concernés en les dotant de trois postes supplémentaires, sachant qu’ils ne se consacreront pas uniquement à l’enseignement ? »
Mais la critique la plus vive du Snes porte sur les modalités de sortie des actuels collèges Zep de l’éducation prioritaire.

« Avec les CAR, on passe d’une logique territoriale à une logique de réussite individuelle. Tout reposera sur la réussite de quelques-uns.

Ce qui signifie qu’on va délibérément laisser tomber certains gamins scolarisés en EP3 (NDLR : le troisième niveau de l’éducation prioritaire), alors qu’eux aussi peuvent avoir l’ambition de réussir », conclut le syndicaliste.

Gilles Grandpierre

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Dans l’académie d’Aix-Marseille

Extrait de « 20 minutes » du 09.02.06 : Vingt-six collèges labellisés « ambition réussite »

Vingt-six collèges ZEP de l’académie d’Aix-Marseille, dont vingt à Marseille, ont été labellisés « ambition réussite » hier par l’Education nationale. Edgar-Quinet (3e), Arenc-Bachas (15e), Frédéric-Mistral (Port-de-Bouc)... Ces établissements bénéficieront à la rentrée 2006 de moyens supplémentaires par rapport aux 28 autres collèges ZEP de l’académie.

« Pour ceux-là, le ministre ne dit rien », déplore Josiane Dragoni, secrétaire académique du Snes-FSU, qui parle de « dynamitage de l’éducation prioritaire ». « Les moyens de ce dispositif proviennent exclusivement du redéploiement de moyens, prélevés y compris dans les établissements ZEP, note-t-elle. Pire : dans les Bouches-du-Rhône, en plus des 54 postes supprimés et de l’heure enlevée dans tous les établissements au profit des collèges « ambition réussite », il faudra encore supprimer 40 postes. » Le Snes, qui prépare une action nationale fin mars, appelle à la mobilisation.

SH

Extrait de « 20 minutes » du 09.02.06 : L’académie développe l’éducation prioritaire

Après l’annonce faite mercredi par le ministre de l’Education nationale, le rectorat met en place les "réseaux ambition réussite" dans l’académie d’Aix-Marseille.

Avec 26 établissements recensés sur 249 en France, l’académie est au deuxième rang pour les réseaux à mettre en place. Et Marseille, qui en comptabilise vingt, arrive en tête de liste. Même le tout nouveau collège ouvert à la Joliette, s’il n’y figure pas encore, pourrait à l’avenir être intégré à ce dispositif. Une situation particulière qui s’explique par "la complexité des populations que nous accueillons", selon le recteur, Jean-Paul de Gaudemar, car "nous sommes une terre de tous les contrastes avec un contexte social difficile".

Autant de ZEP à la rentrée 2006

A partir de septembre, 120 postes supplémentaires seront donc affectés par mouvements internes à 26 collèges prioritaires, "afin de renforcer les équipes et d’établir des projets pédagogiques originaux, centrés sur les élèves en difficulté". Le parcours pédagogique de l’enfant étant pris en compte, les écoles primaires qui les alimentent viendront compléter ce qui a été baptisé "réseau ambition réussite". Et 28 autres collèges restent malgré tout classés en ZEP (zone d’éducation prioritaire).

Au nombre des mesures accompagnant ce dispositif, l’école ouverte va s’amplifier et fonctionnera pendant les vacances 2006-2007. En outre, des passerelles vers l’enseignement supérieur permettront de familiariser les élèves défavorisés à des études plus longues.

Une nouvelle façon de considérer l’éducation prioritaire, car en vingt-cinq ans, "nous avons donné trop peu à trop de monde, critique le recteur. Pour faire quelque chose d’efficace, nous devons accepter aujourd’hui de concentrer l’effort sur un noyau dur où se concentrent les difficultés d’ordres social et scolaire".

Carine Martinez

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Dans l’académie de Toulouse

Extrait de « Métro » du 10.02.06 : Le projet d’éducation prioritaire renforcé

Le rectorat a annoncé hier les mesures de relance de l’éducation prioritaire qui seront mises en place à la rentrée prochaine

La logique première proposée par les ZEP était "de donner plus à ceux qui ont moins". Aujourd’hui, face aux difficultés toujours présentes, le ministère de l’Education nationale propose une nouvelle relance avec un titre ambitieux : "réseaux ambition réussite".

Le nouveau dispositif propose un renforcement des moyens accordés aux établissements ZEP les plus nécessiteux. En ce qui concerne l’académie de Toulouse, six réseaux d’éducation prioritaire (un collège et les écoles qui l’alimentent en élèves) seront mis en place (249 au niveau national). Cette mesure doit permettre le renforcement de l’encadrement scolaire, avec dix-sept nouveaux professeurs "expérimentés et volontaires" et cinquante et un assistants pédagogiques, afin de mieux prendre en charge le soutien des élèves en difficulté. "Nous souhaitons également nous adapter aux nouvelles situations des établissements, et donc réfléchir à ceux qui peuvent sortir des ZEP", explique Christian Merlin, recteur de l’académie de Toulouse.

En effet, un travail d’identification va être instauré pour reconsidérer le classement des différents établissements. "Je sais qu’il y a des collèges qui ont changé, et que certains souhaitent sortir des ZEP du fait de l’image négative qu’elles renvoient", ajoute le recteur.

Déborah Antoinat

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Dans l’Essonne

Extrait de « 20 minutes » du 09.02.06 : Manuel Valls, Député-maire d’Evry

A Evry, aucun des trois collèges classés en ZEP n’a été retenu en « ambition réussite ». Cela vous inquiète-t-il ?

On nous dit que ces collèges continueront de bénéficier des mêmes moyens, mais le budget de l’Education nationale n’étant pas extensible, comment l’Etat va-t-il faire pour donner des moyens sans en enlever ailleurs ? En retirer aux collèges qui ne sont pas classés ZEP n’est pas non plus une bonne idée. Le collège Le Village à Evry n’est pas en ZEP, mais il a besoin de moyens supplémentaires : car deux tiers des élèves qui y étudient proviennent d’écoles primaires classées en ZEP et il a déjà perdu des dotations horaires.

Le choix des établissements vous paraît-il injuste, voire politique ?

Politique, non, mais incohérent. Mettre le paquet, c’est bien. Ne pas saupoudrer, d’accord. Mais il faut que les critères soient transparents et justes. Ils sont trop technocratiques et mécaniques. Pourquoi arrêter d’aider un collège qui commence à avoir de bons résultats grâce au travail de ses équipes ? Le collège des Pyramides à Evry n’est pas retenu alors que celui voisin des Tarterêts à Corbeil l’est. C’est incohérent. On va monter au créneau pour que les critères soient revus.

Recueilli par MH

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Dans les académies d’Amiens et de Lille

Extrait de « France3.fr », le 10.02.06 : Annonce de la liste des collèges ambition réussite

Gilles de Robien a révélé mercredi 8 février la liste des collèges : 28 dans l’académie de Lille, 12 dans celle d’Amiens.

Les collèges ambition réussite sont des collèges classés en Zone d’Education Prioritaire qui seront, avec cette nouvelle appellation "ambition réussite", dotés de nouveaux moyens à la rentrée 2006.

Des professeurs expérimentés et des assistants rejoindront les équipes pédagogiques des collèges ambition réussite. Dans les académies de Lille et d’Amiens, qui comptent respectivement 28 et 12 collèges "ambition réussite", les syndicats émettent plusieurs réserves.

"Les professeurs qui vont être désignés ne le seront que pour conseiller leurs collègues et ne prendront pas de classes en charge. Cela ne soulagera pas vraiment les enseignants déjà en place", estime Marie-Françoise Hiroux du Snes-Fsu dans l’académie d’Amiens.

Valérie Girodon, du syndicat Se-Unsa, également dans l’académie d’Amiens, reproche au label ambition réussite de n’apporter rien de nouveau. "Le principe école ouverte, les entretiens avec les parents d’élèves, cela existe déjà... Qu’est-ce que l’ambition réussite apporte de neuf ?"

Par ailleurs, des critiques sont également formulées à propos de la localisation des collèges ambition réussite. Marie-Françoise Hiroux remarque que dans l’académie d’Amiens, les collèges labellisés se situent principalement en ville et peu dans l’Aisne (deux collèges labellisés dans ce département) alors que ce sont dans les milieux ruraux que sont constatés les retards scolaires.

Enfin, en Picardie, il existe actuellement 52 collèges classés en ZEP. Douze d’entre-eux deviennent des collèges "ambition réussite" mais que vont devenir les quarante collèges restants ? Le classement en ZEP sera-t-il conservé à long terme ?

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Dans les ZEP du Mans (Sarthe)

Extrait du site « maville.com », le 10.02.06 : ZEP : trois collèges classés « ambition réussite »

« Ambition réussite ». C’est le nouveau label gouvernemental destiné à soutenir les collèges de Zep en grande difficulté. Au Mans, trois établissements bénéficient du dispositif : Alain-Fournier, Ronceray et Val d’Huisne. Une bonne et une mauvaise nouvelle.
Ronceray, Alain-Fournier, Val d’Huisne. Hier, trois collèges manceaux ont décroché le label « Ambition réussite » : une enveloppe pour renforcer l’encadrement des établissements placés en Zep, zone d’éducation prioritaire. Critères retenus : situation sociale des parents, pourcentage de non francophones, évaluation du niveau à l’entrée en 6e, nombre de redoublants. Pour la ville, ce label est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Bonne : les équipes d’enseignants vont s’étoffer, les élèves seront mieux épaulés. Mauvaise : dans ces quartiers difficiles, les habitants tirent le diable par la queue, souffrent de plus en plus du chômage, de la misère, de l’exclusion.

Au plan national, le dispositif prévoit un millier d’enseignants et environ 3 000 assistants pédagogiques, bataillons d’étudiants qui se destinent au professorat. Combien pour la Sarthe ? « Il est trop tôt pour se prononcer », affirme Jean-Claude Rouannet, inspecteur d’académie, qui dispose de dotations globales : environ 30 000 heures pour le département. Pas de ligne budgétaire spécifique pour les élus du label « Ambition réussite », donc. « Les choix se feront en fonction du projet de chaque établissement. Le but n’est pas forcément de réduire le nombre d’élèves par classe, mais de soutenir les actions pédagogiques qui permettent d’améliorer les résultats », précise l’inspecteur d’académie, qui insiste sur la « maîtrise des fondamentaux » : écriture et calcul.

Pour muscler ces fondamentaux, le robinet du rectorat arrosera aussi les écoles voisines des collèges en difficulté. Au Ronceray, les écoles Guy-Moquet et Gounod-Michel profiteront de la cagnotte. De quoi réjouir Christian Ronné, principal du collège, qui imagine « un personnel à cheval sur deux ou trois établissements » pour faire le lien : « Les difficultés de lecture doivent d’abord être traitées à l’école, puis au collège. » Le principal compte aussi élargir les « groupes de besoin » pour les collégiens qui galèrent sur certaines matières, monter des « projets d’excellence » pour « valoriser les bons élèves », élargir les partenariats avec les lycées professionnels, les entreprises, renforcer la « classe d’aide et de suivi », bouée de sauvetage pour les naufragés noyés sous l’absentéisme, le travail pas fait, l’agressivité. « Ici, on a la chance d’avoir une équipe assez jeune et plutôt stable. On va discuter avec les enseignants et soumettre nos propositions à l’inspection. Les postes, c’est une chose. Mais l’important, c’est la stratégie de l’équipe. »

Textes et photos : Jérôme Lourdais

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Dans la ZEP de Sens (Yonne)

Extrait de « L’Yonne républicaine » du 08.02.06 : A l’école Paul-Bert de Sens : les parents chez le sous-préfet

Les 200 élèves de l’école primaire Paul-Bert ne sont pas venus en classe hier matin. Les représentants des parents d’élèves avaient organisé une journée « morte » afin de protester contre l’hypothèse d’une fermeture de classe ou de la suppression d’un poste dit « numéraire » à la rentrée prochaine (lire notre édition de mardi).

Les parents ont donc suivi les recommandations délivrées par les parents délégués du conseil d’école.

Seuls deux écoliers ont été déposés et accueillis hier matin, preuve que les familles se montrent solidaires du mouvement. « Malheureusement », regrettait Véronique Roy, mère de trois enfants scolarisés, « les parents ont préféré rester couchés ».

Cinq d’entre eux seulement ont affiché leur soutien et rejoint dans le hall de l’école les dix enseignants et à la directrice, opposés eux aussi à l’annonce faite il y a dix jours.

En attendant la décision définitive de l’Inspecteur d’académie rendue le 10 mars, deux mamans sont allées défendre leur école, classée en zone d’éducation prioritaire (ZEP), dans le bureau du nouveau sous-préfet de Sens.

« Les effectifs sont en augmentation depuis la rentrée et les prévisions annoncent des chiffres encore plus élevés l’an prochain », justifie Armelle Jagneau, la directrice de l’établissement.

Un argument avancé lors de la réunion avec le représentant de l’état, hier matin.

Les cours devaient reprendre normalement ce matin. Les parents n’excluent pas une nouvelle mobilisation « si besoin est », assure Véronique Roy.

EH

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