Les 17 propositions du SNES sur les ZEP

12 février 2006

Extrait de « L’Université syndicaliste », janvier 2006 : Pour une vraie relance des ZEP

Pour une vraie relance des ZEP : le récent rapport de l’Inspection générale de l’administration de l’Éducation nationale confirme les conclusions de nombreuses enquêtes : la politique d’Éducation prioritaire, malgré la modicité des moyens qui lui sont alloués, a permis de faire atteindre aux élèves des établissements ZEP des résultats bien meilleurs que ceux auxquels on devait s’attendre en fonction de la forte dégradation de l’environnement économique et social de ces établissements au cours de ces vingt dernières années.

L’heure n’est donc pas au « dépôt de bilan des ZEP » mais, au contraire, à les faire encore mieux réussir. Le SNES a fait connaître dès le 12 décembre ses 17 propositions pour une vraie relance des ZEP.

 1. Toute décision doit faire l’objet d’une véritable concertation avec les acteurs du terrain : personnels, parents d’élèves... Le SNES propose à cet effet que soit organisé un « Grenelle » des établissements difficiles au niveau national comme au niveau des départements.

 2. S’appuyer sur le capital d’expériences et de réussites accumulé depuis 20 ans et attesté par de nombreuses études et rapports.

 3. Assurer une plus grande mixité sociale au sein des établissements par une carte scolaire plus équitable et une réelle diversité de l’offre d’enseignement dans tous les établissements, notamment au niveau des options.

 4. En finir avec la multiplication des labels (ZEP, REP, sensibles, zones de prévention de la violence) et en revenir à une dénomination unique attribuée sur la base de critères objectifs nationaux transparents.

 5. La nouvelle carte des ZEP ne doit pas être un instrument de redéploiement des moyens, mais doit intégrer la quasi totalité des 1 000 établissements aujourd’hui labellisés et pour lesquels une éventuelle suppression des moyens dont ils bénéficient au titre de l’Éducation prioritaire serait catastrophique.

 6. Un effort supplémentaire pourrait être fait, dans un premier temps à titre expérimental, en ciblant des moyens supplémentaires sur les 100 établissements les plus en difficulté. L’étude de T. Picketty montre que réduire l’effectif des classes à un maximum de 18 élèves diminuerait de 40 % l’écart de performances avec les jeunes « hors-ZEP » (cet écart de performance est pour les établissements ZEP actuels de 10 % pour une réduction des effectifs de classe de 24 élèves à 22). Pour financer cette mesure, la part du budget de l’Éducation nationale consacrée à l’éducation prioritaire devrait être portée de 1,2 % à 1,5 %.

 7. Développer la scolarisation dès l’âge de 2 ans en maternelle.

 8. Maintenir le même niveau d’exigence et dispenser les mêmes contenus d’enseignement en ZEP comme ailleurs, en favorisant la diversité des approches.

 9. Développer les heures de soutien et d’aide aux devoirs organisées et encadrées par des personnes qualifiées.

 10. Favoriser l’ouverture culturelle dans le cadre de projets pédagogiques à l’initiative des équipes et financés par les établissements.

 11. Concernant le lycée, sans rejeter toute forme d’expérimentation, l’essentiel est de prendre des mesures bénéficiant à l’ensemble des élèves des ZEP (améliorations des conditions de fonctionnement des établissements). L’ouverture de classes
préparatoires qui créent des dynamiques de réussite et d’ambition dans les établissements ZEP devrait être généralisée.

 12. Améliorer les capacités d’accueil en BTS et en IUT des académies à forte densité d’établissements difficiles (actuellement nettement en dessous de la moyenne nationale), notamment en offrant aux élèves des passerelles entre filières générales, technologiques et professionnelles.

 13. Assurer une véritable gratuité, comme le prévoit la loi, notamment en rendant aux fonds sociaux les moyens qui leur ont été retirés.

 14. Stabilisation des équipes pédagogiques par l’amélioration des conditions de travail en ZEP (effectifs réduits, encadrement adulte renforcé, travail en petits groupes).

 15. Mise en place d’un suivi des élèves les plus fragiles par des équipes pluriprofessionnelles (enseignants, CPE, CO-Psy, infirmières et assistantes sociales) bénéficiant d’un temps de concertation intégré dans leur service actuel. Développer sur le temps de travail des possibilités réelles de formation continue permettant, notamment, aux personnels de mieux combattre et prévenir la difficulté scolaire.

 16. Prise en compte pour les personnels de la pénibilité des conditions d’exercice : avantages de carrières attribués hors contingent ou sur contingent spécifique (promotions de corps ou de grade).

 17. Revaloriser le montant des bourses sur critères sociaux et élargir le nombre de bénéficiaires en relevant les plafonds de revenus des parents.

Janvier 2006

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