Le recteur de Reims parle des nouvelles ZEP

16 février 2006

Extrait de « L’Union » du 15.02.06 : Education prioritaire : les ambitions du recteur

Les enseignants appelés à renforcer les effectifs des « collèges ambition réussite » (CAR) de Champagne-Ardenne devront être « expérimentés, motivés et volontaires », a estimé, lundi, le recteur d’académie, Ali Bencheneb.

Revenant sur le nouveau dispositif de l’éducation prioritaire présenté, mercredi, par le ministre de l’Education, le recteur a confirmé que quatre établissements avaient été retenus dans la région : deux dans les Ardennes (Jean-Moulin à Revin, Le Lac à Sedan), un dans la Marne (Joliot-Curie à Reims), un en Haute-Marne (Anne-Franck à Saint-Dizier).

« Le fait qu’il n’y en ait pas dans l’Aube, ne signifie pas qu’il n’y a pas, dans ce département, de collège relevant de l’éducation prioritaire, mais qu’aucun ne répond aux critères de sélection retenus » (voir par ailleurs).

« Pas une question d’âge »

Le recteur a également précisé que « Le ministère avait réparti les établissements ZEP sur trois niveaux - EP1, EP2 et EP3 -, parce qu’il doit y avoir proportionnalité des moyens mis à leur disposition ». Certains des 29 collèges ZEP de l’académie sont appelés, au plus tôt en septembre 2007, à sortir de l’éducation prioritaire, mais M. Bencheneb s’est refusé à y voir une approche comptable : « D’abord parce qu’on ne peut préjuger de ce que sera le budget de l’Education dans deux ou trois ans. Ensuite, parce qu’il m’apparaît contradictoire de dénoncer la stigmatisation que ferait peser le label ambition réussite sur les collèges et ne pas leur octroyer les moyens d’en sortir, ce qui est justement l’objectif de l’éducation prioritaire ».

Ces moyens consistent essentiellement dans le renfort de douze enseignants (4 X 3), de 36 assistants pédagogiques (4 X 9) et d’une infirmière par collège.

Les CAR de l’académie seront soumis à un contrat d’objectif fondé sur un « baromètre de la réussite scolaire » qui évaluera régulièrement la maîtrise de la lecture, l’acquisition du socle commun de connaissances, le respect du règlement de l’établissement, etc.

Les enseignants seront choisis sur des « critères qualitatifs » et s’engageront à rester dans l’établissement au moins cinq ans : « Il ne s’agira pas de néo-enseignants ou de stagiaires. Ce ne sera pas non plus une question d’âge, mais de motivation », a précisé le recteur qui n’a pas exclu que « les enseignants en question se trouvent déjà sur place ».

Ces « volontaires » se consacreront pour un tiers à l’enseignement et pour deux tiers à des actions de formation, de soutien et d’encadrement d’autres professeurs, notamment les plus jeunes. « Mais ils n’auront pas la primauté sur leurs collègues, ni gratification supplémentaire », a ajouté Ali Bencheneb, qui a toutefois révélé qu’ils bénéficieraient de « perspectives de promotion plus rapides ».

Gilles Grandpierre

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