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Extrait de « L’Humanité » du 17.02.06 : Les lecteurs en direct
L’attaque contre les ZEP
Certains journaux ont cru pouvoir crier victoire : à la prochaine rentrée, aucune ZEP ne serait dépouillée ! C’est méconnaître la réalité : des ZEP perdent déjà des moyens. C’est aussi oublier qu’il existe çà et là des ZEP non officielles : des collèges difficiles, éligibles au statut ZEP mais non retenus faute de crédits et qui, bon an mal an, obtenaient quand même des moyens supplémentaires proches de ceux des ZEP.
Tel était le cas, entre autres, du collège de Nouzonville, dans les Ardennes. En 1998, 23 collèges de l’académie (Reims) sont devenus ZEP. S’il y avait eu des crédits pour simplement deux de plus, Nouzonville aurait été aussi ZEP.
L’inspecteur d’académie de l’époque, convaincu entre autres par les représentants du SNES dans les instances paritaires départementales, avait accepté de donner à ce collège (et à un autre) des moyens en plus. Deux de ses successeurs ont sagement poursuivi dans la même voie.
Mais le troisième, contraint de participer activement à la chasse aux postes de prof organisée par le gouvernement actuel, avec le soutien de tous les élus locaux UMP, en a décidé autrement. Malgré des effectifs en hausse (+ 16), malgré la difficulté grandissante à mettre beaucoup d’élèves au travail, malgré le chômage qui ravage le canton (22 %), le collège de Nouzonville va perdre 41 heures de cours par semaine, soit près de 1 500 sur chaque année scolaire à venir. Conséquence : encore plusieurs suppressions de postes, des classes plus chargées, suppression de l’allemand en sixième, moins d’aide aux élèves, etc.
Christian Marry, Nouzonville (Ardennes)