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Les réactions syndicales aux déclarations de N. Sarkozy sur la carte scolaire et le salaire au mérite

23 février 2006

La FSU répond à Nicolas Sarkozy

Extrait de « VousNousIls », le 23.02.06 : Aschieri contre suppression carte scolaire et salaire au mérite des profs

Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, principale fédération de l’Education, s’est prononcé mercredi, lors de la convention éducation de l’UMP, contre la suppression de la carte scolaire et contre une rémunération des enseignants au mérite.

Préconisée par le président de l’UMP, dans une interview au Figaro mercredi, la suppression de la carte scolaire n’est pas la solution à "la ghettoïsation de certains établissements, avec des phénomènes de rassemblement ethnique", a jugé M. Aschieri. Selon lui, la "libéralisation" de la carte scolaire permettra seulement à ceux qui dérogent déjà à la carte scolaire de profiter "d’encore plus de liberté".

"La question à se poser, c’est comment, dans ces établissements à l’écart, créer les conditions de la réussite de tous : c’est dans cette direction là qu’il faut progresser si on veut parvenir à remettre en marche la machine scolaire", a-t-il expliqué.

Le responsable syndical est une des rares personnes marquées à gauche qui participaient à cette journée d’étude en intervenant dans une table ronde intitulée : "donner aux enseignants et aux établissements les moyens de la réussite de tous leurs élèves".

M. Aschieri s’est dit également "opposé" à une différenciation des salaires des enseignants en fonction des heures travaillées et des publics auxquels ils s’adressent, également souhaitée par M. Sarkozy.

"D’abord parce que c’est un substitut à une revalorisation de tous les enseignants : ce dont on a besoin aujourd’hui, c’est de payer nos enseignants à hauteur de leurs qualifications, c’est ce qu’on nous refuse", a-t-il argumenté auprès de l’AFP, à l’issue de la table ronde.
Ensuite parce que "ça va à l’encontre du collectif qui est une valeur essentielle de l’Ecole", a-t-il ajouté.

Longuement hué par la salle lorsqu’il a rappelé que les enseignants étaient une des seules catégories à n’avoir profité "d’aucune réduction de son temps de travail depuis les années 50", M. Aschieri a tenté de se faire entendre de son auditoire sur une des grandes revendications de la FSU : les décharges horaires pour les enseignants "pour faire évoluer le travail vers plus de collectif", par la formation et le travail en équipe.

"Ce qui me frappe, c’est qu’on assiste à un projet d’une école éclatée qui n’assure pas la cohésion sociale qu’elle devrait assurer", a-t-il déclaré à l’AFP.

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Le SGEN-CFDT : c’est du libéralisme !

Extrait de « VousNousIls », le 23.02.06 : Le SGEN-CFDT qualifie Sarkozy de "chantre du libéralisme"

Le Syndicat général de l’éducation nationale (SGEN-CFDT) a qualifié mercredi dans un communiqué Nicolas Sarkozy de "chantre du libéralisme", à la suite des propositions qu’il a énoncées sur l’école.

"Alors que l’absence de mixité sociale se fait de plus en plus criante, ce chantre du libéralisme veut supprimer toute carte scolaire contribuant ainsi à la ghettoïsation de certains établissements, c’est sans doute sa conception du vivre ensemble", a déclaré le SGEN.

"En outre, sa mise en avant de rémunérations différenciées pour les enseignants, sa conception de la liberté pédagogique montrent qu’il considère ce métier comme une profession libérale. En fait, Nicolas Sarkozy a une conception élitiste de l’éducation, il fait preuve, une fois de plus, de démagogie, voire de populisme. L’Ecole, ses personnels, ses élèves méritent mieux que de servir d’enjeux politiciens", a-t-il ajouté.

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L’UNSA : Sarkozy le casseur !

Extrait du site de l’UNSA, le 23.02.06 : Sarkozy : le casseur de l’Education nationale

Pour le SE-UNSA le plan de Nicolas Sarkozy ne vise pas à moderniser mais à casser le service public d’éducation.
En dehors de la mise en concurrence des établissements et d’une déréglementation généralisée de l’éducation nationale, le président de l’UMP n’a aucune proposition pour résoudre les problèmes de l’école.

La suppression des ZEP ne réglerait en rien la question de l’insuffisante mixité sociale dans les établissements. Elle porterait un coup fatal aux efforts accomplis jusqu’alors par les différents acteurs de l’école pour agir ensemble sur un même territoire dans l’objectif de réduire les inégalités dans et hors l’école. L’individualisme exacerbé ne saurait tenir lieu de politique éducative.

La suppression de la carte scolaire au profit d’une concurrence généralisée entre établissements ne ferait qu’étendre l’absence d’hétérogénéité sociale. Le phénomène de ghettoïsation qui touche certains établissements s’en trouverait renforcé.

L’efficacité des écoles privées, présentée comme une solution dans les zones sensibles est battue en brèche par les faits. Depuis toujours ces établissements ont choisi de ne pas s’y implanter.

Accroître la différenciation des rémunérations des enseignants n’est pas revaloriser leur métier mais vise plutôt à systématiser les promotions au mérite en ouvrant la porte aux ingérences et aux influences politiques.

Quant à l’autonomie des établissements, elle peut être la meilleure ou la pire des choses. Elle peut s’avérer utile si elle est maîtrisée dans un cadre national avec une contractualisation qui engage les différents acteurs. Elle peut être dangereuse si elle vise à mettre en concurrence tous les établissements.

L’enseignement public est une obligation constitutionnelle. Pour le SE-UNSA, l’école ne saurait devenir un grand supermarché où chacun choisirait la meilleure éducation pour ses enfants.

Luc Bérille, Secrétaire Général, Paris, le 22 février 2006

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Extrait du site « TF1.fr », le 23.02.06 : Des syndicats s’opposent au projet de Sarkozy

La FSU et le SE-Unsa ont dénoncé les propositions de l’UMP sur la suppression de la carte scolaire et sur une rémunération des enseignants au mérite. Le président de l’UMP a réaffirmé que "les ZEP accroissaient les inégalités au lieu de les réduire".

Il est venu mais n’a pas mâché ses mots. Gérard Aschieri, le secrétaire général de la FSU, principale fédération de l’Education, s’est prononcé mercredi, lors de la convention éducation de l’UMP, contre la suppression de la carte scolaire et contre une rémunération des enseignants au mérite. Préconisée par Nicolas Sarkozy, la suppression de la carte scolaire n’est pas la solution à "la ghettoïsation de certains établissements, avec des phénomènes de rassemblement ethnique", a-t-il jugé. Selon lui, la "libéralisation" de la carte scolaire permettra seulement à ceux qui dérogent déjà à la carte scolaire de profiter "d’encore plus de liberté". "La question à se poser, c’est comment, dans ces établissements à l’écart, créer les conditions de la réussite de tous : c’est dans cette direction là qu’il faut progresser si on veut parvenir à remettre en marche la machine scolaire", a-t-il expliqué. Le responsable syndical est une des rares personnes marquées à gauche qui participaient à cette journée d’étude. Pour sa part, le Syndicat des enseignants (SE-Unsa) a qualifié, Nicolas Sarkozy de "casseur de l’Education nationale", à la suite des propositions qu’il a énoncées sur l’école.

Lors de cette convention sur l’Education, Nicolas Sarkozy a réaffirmé que "les ZEP accroissaient les inégalités sociales au lieu de les réduire". "Quel que soit le dévouement des nombreux enseignants qui y exercent (...), les ZEP (ndlr : Zones d’éducation prioritaire) accroissent les inégalités sociales au lieu de les réduire, parce qu’elles aggravent la ségrégation urbaine en raison des stratégies de fuite qu’elles provoquent", a affirmé le patron de l’UMP.

" Développer le sport à l’école "

Selon lui, les ZEP "concentrent dans les mêmes établissements les enfants les plus défavorisés et les enseignants les plus jeunes et les moins expérimentés, alors qu’il faudrait au contraire disperser les uns comme les autres". "Je ne conçois pas que nous puissions imaginer ensemble La France d’après+ sans avoir un projet pour l’école", a également affirmé le candidat déclaré à l’élection présidentielle, reprenant le nouveau slogan de son parti, "Imaginons la France d’après".

Par ailleurs, pour Nicolas Sarkozy, il faut tout d’abord "développer le sport à l’école" car "le sport développe des qualités humaines qui sont essentielles à la vie en société et dans le monde du travail : le charisme, l’esprit d’équipe, le sens des autres". Ces qualités ne sont "pas assez valorisées par le système scolaire actuel" et "tous les enfants qui le souhaitent devraient pouvoir suivre leur scolarité sous la forme d’un mi-temps sportif", a-t-il ajouté. Il a également préconisé un meilleur accueil des enfants handicapés ("50% d’entre eux ne sont pas scolarisés dans le système ordinaire, contrairement à ce que prévoit la loi", a-t-il regretté) et un meilleur enseignement des langues étrangères.

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