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Le rapport IGEN-IGAENR sur "L’évaluation des établissements par les académies" (au regard de l’équité et de la diversité)

24 juillet 2018

L’évaluation des établissements par les académies
Rapport conjoint IGEN / IGAENR - Décembre 2017

Alors que l’évaluation des établissements scolaires se généralisait en Europe, il n’existe pas d’évaluation systématique des établissements scolaires en France. Les expériences diverses, à l’initiative des académies, n’ont pas connu de pérennité et ne se sont pas développées depuis une dizaine d’années. Le rapport d’inspection générale fait le point sur ces différentes expériences académiques, essaie d’identifier les obstacles à ce développement de l’évaluation et procède à une étude comparative des différents systèmes européens. Dans une période où la mise en place d’évaluations aux standards internationaux est un des axes des politiques ministérielles, le rapport s’efforce de fixer des repères pour une évaluation des établissements et donne des éléments de méthodologie pour une évaluation des établissements réussie.

Consulter le rapport

L’évaluation des établissements par les académies, rapport IGEN-IGAENR n° 2017-080, décembre 2017.

Auteurs : Joël Goyheneix, Marc Pelletier, coordinateurs, Laurent Chéno, Fabienne Paulin‐Moulard, Brigitte Sitbon, Sophie Tardy, Didier Vin‐Datiche, avec la contribution de Nicolas Billy, Denis Boullier, inspecteurs généraux de l’éducation nationale, Thierry Bossard, coordinateur, Stéphane Kesler, Jean‐François Raynal, avec la contribution de Marc Buissart, inspecteurs généraux de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche

Mise à jour : juillet 2018

Lire le rapport (64 p.)

Extrait de education.gouv.fr de juillet 2018 : L’évaluation des établissements par les académies

 

EXTRAITS

Nous avons relevé deux passages qui concernent de plus près
la problématique de l’éducation prioritaire :

2.2.2.3 (page 21) : le choix des établissements evalués : entre les choix ciblé par les autorités académiques et le volontariat

Lorsque cette sélection repose sur une déclinaison de certains objectifs du projet
académique, le choix, soumis à la décision du recteur, est le fruit d’un ciblage d’établissements au regard d’indicateurs quantitatifs analysés par un groupe de pilotage académique et de données plus qualitatives reposant sur la connaissance des établissements par les IA et DASEN et les inspecteurs territoriaux.
Pour éviter le risque de stigmatisation des établissements, le « protocole d’accompagnement des EPLE » d’une académie précise que le choix des établissements est fait « en fonction de leurs résultats, de leurs initiatives, et/ou
de leurs difficultés », « des résultats et des possibilités de les faire évoluer, parce qu’ils ont développé des pratiques intéressantes ».

À en observer la liste, ce sont pourtant bien les établissements qui présentent des
difficultés qui sont majoritairement retenus.

 

4.1.2. (page 46) : Reconnaître et assumer la diversité des établissements

L’une des objections faites à l’évaluation tient à la crainte qu’elle aboutisse à marquer les écarts entre établissements et, au‐delà, à entretenir leur concurrence. Sans doute
la conception de l’École de la République et l’organisation du système éducatif français se sont-elles construites en se démarquant, voire même en s’arrachant
de tout ce qui pouvait tenir aux origines, aux déterminismes et aux ancrages locaux.
Au regard des principes fondateurs de l’École, l’idéal d’égalité a pu conduire à penser élèves, établissements, enseignants comme « abstraits » de toute détermination particulière.
Il n’est pas étonnant dès lors que l’école française ne se soit pas construite autour de l’établissement mais de ce qui est national pour ce qui fonde sa légitimité et règle son organisation et de l’universel pour ce qui est de l’ordre des savoirs.
Corrélativement, elle s’est aussi construite en mettant parents et autres partenaires
à distance, se méfiant de toute emprise externe. Au regard de ces principes fondateurs de l’école, l’enseignement dispensé par des professeurs recrutés par
des concours nationaux et respectant des programmes nationaux pouvait donc être
présupposé d’égale qualité dans tous les établissements du territoire. Dans un tel schéma, la question de l’autonomie des établissements et de leur évaluation n’avait guère de place et certaines réticences actuelles entendent s’y référer. Or, il est depuis longtemps établi qu’il y a une géographie de l’école, de nettes différences
entre établissements, et qu’une organisation fortement centralisée a néanmoins pu laisser se développer en son sein de réels écarts, voire des risques de divergence.
Les établissements ne diffèrent pas seulement par le public scolaire qu’ils accueillent et du fait de données extérieures qui s’imposent à eux compte tenu de leur situation
 ; ils se distinguent également par les choix qu’ils effectuent et du fait leur propre action.
Les indicateurs de valeur ajoutée publiés par la DEPP en sont le signe et le rapport des inspections générales sur les facteurs de valeur ajoutée des lycées a confirmé
qu’il n’y avait pas de réponses standardisées ni de facteur unique pour expliquer la
réussite des établissements.

Que les établissements ne soient pas identiques n’est d’ailleurs pas en soi une atteinte au caractère national de l’éducation sauf à concevoir que l’uniformité
serait la seule voie de l’équité et de l’unité du système scolaire.
Ne doit-on pas assumer cette diversité et plutôt contribuer à ce que les établissements fassent des choix éclairés et adaptés ? Plus que des schémas uniformes c’est le choix de réponses adaptées qui doit être encouragé. Ne pas
reconnaître cette diversité c’est en fait renoncer à la réguler.
Reste à savoir si cette régulation doit être imposée ou si elle ne gagnerait pas
en efficacité en s’appuyant sur les établissements eux-mêmes.

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