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Directeurs : Les syndicats s’opposent sur le statut (le Café)

9 octobre 2019

Directeurs : Les syndicats s’opposent sur le statut

Jusque là les syndicats avaient fait front commun sur la réponse à apporter au suicide de C. Renon en demandant des améliorations matérielles immédiates pour les directeurs. L’annonce d’une proposition de loi sur le statut du directeur "chef d’établissement primaire" par la députée C. Rilhac, dont on connait la proximité avec le ministre, a fait éclater ce consensus. Le 7 octobre le Sgen-Cfdt rappelle sa position antérieure : le changement de statut des directeurs et la transformation des écoles en établissements publics dotés d’un chef d’établissement, position qui rejoint celle de C Rilhac.

Sur France inter le 7 octobre, C Rilhac avait fort à faire. Toutes les interventions des directeurs participant à l’émission soulignaient que le changement de statut des directeurs aurait un effet négatif et que la question urgente c’est de les soulager immédiatement en rétablissant les aides administratifs supprimés par le gouvernement d’E Philippe. C. Rilhac, députée LREM et précédemment chef d ’établissement , est auteure d’un rapport sur les directeurs d’école qui préconise la création de vrais chefs d’établissement dans les grosses écoles et le regroupement des petites , projet qui renvoie aux EPEP précédemment projetées à plusieurs reprises. Lors de l’examen de la loi Blanquer c’est son amendement qui avait introduit les "établissements publics des savoirs fondamentaux" qui prévoyaient le regroupement des écoles sous controle des principaux de collège. Mais le 7 octobre, le mot EPEP n’est pas prononcé, pas plus que celui d ’ EPSF. Et C Rilhac semble faire un pas en arrière en disant que la réponse à la question des directeurs "n’est pas forcément législative". Il semble donc qu’elle revienne sur l’annonce du dépot d’une proposition de loi. Rappelons que son projet d’EPSF a été combattu par les enseignants et les maires et finalement retiré de la loi Blanquer.

Mais le 7 octobre, le SGen Cfdt remet dans le débat cette question arguant qu’il "faut aller plus loin". "À court terme, le Sgen-CFDT attend donc des solutions visant notamment à abaisser les seuils de décharge. Donner plus de temps dans toutes les écoles, c’est avoir l’assurance d’une plus grande sérénité pour effectuer les nombreuses tâches. Mais cela ne suffira pas. Il faut également passer par une meilleure reconnaissance qui peut se concrétiser par une revalorisation de l’indemnité allouée", écrit le Sgen Cfdt. Mais il ajoute : " Le statut d’établissement public du premier degré doit voir le jour et le directeur, la directrice doit pouvoir bénéficier d’un statut d’emploi fonctionnel pour exercer pleinement son métier et les responsabilités qu’il ou elle possède déjà".

De son coté, la CGT semble lui répondre. "Nous refusons que la seule réponse ministérielle se limite à la seule réflexion sur le statut des directeurs et la création d’établissements publics du premier degré. Le ministre qui annonce rechercher le consensus sur le sujet de la direction d’école, peut le démontrer immédiatement en se prononçant contre l’examen du projet de loi que prépare la majorité pour transformer les écoles en établissements publics sur le modèle des établissements du second degré. La forte mobilisation des collègues au printemps dernier avait permis l’abandon de la création des EPSF. Nous veillerons à ce que ce type d’établissements dirigés par des supers directeur·trices ne revoit pas le jour".

Extrait de cafepedagogique.net du 09.10.19

 

Direction d’école : des annonces, mais il faut aller plus loin

Après l’émotion qui a secoué la profession, le Ministre, lors du Comité Technique Ministériel (CTMEN) du 3 octobre, a effectué un certain nombre d’annonces pour la direction d’école. Celles-ci ne sont cependant pas à la hauteur des attentes des directeurs et directrices d’école.

Le suicide de Christine Renon a provoqué un émoi très important au sein de la profession, et notamment chez les directrices et directeurs d’école qui se sont beaucoup reconnus dans la lettre qu’elle a écrite. Face à cette situation, cette urgence, le Ministre a effectué quelques annonces le 3 octobre dernier. Pour le Sgen-CFDT, qui avait obtenu l’inscription de la direction d’école à l’agenda social 2019, ces mesures, si elles ont le mérite d’exister, ne peuvent pas soulager les directeurs et directrices d’école.

Création d’un comité de suivi direction d’école

La principale mesure annoncée est la création d’un comité de suivi pour échanger sur la direction d’école et les difficultés rencontrées par les personnels pour exercer leur métier sereinement. Ce comité, qui sera composé de représentants syndicaux et de directeurs et directrices d’école sollicités par le Ministère, aura pour tâche de faire un état des lieux de la profession et de proposer des solutions. Mais il s’agira aussi de trouver un consensus entre les organisations syndicales sur notamment la pertinence d’un statut.
Un comité de suivi pourquoi pas mais à condition que cela débouche sur des propositions
La Direction d’école demande des avancées, vite !

Le Sgen-CFDT se saisira évidemment de ce comité pour porter ses propositions construites grâce aux rencontres effectuées partout sur le territoire. Il est cependant dommage que le Ministère n’ait pas utilisé l’agenda social initialement prévu pour avancer plus tôt des solutions. D’autre part, les directeurs et directrices ont besoin urgemment de solutions pour les soutenir dans leur métier. Pas sûr que ce comité puisse apporter des propositions à court terme tant les partenaires sociaux ont des positions différentes sur la question de la direction d’école…

Une enquête en direction de tou·te·s les directrices et directeurs

Le Ministre a d’autre part annoncé l’envoi d’une enquête à l’ensemble des directeurs et directrices. Objectif annoncé : recueillir les témoignages de la profession pour permettre de réfléchir aux solutions. Ce sera sans aucun doute la possibilité donnée aux personnels de faire remonter la réalité de leur métier. Pour le Sgen-CFDT, permettre à la profession de s’exprimer est très important et il convient que chacun s’en empare. Reste à ce que les remontées se fassent directement et ne soient pas filtrées par les différents niveaux hiérarchiques avant d’arriver sur le bureau du Ministre.

Des solutions existent, elles doivent devenir une priorité

Combien de directeurs et de directrices évoquent aujourd’hui les injonctions, la difficulté de tout faire dans la précipitation, le temps qui manque et surtout la non-reconnaissance de leur métier… À court terme, le Sgen-CFDT attend donc des solutions visant notamment à abaisser les seuils de décharge. Donner plus de temps dans toutes les écoles, c’est avoir l’assurance d’une plus grande sérénité pour effectuer les nombreuses tâches. Mais cela ne suffira pas. Il faut également passer par une meilleure reconnaissance qui peut se concrétiser par une revalorisation de l’indemnité allouée. Rappelons que cette indemnité est d’environ 7 % supérieure à celle d’un adjoint, une aumône eu égard aux responsabilités qui n’ont fait que croître ces dernières années (on constate un écart de 41 % dans les autres pays de l’OCDE).
Statut de l’établissement et statut du directeur : tout est lié

Pour le Sgen-CFDT, réfléchir au statut du directeur, de la directrice, c’est mener de front aussi la réflexion sur le statut de l’école. Les deux sont fortement liés, car comment imaginer un statut du pilote sans statut de l’établissement qu’il va diriger, sans structuration des instances internes de décisions, sans implication de l’ensemble des acteurs de la communauté éducative. Le Sgen-CFDT a des propositions claires grâce à la réflexion menée avec les personnels. Le statut d’établissement public du premier degré doit voir le jour et le directeur, la directrice doit pouvoir bénéficier d’un statut d’emploi fonctionnel pour exercer pleinement son métier et les responsabilités qu’il ou elle possède déjà. Ce statut d’établissement, c’est aussi garantir aux adjoints la possibilité de peser sur les décisions et donc moins subir les injonctions permanentes dont les personnels sont souvent victimes. Il convient donc de mener une réflexion globale sur l’organisation du système éducatif dans le premier degré. Chaque personnel est important, chacun·e doit pouvoir trouver sa place. Le professionnalisme des enseignant·es, des directeurs, des directrices doit être reconnu.

Le Sgen-CFDT attend donc du Ministre un engagement politique fort pour déboucher demain sur un mieux-être des personnels car encore une fois, le statu quo n’est plus possible !

Extrait de sgen-cfdt.fr du 07.10.19

 

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