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Frédérique Vidal présente un plan pour favoriser l’ouverture sociale des grandes écoles

15 octobre 2019

Ouverture sociale des Grandes Écoles : un comité de pilotage pour inclure l’ensemble des filières, y compris universitaires

Grandes écoles : remise des rapports

Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Florence Parly, ministre des Armées, et Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées ont reçu ce matin les rapports issus de la mission sur l’ouverture sociale des Grandes Ecoles, lancée en juin. Elles ont décidé d’élargir la mission à l’ensemble des filières, y compris universitaires. Un comité de pilotage sera lancé au mois de novembre : il supervisera la déclinaison des feuilles de route de chaque établissement, dans le respect des directives fixées par les Ministres qui rappellent « l’obligation de résultats ».

Alors que l’enseignement supérieur compte en moyenne 38 % de boursiers, et entre 11% et 19% dans les grandes écoles, une mission a été confiée en juin dernier aux dirigeants des Ecoles Normales Supérieures (Paris, Lyon, Rennes, Saclay), de trois écoles de commerce (ESSEC, ESCP et H.E.C.), ainsi qu’à l’Ecole Polytechnique par Frédérique Vidal et Florence Parly, dont le ministère est co-tutelle de l’Ecole Polytechnique. Les rapports issus de leurs travaux sont rendus publics aujourd’hui. Ils marquent une étape décisive dans l’ouverture sociale des grandes écoles.

Afin de poursuivre et d’élargir les réflexions engagées, Frédérique Vidal souhaite désormais lancer un comité de pilotage sur l’ouverture sociale de l’enseignement supérieur, réunissant les établissements, les conférences d’établissement, des représentants des ministères concernés, ainsi que des acteurs des politiques d’égalité des chances. Le comité aura pour mission d’affiner et d’adapter les propositions émises dans les rapports et se fixera un calendrier d’action rapide. Afin de faire évoluer l’ensemble de l’enseignement supérieur au-delà des seules grandes écoles, la démarche sera élargie aux filières universitaires (droit, médecine...). Chaque établissement se fixera une feuille de route avec des objectifs précis. La réflexion sur les propositions faites par les grandes écoles missionnées se poursuivra donc dans une optique d’obligation de résultat.

Plusieurs pistes de travail ouvertes par la mission seront ainsi approfondies, comme l’évolution des modalités des concours d’entrée ou la mise en place de bonifications pour les candidats boursiers. Les classes préparatoires jouant un rôle primordial dans la diversification sociale des élèves intégrant les formations sélectives, il s’agira également d’examiner les conditions d’un rééquilibrage territorial entre les classes préparatoires situées en région, où les élèves boursiers sont plus présents mais ont un taux de réussite moindre aux épreuves de sélection, et les classes préparatoires franciliennes qui sont dans la situation inverse. La possibilité d’étendre les voies d’admission parallèles et l’amplification nécessaire d’actions d’accompagnement à destination des lycéens, tels que les partenariats entre établissements ou les tutorats, feront elles aussi l’objet d’analyses approfondies de la part du comité de pilotage, sur la base des propositions faites par les huit directeurs d’école missionnés. La prise en compte des aspects matériels et financiers qu’implique la poursuite d’études longues pour étudiants de milieux modestes constituera enfin un chantier important, afin d’empêcher que des jeunes prometteurs ne renoncent à des parcours d’excellence faute de moyens leur permettant de s’y engager dans de bonnes conditions.

« Notre objectif, en lançant cette mission au mois de juin était simple : faire en sorte que les jeunes qui occuperont demain des responsabilités de premier plan dans le monde scientifique et intellectuel, dans les entreprises, ou encore ceux qui pourraient s’orienter, ultérieurement, vers des carrières publiques, proviennent effectivement de tous les horizons, de tous les milieux, de tous les territoires de notre pays », explique Frédérique Vidal. « Face à cette situation, nous avons fait le pari de l’intelligence des acteurs, et ce pari s’avère aujourd’hui gagnant. A travers le comité de pilotage, je souhaite que l’ambition sur l’ouverture sociale et l’égalité des chances, que j’ai portée avec l’introduction de taux de boursiers sur Parcoursup qui ont permis à 22 000 boursiers supplémentaires de recevoir une proposition dans l’enseignement supérieur entre 2017 et 2019, continue de diffuser dans l’ensemble de l’enseignement supérieur. »

Extrait de enseignementsup-recherche.gouv.frdu 14.10.19

 

Ouverture sociale des grandes écoles : Des annonces bien floues

"Ce projet, celui d’écoles d’excellence qui seraient accessibles aux élèves les plus méritants, c’est bel et bien le projet de la République". Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, Florence Parly, ministre des armées et Geneviève Darrieussecq , secrétaire d’Etat auprès de la ministre des armées, ont présenté le 14 octobre leur plan pour favoriser l’ouverture sociale des grandes écoles. Un plan qui reste bien flou pour quatre raisons. D’abord parce que F. Vidal rejette l’idée de tout quota, parce qu’elle confie aux grandes écoles elles-mêmes la définition de l’effort qu’elles fourniraient, et aussi parce que rien n’est budgeté alors que la ministre elle-même estime que cette politique aurait un coût. Enfin ouvrir socialement les grandes écoles implique des programmes d’accompagnement dès le collège et le lycée, comme le dit F Vidal, et dans tous les cas dans les classes préparatoires. Voilà trois niveaux qui dépendent d’un autre ministre qui, le 14 octobre, n’était ni présent ni représenté...

Ghettos sociaux

Les plus remarquables de nos ghettos sociaux ce sont les grandes écoles. Selon F Vidal, le taux de boursiers se situe entre 11 et 19% , à comparer aux 38% de l’enseignement supérieur. Mais le taux de boursiers est un indicateur imparfait puisque les classes moyennes ont accès aux bourses à taux zéros. A Polytechnique, selon le site inegalités.fr, on compte 2 tiers d’enfants des classes supérieures et 1% d’enfants d’ouvriers. On trouve 7,2% d’enfants d’ouvriers dans les classes prépas, 5,6% dans les écoles d’ingénieurs et 3% dans les écoles normales supérieures. Au collège, les enfants d’ouvriers représentent un quart des élèves. En classes prépas il ne sont plus que 7%. Les inégalités sont aussi scolaires : dès le CE2, le quart des élèves les moins favorisés obtient des notes de 58 sur 100 en français et de 57 sur 100 en maths, contre respectivement 87 et 85 sur 100 pour le quart des élèves les plus favorisés socialement. Comme le remarque F Vidal, il y a un risque de coupure entre les élites et la nation dans une France "traversée de critiques envers ses élites".

Ouvrir les grandes écoles "à tous les horizons"

Le 14 octobre, 8 grandes écoles (4 ENS, Polytechnique et 3 écoles de commerce) ont remis leurs rapports sur "l’ouverture sociale des grandes écoles." C’était l’occasion pour F Vidal, venue avec la ministre des armées, responsable de Polytechnique, pour annoncer un nouveau plan social gouvernemental pour ouvrir les grandes écoles. " Notre objectif, en lançant cette mission au mois de juin était simple : faire en sorte que les jeunes qui occuperont demain des responsabilités de premier plan dans le monde scientifique et intellectuel, dans les entreprises, ou encore ceux qui pourraient s’orienter, ultérieurement, vers des carrières publiques, proviennent effectivement de tous les horizons, de tous les milieux, de tous les territoires de notre pays", dit-elle.

Un nouveau comité de pilotage

La première annonce c’est la création d’un "comité de pilotage sur l’ouverture sociale de l’enseignement supérieur", réunissant les établissements, leurs organisations et les ministères. " Le comité aura pour mission d’affiner et d’adapter les propositions émises dans les rapports et se fixera un calendrier d’action rapide. Afin de faire évoluer l’ensemble de l’enseignement supérieur au-delà des seules grandes écoles, la démarche sera élargie aux filières universitaires (droit, médecine…)", annonce le ministère. Ce comité étudiera les propositions faites par les grandes écoles et les universités.

Des pistes d’action

F Vidal a présenté plusieurs propositions d’action. D’abord pour les concours existants "la possibilité d’introduire des bonifications pour les candidats boursiers" sans qu’on sache si elles varieront selon le taux de bourse. Ensuite " la possibilité d’étendre des voies d’admission parallèles au concours traditionnel", par exemple à destination des étudiants d’université. La ministre veut aussi qu’on explore l’accompagnement des classes préparatoires notamment en comblant les inégalités entre prépas de province et parisiennes. Elle souhaite aussi "amplifier les actions d’accompagnement à destination des lycéens, voire des collégiens". Enfin elle annonce "la prise en compte des aspects matériels" de la poursuite d’étude pour les élèves pauvres.

Mais sans moyens d’action...

Reste la méthode. F Vidal " fait le pari de l’intelligence des acteurs". Elle a demandé des rapports aux grandes écoles. Certes celles-ci se lamentent de "passer à coté de bons candidats" mais n’ont pas réellement agi face à l’entre-soi montant dans leurs établissements. Comment croire que ces établissements d’eux mêmes, par une sorte de don gratuit, vont changer leurs modes de fonctionnement et prendre le risque de s’adapter à de nouveaux profils de candidats ? La ministre demande aux grandes écoles d’atteindre le même pourcentage de boursiers que l’enseignement supérieur en 5 ans mais refuse d’imposer des quotas. "La façon dont les grandes écoles vont s’organiser relève de leurs responsabilités".

La ministre sait que l’accompagnement des candidats d’origine modeste aura un cout. Mais elle se refuse à annoncer un budget. "On s’engage à ce que l’objectif soit atteint et on trouvera les moyens pour", dit-elle.

Absence remarquée de l’éducation nationale

Enfin toute politique de démocratisation du supérieur commence dès l’école. C’est là que les inégalités sociales se transforment en inégalités scolaires. Les écarts se creusent au collège. Après le collège l’accès aux différents lycées officialise les inégalités car il est connoté socialement. Et même entre lycées généraux, on sait bien qu’il y a des écarts de niveau énormes. Les études sur les classes préparatoires montrent d’ailleurs que c’est le choix du lycée qui pilote celui de la prépa qui ouvrira les portes des meilleures grandes écoles.

Les écoliers, les collégiens, les lycéens, les 69 000 élèves des prépas dépendent de l’éducation nationale. Or le ministre de l’éducation nationale est le grand absent de ce programme d’ouverture. Sans lui pas d’ouverture possible...
F Jarraud

Extrait de cafepedagogqiue.net du 15.10.19

 

Mixité sociale dans les grandes écoles : vers des bonus aux concours pour les boursiers

Les directeurs des Ecoles normales supérieures, de Polytechnique, d’HEC, de l’ESCP et de l’Essec font leurs propositions au gouvernement en matière d’ouverture sociale.

Extrait de lemonde.fr du 14.10.19

 

Note du QZ : La rubrique Ouverture sociale et ses nombreuses sous-rubriques, qui étaient rattachées auparavant à la rubrique VIII- POLITIQUE EDUCATIVE DE LA VILLE, sont maintenant rattachées à la rubrique Accomp. : en classe, en vacances, à distance.

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