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Violence scolaire, notamment en ZEP (logiciel Sigma du MEN)

26 octobre 2004

Extrait du « Monde » du 16.10.04 : violence scolaire, notamment en ZEP

La violence scolaire a augmenté de 12 % en 2003-2004 dans le second degré
Au total, plus de 81 000 signalements ont été recensés par le biais du logiciel Signa dans les collèges et les lycées.

La violence scolaire a augmenté de 12 % pour l’année 2003-2004 dans les collèges et lycées par rapport à 2002-2003, selon les données publiées, vendredi 15 octobre, par le ministère de l’éducation nationale (10 % si l’on exclut les mois de juillet et d’août).

Au total, plus de 81 000 signalements d’actes de violence ont été recensés dans le second degré, soit un peu plus de 14 actes en moyenne par établissement. Ce recensement est effectué grâce au logiciel Signa, alimenté par les chefs d’établissement et mis en place à la rentrée 2001-2002. Le taux de réponses oscille entre 70 % et 80 %. En 2002-2003, la violence avait baissé de 11,4 % pour atteindre 72 000 actes.

Les incidents surviennent principalement dans les collèges (70 %), moins dans les lycées généraux et technologiques (15 %) et professionnels (14 %). Les élèves sont auteurs de 80 % des actes de violence contre autrui et victimes dans environ 60 % des cas. Les personnels - chefs d’établissement et conseillers principaux d’éducation en tête - sont, pour leur part, victimes dans environ un tiers des cas impliquant des personnes physiques. Les incidents sont concentrés dans certains établissements. En 2003-2004, un peu moins de la moitié du nombre total des signalements sont survenus dans 10 % des 7 900 collèges et lycées publics.

Les violences physiques sans arme représentent près de 30 % des signalements (29,2 %), les insultes ou menaces graves près du quart (24,7 %) et les vols ou tentatives 10,5 %. Loin derrière viennent les dommages aux locaux (3,6 %), la consommation de stupéfiants (2,6 %) ou encore le racket ou les tentatives (2,3 %). Depuis janvier 2004, le logiciel Signa permet, pour tout acte, d’indiquer son éventuelle motivation raciste ou antisémite. Globalement, ces actes ont représenté 3 % des signalements, dans environ 10 % des établissements. Près de 65 % de ces actes sont des insultes ou menaces graves ; 16 % des violences physiques sans arme.

Etablissements difficiles.

Novembre et décembre demeurent les mois les plus difficiles de l’année. Toutefois, en 2004, la situation s’est particulièrement dégradée en janvier et février. La hausse des signalements constatée pour 2003-2004 est plus marquée dans les établissements difficiles. Alors qu’en 2002-2003, les établissements classés en zone ou en réseau d’éducation prioritaire (ZEP ou REP) étaient déjà, en moyenne, près de deux fois plus exposés que les autres, l’écart a continué de se creuser.

Les actes particulièrement graves ont connu des hausses très marquées. C’est le cas des violences physiques à caractère sexuel (+ 26 %), des tentatives de suicide (+ 27 %), des infractions liées aux stupéfiants (consommation + 25 % et trafic + 19 %), qui représentent 6 % des signalements. En juin, les syndicats avaient mis en parallèle ce regain de violence, publié partiellement par le ministère, avec la suppression de 10 000 postes d’aides-éducateurs (Le Monde du 5 juin). Le ministre de l’éducation nationale, François Fillon, avait alors déclaré "travailler au renforcement des moyens de surveillance dans le budget 2005". Celui-ci prévoit finalement la création de 9 000 postes d’assistant d’éducation en remplacement du départ d’autant de surveillants. En revanche, seuls 800 postes seront créés pour remplacer les 6 000 aides-éducateurs dont le contrat arrivera à échéance dans le premier et le second degré.

Martine Laronche.

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