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Pass culture : vers un objectif de trois millions de jeunes utilisateurs fin 2022
Seuls 20 % des établissements scolaires ont utilisé la « part collective » de ce dispositif étendu, depuis le 10 janvier, dès la classe de 4e.
[...] 800 euros par classe
Pour bien comprendre le dispositif – largement remanié depuis sa création –, il faut savoir que l’enveloppe de 500 euros offerte aux jeunes pour accéder à des activités et pratiques culturelles de leur choix est désormais distribuée en deux étapes : 200 euros entre 15 et 17 ans (dont 120 euros par élève en « part collective » directement versée aux établissements pour financer des sorties culturelles ou des accueils d’artistes) et 300 euros à 18 ans, à dépenser individuellement suivant ses envies.
Sébastien Cavalier, président de la SAS Pass culture : « La nature de l’utilisation de la “part collective” est très différente de la part individuelle »
La « part collective », qui permet à chaque classe de disposer d’environ 800 euros, se veut « un nouvel outil pour généraliser l’éducation artistique et culturelle (EAC) ». Les professeurs qui ont eu recours depuis quatre mois à cette « part collective » – dont l’utilisation est validée par le chef d’établissement – l’ont employée à 40 % pour un spectacle vivant. Une bonne nouvelle pour le théâtre. Et à 15 % pour une séance de cinéma.
Extrait de lemonde.fr du 27.04.22
Les 1ers enseignements du Pass culture depuis son extension aux collégiens et lycéens (Sénat)
Sébastien Cavalier, président de la SAS (société par action simplifiée, ndlr) pass Culture, était auditionné mardi 26 avril par la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat dans un point d’étape concernant le déploiement du Pass Culture dont le dispositif a été étendu à tous les élèves dès la 4e depuis le mois de janvier 2022.
Son objectif optimal pour l’année en cours est que le Pass culture connaisse 3 millions de jeunes utilisateurs réguliers, mais il souhaiterait surtout que l’application soit, comme pour les grandes plateformes, “bien considérée“ par les jeunes.
Pour toucher au maximum tous les jeunes, est d’abord rappelée l’idée “qui a été lancée par le président de la république“ d’étendre la part collective du Pass Culture pour le rendre accessible dès la 6ème et la 5ème, ce qui serait une “bonne façon de renforcer l’éducation artistique et culturelle“.
L’autre idée émise serait “d’ouvrir la part collective aux jeunes en apprentissage (soit 300 000 jeunes dans la tranche d’âge concernée) en collaboration avec les chambres des métiers , les chambres de commerce, l’IUMM etc..“
Sébastien Cavalier a expliqué que le Pass culture permet aux jeunes “de découvrir progressivement la culture à partir de choix personnels“. Est mise en avant l’idée que le pass culture doit permettre des découvertes, de sortir les jeunes de leur zone (culturelle) de confort, alors qu’il semblerait “que les filles diversifient naturellement beaucoup plus que les garçons“ leurs choix culturels, et que plus les dépenses sont étalées dans le temps, plus elles sont diversifiées.
L’objectif du dispositif consiste donc à “mettre en valeur aux yeux des jeunes le tissu culturel construit au fil des décennies sur le territoire“, considéré comme “un bien public partagé“, un “outil en open source“. Il est donc “important que les collectivités soient complètement partie prenantes du dispositif“. D’ailleurs, “tous les acteurs culturels progressivement rejoignent le pass“, avec 10 % des réservations qui concernent des offres “gratuites“ (comme les musées).
En 2021, le total des dépenses culturelles remboursées par le biais du Pass culture a représenté 101 millions d’euros. Les jeunes de plus de 18 ans ont plébiscité l’achat de livres à 56 %, dont 1/3 de mangas. A noter que 200 000 références différentes de livres ont été achetées avec le pass culture. 17 % dépenses ont été destinées à des séances de cinéma. Est cependant notée “une inflexion de la consommation liée à l’accessibilité des offres“, en raison de la pandémie. Le troisième poste de dépense (12 %) sont les instruments de musique.
1,8 million de jeunes sont désormais inscrits au Pass Culture, dont 750 000 de 15, 16, et 17 ans depuis le début de l’année. Il s’agit donc selon Sébastien Cavalier d’un “nouvel outil de financement de la politique artistique et culturelle“, qui permet à chaque classe de posséder un budget de 800 euros environ, ce qui représente un “effort collectif pour atteindre le 100 % EAC“.
Est indiqué que sont gérés pour le compte des ministères (EN, agriculture, mer, armées) “des enveloppes de crédit allouées à chaque établissement au prorata exact du nombre d’élèves scolarisés“ permettant le financement de sorties culturelles ou d’accueillir au sein de l’établissement des acteurs culturels. Il faut être référencé sur le logiciel Adage pour proposer des offres que les enseignants consultent. 14 000 offres émanant de 1 800 acteurs culturels sont référencées. Le coût moyen d’une sortie est de 380 euros, et 20 % des établissements ont déjà utilisé le Pass culture pour une sortie.
Le président du Pass culture estime malgré tout avoir encore “peu de recul“ sur la partie collective du Pass Culture, mais il souligne que la nature de l’utilisation de la part collective est très différente et se veut complémentaire de la part individuelle. 40 % des dépenses par les classes concernent le spectacle vivant, arrivent ensuite le cinéma puis des pratiques artistiques et visites guidées. Un travail a été entrepris par l’EN pour sensibiliser les recteurs, chefs d’établissements, enseignants.
Le chef établissement valide les demandes de réservation, il doit donc faire la meilleure allocation de ressources possible et la meilleure coordination possible des ressources. L’acteur culturel est remboursé une fois le choix validé et que l’événement s’est tenu.
La question du transport, “énorme barrière à la pratique culturelle“ dans certains territoires ruraux et périurbains (et même urbains) a enfin été évoquée. Une réflexion est en cours afin d’ouvrir en dernier recours la possibilité de financer ces transports à travers pass culture.