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La circulaire de rentrée 2022 ne prévoit pas d’extension des dédoublements mais insiste sur la lutte "contre les assignations sociales et territoriales" (Bo du 30 juin 2022)

1er juillet 2022

Circulaire de rentrée 2022
Une École engagée pour l’excellence, l’égalité et le bien-être

La crise sanitaire a mis à l’épreuve notre École, ses personnels et ses élèves, et témoigné s’il en était besoin du caractère essentiel et irréductible de l’institution scolaire et du service public d’éducation dans notre pays. La relation singulière entre l’École et la République trouve son fondement dans notre contrat social : permettre à tout enfant, tout jeune, de déployer ses pleines potentialités, quelles que soient ses origines géographiques, familiales ou sociales. L’École n’est pas seulement le cœur battant de notre société, elle est aussi son principal vecteur d’unité. À l’abri des querelles idéologiques, elle doit redevenir le lieu de la réconciliation nationale.

L’École offre un temps et un espace communs à des enfants de tous horizons, pour apprendre, comprendre, agir et devenir des citoyens libres, éclairés, égaux et fraternels. Ce sont ce temps, cet espace, cette opportunité que cette nouvelle rentrée doit préserver et promouvoir, dans l’écoute de nos personnels à chaque niveau de notre institution.

À l’automne, des réflexions collectives associant nos partenaires seront engagées au sein des équipes, à partir du projet de leur école ou de leur établissement, afin qu’elles puissent identifier leurs atouts, leurs difficultés et leurs besoins. Chaque académie sera chargée de l’organisation générale de ces débats qui se déclineront à l’échelon local dans les écoles et établissements pour susciter, encourager et accompagner les initiatives les plus adaptées à la réussite des élèves, à leur épanouissement et à la résorption des inégalités scolaires.

Dans la continuité de l’expérimentation marseillaise et en vue d’en généraliser progressivement la méthode, le ministère met en place un dispositif d’appui aux innovations locales pour la réussite des élèves. Ces moyens supplémentaires permettront de soutenir les projets et les ambitions des équipes pédagogiques, avec un accompagnement renforcé des académies, pour construire l’École du futur.

L’excellence, l’égalité et le bien-être sont les objectifs majeurs de cette année scolaire. L’excellence est la promesse que nous devons à chaque élève, de l’école maternelle au lycée général, technologique ou professionnel. L’égalité passe par la compensation des difficultés et différences de situation en renforçant les moyens consacrés aux élèves les plus défavorisés. Le bien-être implique une attention soutenue à chacun de nos élèves, dans une ouverture à l’autre et au monde.

Extrait de education.gouv.fr du 30.06.22

EXTRAIT

[...] Cibler la difficulté scolaire pour mieux la prendre en compte
Le vaste investissement consacré depuis 2017 au dédoublement des classes dans les écoles maternelles et élémentaires en réseau d’éducation prioritaire est un marqueur fort de cette politique de lutte contre les inégalités. Il a démontré son efficacité, comme en témoignent les résultats des évaluations de CP, CE1 et sixième. Le plafonnement hors éducation prioritaire des classes de grande section, CP et CE1 à 24 élèves permet également d’améliorer les conditions d’apprentissage à un âge déterminant pour l’acquisition des savoirs fondamentaux.

Cette année, les collèges expérimenteront, en lien avec les autorités académiques, de nouvelles organisations pédagogiques en classe de sixième pour mieux accompagner la transition entre l’école et le collège, donner sa pleine cohérence au cycle 3 et renforcer le niveau des élèves dans les savoirs fondamentaux, notamment en mathématiques. La priorité sera donnée aux collèges dont les résultats aux évaluations nationales révèlent des difficultés spécifiques. L’accompagnement personnalisé et le dispositif Devoirs faits devront être pleinement investis pour renforcer les acquis de tous les élèves dans les savoirs fondamentaux.

Lutter contre les assignations sociales et territoriales
La compensation des inégalités scolaires nous invite aussi à multiplier les moyens de lutter contre toutes les formes d’assignations. Les freins et les difficultés auxquels se trouvent confrontés nos élèves doivent tous être considérés et pris en charge.

Nous devrons collectivement poursuivre les actions visant à systématiquement informer les familles les plus en difficulté financière de leurs droits à bénéficier de bourses, lesquelles seront revalorisées. Les chefs d’établissement devront également, avec l’appui des assistants de service social, mobiliser pleinement et massivement les fonds sociaux, afin d’apporter des aides d’urgence aux élèves les plus en difficulté.

Nous devons de même agir avec volontarisme au service d’une plus grande mixité scolaire. Outre l’ouverture de nouveaux internats d’excellence en cette rentrée 2022, cela passe par l’implantation de cursus d’excellence dans les établissements les moins favorisés et l’accueil d’élèves boursiers dans les établissements les plus favorisés. En cette rentrée, 43 nouvelles sections internationales ouvriront dans des collèges parmi les plus défavorisés, tandis que 94 lycées et 250 collèges parmi les plus favorisés sont engagés dans une stratégie de plus grande ouverture aux élèves boursiers. Cet effort devra être poursuivi et amplifié : dans chaque académie, des objectifs de réduction des écarts sociaux entre collèges et entre lycées seront fixés dès cette année, en tenant compte des différences de situation entre les territoires. Ces objectifs, qui seront concertés avec les équipes éducatives et les collectivités territoriales, doivent nous permettre de progresser sensiblement à la rentrée 2023 dans la mixité scolaire.

Une attention particulière devra également être portée au maintien d’un service public d’éducation de qualité dans les territoires ruraux isolés, notamment en permettant par l’école la mise en œuvre de projets d’éducation artistique et culturelle et sportifs. L’expérience des Territoires éducatifs ruraux (TER) sera poursuivie et adaptée en lien avec l’École du futur. L’École doit pouvoir, en associant les collectivités territoriales, contribuer à la dynamisation et à l’attractivité de ces territoires.

L’orientation comme facteur d’égalité des chances
Les enjeux d’égalité concernent aussi la découverte du monde du travail, alors que les plus informés des élèves sont ceux qui, souvent, poursuivront les études les plus longues et auront les meilleures conditions pour construire progressivement leur parcours. Cette année, des collèges volontaires proposeront de nouvelles activités de découverte des métiers à partir de la classe de cinquième et tout au long du cycle 4, qui pourront prendre la forme de visites d’entreprises, de mini-stages, de rencontres avec des professionnels de différents secteurs d’activité, et exploiter les ressources conçues par l’Office national d’information sur les enseignements et les professions (Onisep), les conseils régionaux et les branches professionnelles. La promotion de l’égalité entre les filles et les garçons et la prévention des stéréotypes sociaux ou de genre seront au cœur de ces démarches. Ces activités mobiliseront les centres d’information et d’orientation (CIO) et se déploieront le plus possible avec l’appui des Campus des métiers et des qualifications qui seront incités à élargir leurs actions à l’animation de la relation entre l’école et le monde professionnel sur leur territoire.

Redoubler d’effort contre le décrochage scolaire
La recherche d’une égalité réelle exige enfin d’accentuer les efforts consentis ces dix dernières années, qui ont vu le nombre de décrocheurs réduire de plus d’un tiers. L’action commence dès l’école maternelle par un renforcement pédagogique. Elle est à mieux déployer au cours du premier cycle de l’enseignement secondaire, au cours duquel les signaux du décrochage sont déjà perceptibles, malgré l’obligation de scolarité qui s’impose à tous les jeunes. Le décrochage se concrétise ensuite au lycée et particulièrement au sein de la voie professionnelle. L’année scolaire à venir permettra d’étendre et de compléter l’action menée au sein des académies et des plateformes de suivi et de soutien aux décrocheurs, en combinant mieux les forces des institutions publiques et des associations spécialisées pour prévenir au plus tôt et avec une efficacité accrue des risques qui amènent aujourd’hui encore près d’un jeune sur huit à quitter l’enseignement scolaire sans diplôme.

 

Circulaire de rentrée : dans le prolongement

Une circulaire pour une rentrée dans la continuité
La première circulaire de rentrée de Pap Ndiaye est parue. Le ministre maintient les orientations pédagogiques de JM Blanquer. Il y ajoute la feuille de route donnée par Emmanuel Macron, notamment les fameuses concertations dans les établissements avec les parents et les "partenaires". Mais il y associe ses propres préoccupations comme la mixité sociale, ou le bien être des élèves. Finalement chaque niveau (école, collège, lycée) est concerné. Et l’Ecole de Pap Ndiaye évolue dans une continuité déconcertante.

"Une école engagée pour l’excellence, l’égalité et le bien-être" : la circulaire de rentrée de Pap Ndiaye soulève trois défis difficiles pour l’Ecole française mais qui reprennent les thèmes des discours d’E Macron. C’est que l’essentiel de la circulaire aurait pu être signé par le ministre précédent. Pap Ndiaye ne remet en cause aucune des orientations pédagogiques de JM Blanquer. Au contraire il les prolonge sans ambiguïté.

Ecole, collège, lycées

" La maîtrise des savoirs fondamentaux - la lecture, l’écriture, les mathématiques - conditionne la réussite scolaire et constitue ainsi l’objectif prioritaire de nos politiques de réduction des inégalités" affirme d’emblée la circulaire. On notera que "le respect", toujours ajouté par JM Blanquer a disparu des fondamentaux. Mais Pap Ndiaye va plus loin que JM Blanquer dans l’importance accordée aux fondamentaux définis aussi étroitement.

La maternelle devient avec Pap Ndiaye le nouveau terrain d’exercice des fondamentaux. L’évolution dessinée sous JML Blanquer, notamment grâce aux évaluations de début de CP, est nettement affirmée. " Les résultats des évaluations à l’entrée du CP montrent que les écarts de maîtrise des compétences fondamentales se fixent dès le plus jeune âge... C’est pourquoi l’année 2022-2023 doit être une année de maturation et d’un nouvel investissement pédagogique, matériel et humain autour de l’école maternelle et de la continuité entre les cycles 1 et 2". Le ministre annonce des formations pour les enseignants de maternelle pour renforcer l’enseignement des fondamentaux en maternelle. On va plus loin que ce qui était introduit avec les nouveaux programmes.

"Le collège verra également la continuation du Plan mathématiques" annonce la circulaire mais il va également évoluer. " Cette année, les collèges expérimenteront, en lien avec les autorités académiques, de nouvelles organisations pédagogiques en classe de sixième pour mieux accompagner la transition entre l’école et le collège, donner sa pleine cohérence au cycle 3 et renforcer le niveau des élèves dans les savoirs fondamentaux, notamment en mathématiques. La priorité sera donnée aux collèges dont les résultats aux évaluations nationales révèlent des difficultés spécifiques". JM Blanquer avait introduit un renforcement des maths et du français dans certaines 6èmes aux dépens de disciplines jugées moins utiles. Pap Ndiaye veut aller plus loin en ce sens, ce qui pose la question du collège unique.

Par contre le ministre tempère l’annonce d’E Macron des après midi orientation. " Des collèges volontaires proposeront de nouvelles activités de découverte des métiers à partir de la classe de cinquième et tout au long du cycle 4, qui pourront prendre la forme de visites d’entreprises, de mini-stages, de rencontres avec des professionnels". La mesure ne sera pas généralisée à la rentrée.

Au lycée, le ministre confirme les 1h30 de maths facultatives en série générale. Surtout il annonce que " Des dispositions définitives seront mises en place à la rentrée 2023 dans cet objectif de renforcer la place des mathématiques au lycée général et d’y assurer un enseignement pour tous".

En lycée professionnel, Pap Ndiaye confirme les orientations blanqueriennes : les familles de métier, la co-intervention sont confirmés. Par contre il tempère pour le doublement des périodes de formation. " Les périodes de formation en milieu professionnel seront replacées au centre des dispositions pédagogiques, en redoublant d’effort pour accompagner les élèves les plus fragiles dans l’identification d’entreprises d’accueil."

La feuille de route dictée par E Macron

Le ministre reprend deux axes fixés par E Macron : les concertations à la rentrée et l’expérimentation marseillaise. " À l’automne, des réflexions collectives associant nos partenaires seront engagées au sein des équipes, à partir du projet de leur école ou de leur établissement, afin qu’elles puissent identifier leurs atouts, leurs difficultés et leurs besoins. Chaque académie sera chargée de l’organisation générale de ces débats qui se déclineront à l’échelon local dans les écoles et établissements pour susciter, encourager et accompagner les initiatives les plus adaptées à la réussite des élèves". Il s’agit donc de réunions pour fixer des dispositifs pédagogiques faites avec les "partenaires" c’est à dire les parents, les collectivités locales, les associations et peut-être aussi le tissu économique. Ces concertations vont mettre les écoles et les établissements sous pression, particulièrement dans les territoires où la majorité est forte.

Par contre l’expérimentation marseillaise mise en avant par E Macron, avec son budget pour chaque école et établissement, est ramenée à une taille plus modeste. " Dans la continuité de l’expérimentation marseillaise et en vue d’en généraliser progressivement la méthode, le ministère met en place un dispositif d’appui aux innovations locales pour la réussite des élèves. Ces moyens supplémentaires permettront de soutenir les projets et les ambitions des équipes pédagogiques, avec un accompagnement renforcé des académies, pour construire l’École du futur." Aucun budget n’est annoncé. La promesse semble déjà se dégonfler.

Des orientations nouvelles

On retrouve aussi dans cette circulaire des points qui renvoient à la personnalité de Pap Ndiaye. Ainsi Pap Ndiaye veut "lutter contre les assignations sociales et territoriales". Ce souci de la mixité sociale dans les établissements n’était pas le point fort de son prédécesseur. " Nous devons de même agir avec volontarisme au service d’une plus grande mixité scolaire. Outre l’ouverture de nouveaux internats d’excellence en cette rentrée 2022, cela passe par l’implantation de cursus d’excellence dans les établissements les moins favorisés et l’accueil d’élèves boursiers dans les établissements les plus favorisés. En cette rentrée, 43 nouvelles sections internationales ouvriront dans des collèges parmi les plus défavorisés, tandis que 94 lycées et 250 collèges parmi les plus favorisés sont engagés dans une stratégie de plus grande ouverture aux élèves boursiers. Cet effort devra être poursuivi et amplifié : dans chaque académie, des objectifs de réduction des écarts sociaux entre collèges et entre lycées seront fixés dès cette année, en tenant compte des différences de situation entre les territoires. Ces objectifs, qui seront concertés avec les équipes éducatives et les collectivités territoriales, doivent nous permettre de progresser sensiblement à la rentrée 2023 dans la mixité scolaire", dit le ministre.

On voit donc le ministre proposer deux méthodes. "Des objectifs de réduction des écarts" en accord avec les collectivités territoriales, sans qu’on sache bien comment ils pourraient être atteints. Il y a une méthode clairement exprimée : celles des filières d’élite dans les établissements. Malheureusement l’expérience francilienne, analysée lors d’un colloque en 2019, montre que cette stratégie ne fonctionne pas. Ce qui fonctionne c’est les secteurs bi collèges avec rentrée alternée. Ce qui suppose une forte collaboration des collectivités locales.

Pap Ndiaye met aussi l’accent sur la santé mentale des élèves après la pandémie. Le problème est réel mais là aussi les moyens manquent. " Dès la rentrée, des travaux seront lancés pour conforter le rôle des personnels médico-sociaux et renforcer l’attractivité de leurs métiers", écrit-il. Sur ce point le ministère part de très bas...

Enfin Pap Ndiaye met aussi l’accent sur l’environnement et s’engage dans le renforcement de l’éducation au développement durable. " Le Conseil supérieur des programmes doit donc engager une réflexion sur l’enseignement de l’éducation au développement durable, au-delà des travaux menés en 2020, afin d’en imprégner l’ensemble des disciplines". Là on est dans un terrain où son ministère peut vraiment agir.

Arrivé de façon surprenante au ministère, Pap Ndiaye a surement hérité de la circulaire concoctée pour son prédécesseur et des cadres qui l’ont rédigée. Le nouveau ministre en épouse la vision pédagogique. Il est moins convaincant quand il défend ses propres orientations personnelles.

François Jarraud

Extrait de cafepedagogique.net du 01.07.22

 

L’École "doit redevenir le lieu de la réconciliation nationale" estime Pap Ndiaye. Le ministre de l’Education nationale signe sa première "circulaire de rentrée", publiée au BO de ce 30 juin. Il confirme qu’à l’automne, "des réflexions collectives associant nos partenaires seront engagées au sein des équipes, à partir du projet de leur école ou de leur établissement (...). Chaque académie sera chargée de l’organisation générale de ces débats qui se déclineront à l’échelon local dans les écoles et établissements."

C’est d’ailleurs "dans la continuité de l’expérimentation marseillaise" que "le ministère met en place un dispositif d’appui aux innovations locales". Il s’agit de "moyens supplémentaires" destinés à "soutenir les projets" des équipes pédagogiques.

La cirulaire réaffirme la priorité donnée aux savoirs fondamentaux "dès l’école maternelle". Quant à l’évaluation des acquis des élèves, elle "sera étendue à la rentrée prochaine, à titre préparatoire, pour une partie des élèves de CM1 et de quatrième". Le ministre dit tout le bien qu’il pense des dédoublements de classe en GS, CP, CE1, mais n’évoque pas de dédoublements aux niveaux CE2 ou CM. Les formations "en constellations" en français et en mathématiques "seront maintenues et amplifiées" et devraient concerner 15 % des professeurs chaque année.

Le plan mathématiques sera continué au collège où seront expérimentées "de nouvelles organisations pédagogiques en classe de sixième" : "La priorité sera donnée aux collèges dont les résultats aux évaluations nationales révèlent des difficultés spécifiques. L’accompagnement personnalisé et le dispositif Devoirs faits devront être pleinement investis pour renforcer les acquis de tous les élèves dans les savoirs fondamentaux."

En ce qui concerne le lycée général et technologique, la réforme "est désormais stabilisée", mais "certains ajustements" pourraient "s’avérer nécessaires". Une "Semaine des lycées professionnels" organisée à l’automne "permettra dans toutes les académies de valoriser cet univers trop souvent négligé et mésestimé". Le ministre indique que "la transformation engagée du lycée professionnel (la ’réforme Blanquer’, ndlr) sera poursuivie (...). Pour les élèves qui se destinent à une insertion professionnelle rapide, l’accent sera mis sur la formation aux techniques de recherche d’emploi (...). L’expérimentation Avenir pro, mise en place dans une centaine de lycées professionnels en 2021-2022, sera étendue (...). Les périodes de formation en milieu professionnel seront replacées au centre des dispositions pédagogiques (...). Les poursuites d’études après le baccalauréat professionnel, et notamment en sections de technicien supérieur, continueront pour leur part à être encouragées".

Le ministre estime encore que "la mise en place des écoles académiques de formation continue depuis le début de l’année constitue un levier inédit" pour que "l’ensemble des personnels bénéficient d’une formation initiale et continue de qualité", mais il prévient que "leurs ressources ne sauraient être utilisées à d’autres fins". Il ajoute que l’évaluation des établissements du second degré "sera poursuivie à la prochaine rentrée scolaire et amorcée dans le premier degré".

En ce qui concerne la scolarisation des enfants en situation de handicap, après avoir confirmé l’intérêt à ses yeux des "pôles inclusifs d’accompagnement localisés" (PIAL), le ministre estime que "beaucoup reste à faire" pour l’accompagnement des familles ou l’amélioration de la situation des AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap)".

Le ministre enjoint aux chefs d’établissement de "mobiliser pleinement et massivement les fonds sociaux" (souvent sous-utilisés, ndlr) et, plus globalement, les familles devront être mieux informées "de leurs droits à bénéficier de bourses, lesquelles seront revalorisées". Pour favoriser la mixité scolaire, Pap Ndiaye compte sur "l’ouverture de nouveaux internats d’excellence" et "l’implantation de cursus d’excellence dans les établissements les moins favorisés", ainsi que sur "l’accueil d’élèves boursiers dans les établissements les plus favorisés". C’est ainsi que "43 nouvelles sections internationales ouvriront dans des collèges parmi les plus défavorisés, tandis que 94 lycées et 250 collèges parmi les plus favorisés sont engagés dans une stratégie de plus grande ouverture aux élèves boursiers. Cet effort devra être poursuivi et amplifié." L’expérience des "Territoires éducatifs ruraux" sera quant à elle "poursuivie et adaptée en lien avec l’École du futur."

Le circulaire évoque également les enjeux de l’orientation, "cette année, des collèges volontaires proposeront de nouvelles activités de découverte des métiers à partir de la classe de cinquième", la lutte contre le décrochage, qui doit être mieux déployée au collège et mieux combiner "les forces des institutions publiques et des associations spécialisées".

La troisième et dernière partie de la circulaire est consacrée au bien-être des enfants et des adolescents qui passe par le respect, lequel "repose sur la réciprocité : il est dû à tout élève, comme l’élève et ses parents le doivent à l’institution et à ses représentants". Le ministre prévient qu’ "aucune atteinte à la laïcité et aux valeurs de la République ne sera acceptée (...). Dans les académies où ces faits sont plus nombreux, les équipes valeurs de la République seront renforcées et départementalisées (...) Les discriminations, les paroles et actes de haine raciste, antisémite, ou à l’égard des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT), les violences sexistes ou sexuelles n’ont aucune place à l’école et doivent y être combattus" tandis que "l’égalité entre les filles et les garçons, entre les femmes et les hommes, est un impératif républicain". "La lutte contre toutes les formes de harcèlement (...) doit continuer à être promue." Comme les collèges, les écoles élémentaires devront "désigner des ambassadeurs Non au harcèlement".

Le ministre annonce encore que "l’effort en matière d’éducation aux médias et à l’information sera poursuivi’ et "une expérimentation sera mise en place en classe de sixième dès la prochaine rentrée via une attestation de sensibilisation au numérique" (la circulaire évoque information et numérique dans le même paragraphe, ndlr).

Considérant comme "une priorité absolue" la santé psychique des élèves, le ministre annonce que "des travaux seront lancés pour conforter le rôle des personnels médico-sociaux et renforcer l’attractivité de leurs métiers", mais il ajoute que c’est "l’ensemble de la communauté éducative qui doit veiller à créer un cadre d’apprentissage serein, bienveillant, à l’écoute des besoins des élèves et de nature à leur donner confiance en eux-mêmes."

La circulaire porte encore sur l’EAC (éducation artistique et culturelle) et la pratique sportive qui "constituent deux priorités fixées par le président de la République". Le pass Culture "permettra de financer des projets d’éducation artistique et culturelle pour toutes les classes de la quatrième à la terminale", "la rentrée en musique (...) sera poursuivie (...). Les trente minutes d’activité physique quotidienne seront généralisées à compter de la rentrée dans toutes les écoles de France (...), les collèges volontaires seront invités à mettre en place, à titre expérimental, une organisation des emplois du temps permettant à tout ou partie de leurs élèves de pouvoir faire deux heures d’activités sportives sur le temps périscolaire, dans des clubs ou associations sportives."

Le ministre annonce aussi la publication "au cours de l’année", d’un "guide de la sobriété écologique "qui permettra "à tous les membres de la communauté éducative d’évaluer l’empreinte environnementale" des mesures qu’ils prennent.

Il demande à toutes les écoles et aux établissements "d’actualiser les plans de continuité pédagogique" pour faire face à des crises éventuelles, il considère que l’accueil de "près de 20 000 enfants déplacés d’Ukraine" est à mettre à "l’honneur de notre École et de la France" et il considère que "l’École et ses personnels doivent être reconnus, promus et respectés".

Extrait de touteduc.fr du 30.06.22

 

Voir la circulaire de rentrée 2021

 

Circulaire de rentrée : les enseignants très sceptiques

La circulaire de rentrée vient d’être publiée. Elle est amplement commentée par les enseignants. Tour d’horizon.
La circulaire de rentrée vient d’être publiée au Bulletin Officiel de l’Education nationale. Pour les enseignants, le nouveau ministre Pap Ndiaye s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur Jean-Michel Blanquer. Ils estiment aussi que cette circulaire arrive trop tard, et que certaines des mesures qui y sont proposées sont irréalistes :

Extrait de vousnousils.fr du 01.07.22

 

Circulaire de rentrée : le ton change, le fond pas vraiment
La circulaire de rentrée vient de paraître. Si après cinq années de ministère Blanquer le ton change, sur le fond une bonne partie des projets menés par l’ancien ministre sont prorogés.

Les fondamentaux, toujours les fondamentaux

Comme dans les circulaires de rentrée du précédent ministère, les fondamentaux sont toujours à l’ordre du jour avec des projets intégrant la classe de 6e dans le plan mathématiques. On voit même apparaitre une expérimentation de nouvelle organisation pédagogique en 6e sans qu’on sache de quoi il s’agit.

Expérimenter, mais pas comme ça

Des sujets apparaissant comme nouveaux sont annoncés. Pour certains d’entre eux, il suffirait simplement de développer les dispositifs existants et de les mettre en œuvre :
L’activité découverte des métiers par exemple sera-t-elle un dispositif pour présélectionner dès la 5e des élèves qui prépareront une orientation vers la voie professionnelle ou un dispositif pour tous qu’on pourrait intégrer au parcours Avenir ? Pour le SE-Unsa, il serait préférable de faire vivre ce dispositif avec quelques moyens supplémentaires.

L’attestation de sensibilisation au numérique que le ministre compte mettre en place en 6e.
L’EMC et l’EMI, ainsi que la certification Pix existent déjà et répondent à ce projet. Pix permet d’attester à la fin du cycle 4 en 3e des compétences acquises par les élèves durant leur scolarité au collège. Pourquoi ne pas intégrer cette attestation à la certification Pix ?

Les nouvelles évaluations nationales en CM1 et 4e.
Multiplier les évaluations ne résout aucun problème. On peut mesurer des acquis des élèves tous les deux ans (CP, CE1, CM1, 6e, 4e et 2nde), mais si on ne donne pas les moyens de les améliorer, rien ne sert d’évaluer.

Mixité scolaire, attention danger

Le ministre parle de mixité scolaire, ce qui est une nouveauté pour cette rentrée.
Pour le SE-Unsa, le sujet est primordial mais l’entrée n’est pas la bonne : multiplier les dispositifs optionnels dans un établissement qui rencontre une faible mixité scolaire et sociale ne permettra de créer qu’une mixité de façade. Certains collèges mettent déjà en place de tels dispositifs. Ils mènent bien souvent à une forme de ségrégation interne à l’établissement. La mixité sociale ne s’améliore pas et la mixité scolaire ne se voit qu’à travers des statistiques d’établissement mais pas dans la réalité de la vie du collège.
Si cette question est fondamentale aujourd’hui pour l’avenir de l’École, il convient de la travailler avec des solutions plus élaborées que celles proposées dans la circulaire de rentrée. La possibilité de déroger à la sectorisation pour permettre à des élèves boursiers d’être scolarisés dans des établissements favorisés ne nous semble pas plus pertinente. Ne risque-t-on pas de vider les établissements défavorisés de leurs meilleurs élèves et ainsi de creuser les inégalités scolaires ?

Activité sportive ou EPS, le ministère sait-il ce qu’il veut ?

Il est question d’une activité sportive quotidienne de 30 minutes à l’école élémentaire, ainsi que de de 2h/semaine, de manière expérimentale, dans les collèges volontaires.
Si au collège, il semble clair que ce sera du péri-scolaire (en incluant ou non l’UNSS), à l’école ce sera dans le cadre scolaire.
Donc de quoi s’agit-il ? De faire de l’EPS ou du sport ? L’objectif pédagogique n’est pas le même, mais le ministère a-t-il tranché ?

La pauvreté mieux prise en compte
Point positif, la circulaire traduit une meilleure compréhension des problématiques liées à la pauvreté, et demande notamment de mieux informer les familles sur les bourses dans l’enseignement secondaire. En effet, la numérisation des demandes d’aides pénalisait les familles les plus pauvres ne disposant pas de terminal numérique. Enfin, leur montant sera revalorisé.

L’avis du SE-Unsa
Le ministre réaffirme que l’ensemble des personnels du service public d’éducation doivent se savoir écoutés, compris et soutenus par l’institution, par ses cadres et par l’ensemble de la société. Nous y souscrivons, mais être écoutés ce n’est pas mettre en œuvre des projets tout droit sortis des chapeaux du ministère et appliqués sur le terrain sans préparation.
Sur le fond, cette circulaire présente une juxtaposition de dispositifs, de projets, d’expérimentations dont personne ne connait ni les tenants ni les aboutissants, au risque d’y perdre son latin.
Pour le SE-Unsa, les expérimentations doivent systématiquement partir d’un constat et fixer un objectif. Ce qui sous-tend d’établir un protocole, de mettre en place un comité national de suivi et de n’impliquer que les écoles et établissements volontaires. Cette méthode permettrait aux équipes de se sentir actrices de ces projets et d’éliminer les expérimentations qui ne répondraient pas à la problématique initiale.

Extrait de école et societé.se-unsa.org du 01.07.22

 

Circulaire de rentrée Ndiaye ou la poursuite de la politique des 5 dernières années…

À quelques jours des vacances, la première circulaire de rentrée du ministre Ndiaye vient de paraître. Elle constitue incontestablement sa feuille politique et trace ses objectifs et priorités. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’y a pas de changement de cap ni de rupture de la part du nouveau ministre.

Les réformes et projets néfastes du précédent quinquennat seront clairement poursuivis (École du socle et des fondamentaux, réforme des bacs, casse du cadre national…), mais surtout amplifiés (généralisation de l’expérimentation marseillaise, introduction de l’entreprise au collège, priorisation de l’apprentissage en lycée pro…). Le ministre indique aussi sa volonté de porter le projet macroniste de mise en concurrence des établissements, des personnels et des élèves sous couvert de réussite pour tou·tes. La CGT Éduc’action ne peut que dénoncer cette politique qui va à nouveau creuser les inégalités entre élèves et territoires, où on va développer des sections et classes d’excellence au détriment de l’intérêt général, où le pilotage par projet sera renforcé et privilégié et, de façon plus générale, où l’Éducation est dirigée comme une entreprise avec objectifs et évaluation généralisée.

Les points pouvant apparaitre comme une rupture concernent principalement le volet concertation et échanges, prise en compte de la santé et bien-être des élèves ou encore lutte contre les discriminations. Cependant, la CGT Éduc’action constate que pour tous ces aspects, aucune mesure concrète ni aucun budget ne sont avancés ou créés… On en reste donc aux paroles, et certainement à la seule bonne volonté des personnels et des équipes. À nouveau, on leur renvoie la balle comme « aux plus belles heures Blanquer »…

Au final, cette circulaire reflète la véritable politique qui sera en place dans les prochains mois et porte clairement le projet Macron. Pour celles et ceux, dont ne faisait pas partie la CGT Éduc’action, qui espéraient un changement d’orientation avec un changement de ministre, la douche sera froide. Et c’est malheureusement une nouvelle fois les personnels et les élèves qui en feront les frais. C’est pour cela que la CGT Éduc’action rappelle que seule la mobilisation pourra faire reculer le gouvernement sur sa politique de destruction des Services publics et permettra d’imposer un nouveau projet d’École.

Montreuil, le 1er juillet 2022

Extrait de cgteduc.fr du 01.07.22

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