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À Bagneux, une classe de CM1-CM2 en quête de laïcité
Elsa Bouteville
Diversité, n° 201, décembre 2022
Religions et école, charte de la laïcité, enseignement des faits religieux, depuis les attentats de 2015, l’école n’est plus la même. Jusqu’alors, la question de la religion restait souvent à la porte de la classe. Certains, enseignants du primaire, pensaient encore que le sujet était trop délicat, trop sensible, contraire à l’école laïque où « l’on ne doit pas parler religion, il faut garder sa neutralité ». Je me souviens d’une collègue mal à l’aise face à un élève arrivé avec un livre documentaire sur le christianisme. Sans rien dire, elle a rangé le livre dans un placard, pour ne pas avoir à aborder le sujet, reconnaissant elle-même « ne pas savoir quoi faire avec ça ». La plupart du temps, les collègues semblaient persuadés qu’il n’était pas « permis », pas possible d’évoquer la religion à l’école. C’est en tout cas ce que j’ai observé durant de longues années, et ce quelles qu’aient été les écoles fréquentées, qu’elles soient situées en quartiers populaires ou dans des quartiers favorisés. De Villeneuve-la-Garenne, en passant par Levallois ou encore Montrouge, du CP au CM2, il était question de tout, sauf de religion. Comme un sujet contourné, une question qui ne nous regarde pas. Puis l’école a changé : charte et plan de formation à la laïcité, réflexion sur la question de l’enseignement des faits religieux. Pour autant, dans les classes, les choses ont-elles réellement changé ? Ce dont je peux témoigner, aujourd’hui, concerne la vie d’une école élémentaire d’un quartier populaire en banlieue parisienne.
Extrait de publications-prairial.fr/diversité de décembre 2022
Voir le numéro intégral "Des religions et l’école"