> Vie scolaire : Climat, Décroch., Internats, Santé > Climat scolaire, Harcèlement > Climat Scolaire (Mouvements d’enseignants et parents en EP) > Les dégâts dans la ZEP de Nîmes après l’article du « Point » sur la violence

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Les dégâts dans la ZEP de Nîmes après l’article du « Point » sur la violence

2 septembre 2006

Extrait du « Monde » du 02.09.06 : La colère des enseignants du collège Condorcet de Nîmes, classé comme "violent"

A l’entrée du collège Condorcet, à Nîmes, le message est clair : le principal Didier Batlle ne fera pas de commentaire sur l’enquête publiée jeudi par l’hebdomadaire Le Point et qui classe l’établissement de la capitale gardoise parmi les plus violents de France. Avec "285 événements graves" recensés dans la base de données Signa pour l’année scolaire 2005-2006, Condorcet est devenu le collège du territoire national ayant déclaré le plus grand nombre d’actes de violence.

L’établissement se situe sur les hauteurs de la capitale gardoise, à Pissevin. Avec 11 000 habitants, le quartier le plus peuplé de Nîmes n’a pas la réputation des cités chics, plutôt celle d’une zone sensible : ici, 40 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, dans des barres étirées et des tours à perte de ciel. Alain Lorgeas, président du comité de quartier, y vit depuis des décennies. Du collège, il reconnaît avoir peu de retours, si ce n’est "quelques échos de bagarres". A propos de son quartier, il affirme : "Je n’ai pas ce sentiment sur Pissevin. Si c’était si dangereux, nous aurions dû passer dans les priorités de l’agglo. Or ce n’est pas le cas, les choses traînent." En 2002, lorsque Pissevin était apparu dans la liste des quartiers difficiles recensés par le ministre Nicolas Sarkozy, la population s’était émue : "On nous classe, sans nous donner de moyens. Il faudrait peut-être un peu plus de concret, poursuit Alain Lorgeas. Tout cela rentre dans une logique sarkozienne de dire qu’un quartier a des difficultés."

A la publication de l’enquête, certains enseignants ont repris le chemin de l’école avec une journée d’avance. Ils ont d’abord eu un sentiment de "colère", pour reprendre les termes de Claire Picard, professeur d’histoire-géographie. "J’ai réagi un peu violemment, et je ne suis pas la seule. Ce logiciel Signa ne repose sur rien et dépend de la bonne volonté des chefs d’établissements à déclarer tous les faits. Cette analyse n’est pas la bonne." Un autre professeur : "Nous avons un principal très scrupuleux. Tous ne le sont pas. Il est facile de faire parler des chiffres, mais un feu de poubelle chez nous est un geste grave. Ailleurs, il peut être banal..."
Tous s’accordent cependant à reconnaître la violence dans l’établissement. Claire Picard : "Plusieurs fois dans l’année, nous prévenons le recteur de notre quotidien difficile, nous lui disons "Attention, ça va exploser"." A la retraite depuis le mois de juin, Michel Jouve, enseignant l’histoire-géographie et l’éducation civique durant 23 ans, avoue : "A Condorcet, il y a un apartheid scolaire. 85 % des catégories sociales sont défavorisées. Il y a des tensions, des problèmes, de la souffrance chez le personnel... Bien sur qu’il se passe des choses." Plus précisément ? "Des bousculades entre les élèves, des propos désobligeants, des menaces verbales envers les enseignants, ce n’est pas acceptable, mais le collège n’est pas dangereux. Je n’ai jamais reçu de menace physique, je n’ai jamais abandonné un cours."

« Pas le pire »

L’établissement, 560 élèves, est dit difficile, mais pas forcément impossible et "pas le pire". "C’était animé. Il fallait se faire respecter, faire des bêtises pour être accepté, témoigne un ancien élève, âgé de 18 ans. Je n’ai pas le sentiment d’avoir passé quatre mauvaises années. Depuis, ça a peut-être empiré mais pas au point de devenir le Bronx." En 2004, un adolescent avait poignardé l’un de ses camarades. Les blessures n’étaient pas mortelles. Depuis, la police municipale assure une présence à la sortie des classes.

Jean-André Mathieu est directeur d’une école élémentaire du quartier classé en ZEP (zone d’éducation prioritaire) où se mêlent plus de dix nationalités différentes. La majorité de ses élèves poursuivent leurs cursus à Condorcet. "Une grande partie de la population est d’origine étrangère, vit dans de petits appartements, n’a pas de gros moyens, explique Jean-André Mathieu. Ce ne sont pas les meilleures conditions, de fait... Beaucoup de parents ne veulent plus y envoyer leurs enfants mais il ne faut pas dénigrer le travail des enseignants. Des équipes pédagogiques s’investissent, des jeunes réussissent. Avec de telles enquêtes, tout est remis à plat. Ca fait mal au coeur."

La population de ce quartier défavorisé n’est pas la seule à s’étonner du classement. Jeudi, le recteur d’académie de Montpellier, Christian Nique, a remis en cause le système Signa en déclarant : "Le collège Condorcet, à Nîmes, n’avait pas à figurer en tête de liste. Peut-on le juger plus violent que d’autres en banlieue parisienne ?"

Agathe Beaudouin, "Midi libre" pour "Le Monde"

-----------

Extrait du «  Monde » du 02.09.06 : La publication d’un classement d’établissements "violents" crée un tollé

Du ministre aux fédérations de parents d’élèves en passant par les syndicats, le monde éducatif est monté au créneau, jeudi 31 août, pour protester contre le classement établi par l’hebdomadaire Le Point, des 450 établissements scolaires recensant le plus d’actes de violence en France (Le Monde du 1er septembre).

En réaction, le Syndicat national des personnels de direction de l’éducation nationale (SNPDEN) a appelé les proviseurs et principaux de collège à ne plus renseigner les enquêtes Signa mises en place depuis 2001 pour suivre les actes de violence à l’école. "Nous sommes choqués par l’exploitation qui a été faite de ses données. Les vingt-six catégories de violence sont comptabilisées pour arriver à un total qui n’a pas grande valeur, considère Philippe Guittet, président du SNPDEN. On ne peut pas mettre sur la même échelle les insultes et les violences avec armes." M. Guittet a par ailleurs déploré que le ministère de l’éducation nationale "n’ait pas informé les chefs d’établissement de la transmission de ces données brutes à ce magazine".

« Interloqué »

De son côté, Bernard Boisseau, secrétaire général du SNES-FSU, le principal syndicat des enseignants de collèges et de lycées, s’est dit "interloqué". " Les chefs d’établissement étaient sortis de la loi du silence. Ils vont maintenant réfléchir à deux fois avant de signaler tout acte de violence." Même ton chez les fédérations de parents d’élèves. La FCPE a jugé le classement du Point "scandaleux", tout en appelant de ses voeux "une réflexion sérieuse au niveau national avec tous les partenaires sur la violence". "Le logiciel Signa est purement déclaratif, tout n’y figure pas, a estimé de son côté Anne Kerkhove, présidente nationale de la PEEP. Selon la stratégie du chef d’établissement, le logiciel est rempli ou non."

Cette polémique intervient au moment où Gilles de Robien présentait à la presse les nouvelles dispositions sur le sujet. Il a ainsi annoncé, jeudi 31 août, la publication immédiate d’une nouvelle "circulaire sur la prévention et la lutte contre la violence en milieu scolaire".
Ce texte prévoit notamment une amélioration de la prise en charge des victimes, avec la création d’une permanence téléphonique, ainsi qu’un renforcement de la coopération entre établissements et forces de l’ordre. Chaque établissement aura un correspondant identifié au sein des services de police ou de gendarmerie et pourra même demander la présence d’un agent des forces de l’ordre au sein de ses murs. Enfin un diagnostic de sécurité sera réalisé dans chaque établissement.

Le ministre, à cette occasion, n’a pas manqué, lui aussi, de réagir au classement de l’hebdomadaire. "Les chefs d’établissement apparaissent comme mis en cause, stigmatisés et hiérarchisés dans la violence", a commenté M. de Robien, qui souhaite rencontrer le syndicat pour évoquer le dossier. Le SNDPEN s’est dit prêt à discuter avec le ministre mais a déploré par ailleurs "ne pas avoir été, selon son président, consulté du tout sur la nouvelle circulaire contre la violence".

Catherine Rollot

----------

Extrait de « VousNousIls », le 01.09.06 : Robien aux enseignants de Condorcet à Nîmes : "stigmatisation pas méritée »

Le ministre de l’Education nationale Gilles de Robien a affirmé vendredi aux enseignants du collège Condorcet de Nîmes, classé par Le Point "établissement le plus dangereux" de France avec 285 faits de violence, que cette "stigmatisation" n’était "pas méritée".
M. de Robien, qui devait se rendre dans l’académie de Montpellier pour la rentrée des enseignants, a décidé au dernier moment, "en signe de solidarité", de faire un crochet par ce collège, dont l’équipe a été abasourdie par la publication de ces chiffres.

"Je les ai senti blessés, en colère, ils ont un fort sentiment d’injustice", a déclaré à la presse le ministre qui s’est entretenu avec la cinquantaine d’enseignants du collège, à huis clos, pendant une heure.

"Je leur ai dit qu’ils ne devaient pas être traumatisés, qu’ils devaient garder la tête haute", a-t-il ajouté, en précisant que dans le cadre de la relance des Zones d’éducation prioritaire (ZEP), le collège Condorcet bénéficiait à cette rentrée de sept enseignants supplémentaires et 22 assistants pédagogiques.
"Les chiffres (du Point, ndlr) sont vrais mais incomplets, on ne peut pas comparer un collège de 100 élèves à un collège de 500", a-t-il expliqué.

Selon lui, le logiciel Signa - alimenté par les proviseurs à mesure des actes violents dans les établissements scolaires et dont l’hebdomadaire s’est procuré la base de données complète - "est un outil très performant, pour lutter contre la violence, pas pour faire des comparaisons entre les établissements".

Il a regretté que ce classement "tombe mal dans le calendrier" : "Ce n’est pas fait pour donner le moral à ceux qui se dévouent pour les jeunes avec passion, générosité et amour".

Les enseignants de ce collège de 560 élèves ont assuré avoir été écoeurés des "amalgames" de cette enquête. Certains ont relevé que le détail des 285 faits cités par Le Point additionnait des événements courant sur plusieurs années scolaires, et non sur 2005-2006 seulement.
"Regardez le danger autour de vous !", se sont-ils exclamés. "On n’a pas peur", ont-ils tous certifié, en jurant "ne pas demander (leur) mutation".

"Quand j’ai entendu à la radio qu’il y avait un classement, je m’attendais à Argenteuil ou Saint-Denis mais nous !", s’étouffe Laetitia Renaud, professeur de mathématiques, qui ne nie pas "des problèmes".
Pour Dominique Robles, fringante enseignante de lettres classiques en poste à Condorcet depuis huit ans, il y a certes "des élèves difficiles" mais le collège est situé au coeur d’un quartier défavorisé.

Et ses élèves ne lui ont "jamais manqué de respect". "On lutte pour donner à ces gamins l’idée qu’ils ne sont pas différents des autres", explique-t-elle. "Les gens traitent déjà les collèges de ZEP comme des pestiférés". "Alors maintenant !".

Selon cette enseignante, deux parents d’élèves ont déjà retiré leur enfant de l’établissement, à la suite de la parution de l’article.

---------

Extrait de « Libération » du 01.09.06 : Ministre et professeurs contre le palmarès de la violence scolaire

Le classement des collèges et lycées les plus dangereux en France publié hier par le Point a provoqué une levée de boucliers de la plupart des acteurs de l’Education nationale. Gilles de Robien a estimé que ce palmarès était « peu pertinent, car il reflète des données brutes sans tenir compte du nombre d’élèves par établissement ». Il a précisé que l’Education nationale produit tous les ans une note d’information à partir des déclarations faites par les chefs d’établissement et recensées sur le logiciel Signa, mis en place en 2001, alors que l’hebdomadaire n’aurait fait que reproduire ces signalements, sans les analyser.

Le Point a obtenu de l’Education nationale les données informatiques de Signa après avoir saisi la Commission d’accès aux documents administratifs, puis le juge administratif. Le Snes, syndicat d’enseignants, s’est déclaré « interloqué » : « On compare des choses extrêmement différentes, le port d’arme ou les insultes. Ensuite, la publication de ces résultats est assez dramatique. Alors qu’on avait réussi à ce que les chefs d’établissement parlent de la violence, cela risque de les inciter à ne plus le faire. » Le syndicat des chefs d’établissement a ainsi déploré la « transmission de ces données qui nécessitent explications préalables quant à leur saisie et prudence dans leur analyse ». Il a demandé à ses membres de ne plus renseigner les enquêtes Signa.

Véronique Soule et Fabrice Tassel

-----------

Extrait de « VousNousIls », le 01.09.06 : Robien à Nîmes dans le collège le moins bien classé par le Point

Le ministre de l’Education nationale Gilles de Robien se rendra vendredi en début d’après-midi au collège Condorcet de Nîmes (Gard) afin de soutenir l’établissement qui a été stigmatisé jeudi dans le Point comme celui ayant le plus signalé de violences, a annoncé son entourage.

"Gilles de Robien a souhaité ajouter à son programme dans le Gard une visite au collège Condorcet à Nîmes compte tenu des informations délivrées hier dans un hebdomadaire national sur l’insécurité à l’école", a précisé le ministère.

Il entend "saluer le travail du chef d’établissement et de l’équipe éducative de ce réseau +Ambition réussite+" qui se mobilisent pour prévenir les actes de violence".
Sur place, le ministre "rappellera les nouvelles dispositions de la circulaire interministérielle sur la prévention et la lutte contre la violence en milieu scolaire publiée au Bulletin officiel de l’Education nationale jeudi".

Lors de sa conférence de presse de rentrée, jeudi, le ministre de l’Education avait jugé que le classement des lycées et collèges les plus violents établi par Le Point n’était "pas très pertinent" car il ne prenait pas en compte le nombre d’élèves par établissement.
L’hebdomadaire a publié la carte de France des violences scolaires à partir de la base de données Signa créée par l’Education nationale en 2001 et alimentée à partir des informations fournies par les chefs d’établissement.
Ce classement a aussitôt suscité l’indignation des professionnels et des parents d’élèves, jugeant ces données "caricaturales" voire "pas pertinentes".
Le collège Condorcet à Nîmes, selon Le Point, a ainsi signalé "285 événements graves" survenus durant l’année scolaire 2005-2006, soit "huit par semaine". Il serait, toujours selon Le Point, l’"établissement qui a signalé le plus de faits dans la base de données Signa".
Gilles de Robien arrivera au collège Condorcet à 14H30, a ajouté son entourage.

---------

Extrait de « VousNousIls », le 01.09.06 : Le classement de la violence scolaire indigne le monde éducatif

Le classement établi par Le Point des lycées et collèges les plus violents, à partir de la base Signa de l’Education nationale, a suscité jeudi l’indignation des professionnels et des parents d’élèves, qui jugent ces données "caricaturales" voire "pas pertinentes".
L’hebdomadaire a recensé les 450 établissements qui subissent le plus d’actes de violence à partir de données obtenues après des mois de bataille juridique avec le ministère de l’Education nationale.

Le ministère ne publie chaque année qu’une synthèse des résultats du logiciel d’information sur la violence scolaire Signa, mis en place en 2001 et alimenté à partir des informations fournies par les chefs d’établissement.
Le Point à peine en vente, les réactions, souvent ulcérées, n’ont pas tardé dans le monde éducatif.
"Scandalisé", le principal syndicat des chefs d’établissement, le SNPDEN, a appelé les proviseurs et principaux de collèges à "ne plus renseigner les enquêtes Signa dans l’attente des explications du ministère". Le logiciel n’est pour lui "qu’un outil interne de diagnostic parmi d’autres".

Pour le Snes-FSU, le principal syndicat des enseignants de collèges et lycées, "les chefs d’établissements mal classés vont réfléchir à deux fois avant de signaler un acte". Il a rappelé que "c’était déjà un progrès que les chefs d’établissements soient sortis de la loi du silence", en utilisant de plus en plus année après année ce logiciel.

Le ministre de l’Education nationale Gilles de Robien a dit "comprendre la réaction des chefs d’établissement qui apparaissent mis en cause, stigmatisés et hiérarchisés dans la violence" alors que "ce n’est pas fondé".
Le ministre a jugé le classement du Point "pas très pertinent" car il est établi à partir "des données brutes qui ne tiennent pas compte du nombre d’élèves dans l’établissement".

Le chercheur Eric Debarbieux, qui dirige l’Observatoire international sur la violence scolaire, a souligné sur France Inter que "les chiffres de Signa sont intéressants mais ils ne nous donnent que ce que les chefs d’établissement veulent bien dire".

Le logiciel Signa "est purement déclaratif, tout n’y figure pas", a renchéri Anne Kerkhove, présidente nationale de la fédération de parents d’élèves de la Peep.
Pour l’autre fédération de parents, la FCPE, "ce classement ne reflète pas la réalité, il donne une vision caricaturale de la situation".

Le sénateur de Seine-Saint-Denis Christian Demuynck (UMP), auteur d’un rapport en 2004 sur la violence scolaire, a fait part de son "indignation" après une parution qui "stigmatise un peu plus" les chefs d’établissement et "met en péril l’outil Signa qui, bien qu’imparfait, a fait ses preuves".

Selon M. Demuynck, "les renseignements transmis par Signa doivent permettre d’identifier les établissements les plus en difficulté afin d’apporter des réponses appropriées et non pas d’attribuer le prix de l’établissement le plus violent. »

----------

Extrait de « Libération », du 01.09.06 : Sauve-qui-peut

On a connu bien des rentrées scolaires lourdes de conflits et émaillées de polémiques, mais, jamais sans doute, la tonalité sous-jacente n’a été comme en cette année à l’angoisse. Suspecté de nourrir la violence et d’engendrer les inégalités, le système scolaire public est soumis à des exigences contradictoires difficiles à réconcilier. La grande peur soulevée par les émeutes des banlieues à l’automne dernier a fait son oeuvre. Certains, chiffres biseautés à l’appui, poussent au sauve-qui-peut. Le gouvernement lance une bouée avec de grands gestes mais sans convaincre les premiers concernés, c’est-à-dire les professeurs. Faut-il le reprocher à ces derniers ou accuser le gouvernement du peu de moyens qu’il s’est donné pour les mobiliser ?

Il ne suffit pas de constater que toutes les choses sont liées l’échec scolaire, la violence dans les établissements et hors d’eux, la ségrégation sociale pour savoir comment les dénouer. Les lois sur l’enseignement privé posent les bases d’un enseignement à deux vitesses. La réussite du privé qui serait plus marquée encore s’il n’existait des freins administratifs à son développement consiste à externaliser habilement les nuisances qu’il produit. Mais, si le privé profite des difficultés du public et les entretient, il ne les a pas inventées. Et, en niant trop longtemps un problème comme celui de l’insécurité des élèves, les acteurs de l’enseignement public ont contribué au désarroi de beaucoup de parents amenés à chercher leur salut dans la fuite. Et à aggraver ainsi la situation.

Comme il n’existe pas de solution simple et comme le service minimum consenti par le gouvernement est loin de correspondre au sentiment d’urgence, tout le monde a plus ou moins la sensation de naviguer droit sur l’iceberg.

Gérard Dupuy

Répondre à cet article