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Professeur référent dans un collège « Ambition réussite » à Amiens (Somme)

4 septembre 2006

Extrait du «  Monde » du 04.09.06 : Les collèges "Ambition réussite" se mobilisent contre l’échec scolaire

Ce vendredi 1er septembre, les enseignants font leur rentrée au collège Arthur-Rimbaud d’Amiens (Somme), la ville dont Gilles de Robien était député et maire jusqu’à ce qu’il devienne ministre de l’équipement, du logement et des transports, en 2002, puis de l’éducation nationale, en 2005. Après un café-croissant dans le hall de l’établissement, les personnels se rassemblent dans la salle de documentation et d’information pour écouter le discours du principal, Eric Alexandre. Avec plus de 76 % d’élèves issus de familles défavorisées sur 360, l’établissement vient d’être classé "Ambition réussite", une des grandes nouveautés de la rentrée. Au total, 249 collèges bénéficient de ce classement qui en fait les mieux dotés de l’éducation prioritaire, avec 1 000 professeurs référents en plus, 3 000 assistants d’éducation et une infirmière dans chaque établissement.

Pour recruter les quatre enseignants référents qui lui étaient attribués, le principal déclare à l’assemblée ne pas avoir voulu faire appel "à des Zorro" qui seraient venus de l’extérieur en conquérants. Trois enseignants ont été recrutés en interne, une quatrième vient d’un collège du centre-ville d’Amiens. De cette réforme de l’éducation prioritaire, le principal n’attend pas des résultats spectaculaires dès la première année. "Face au syndrome d’urgence qui envahit parfois le ministère, nous avons souhaité sortir le drapeau blanc", assure-t-il à ses troupes. Un projet a néanmoins été construit dès le mois de juin et le travail en équipe est renforcé avec une heure de concertation prévue chaque semaine pour toute l’équipe pédagogique.

Quant aux professeurs référents, ils n’assurent que 9 heures de cours devant les élèves, les neuf restantes étant consacrés à de multiples tâches : coordination, encadrement des assistants pédagogiques, soutien aux élèves en petits groupes, liens avec les parents et les écoles rattachées au collège... "Avec les moyens qu’on met à notre disposition, on est condamné à réussir", tranche la principale adjointe, Sandrine Authouart.
Cette année scolaire, l’effort portera prioritairement sur les classes de 6e. En français et en mathématiques, une partie des enseignements sera dispensée en petits groupes de 7 à 8 élèves. "Nous allons essayer de proposer pour chaque notion des angles d’attaque différents de sorte que tous les élèves s’y retrouvent", explique Christiane Derégnaucourt, qui est la seule enseignante référente venue de l’extérieur.

Arnaud Farcy, professeur de mathématiques depuis dix ans au collège, a été poussé par ses collègues à assumer cette fonction. "Ceux-ci voyaient d’un mauvais oeil la venue de professeurs extérieurs, explique-t-il. Alors ils m’ont convaincu." Comme ses collègues, il déplore cependant que des moyens supplémentaires aient été accordés aux établissements classés "Ambition réussite" au détriment des autres. "On se mobilise tous, tout en pensant que ça n’est pas très juste. Des collèges ruraux de la Somme rencontrent eux aussi des difficultés et sont pénalisés en terme de moyens."

Chez les assistants pédagogiques, pour la plupart étudiants, on sent poindre une certaine inquiétude face à la prochaine rentrée. Ils vont être notamment chargés des études surveillées prévues dans le dispositif. "Comment va-t-on désigner les élèves qui auront des heures de soutien ? s’interroge l’un d’eux. Il ne faudrait pas qu’ils se sentent contraints." Les enseignants référents tentent de rassurer : "Pour l’instant, on est tous dans le flou. On ajustera nos pratiques en avançant." François Cassel, professeur d’histoire-géographie, croit beaucoup dans la concertation : "On va tâtonner, expérimenter des choses, mais il est sûr que le fait de pouvoir en parler nous amènera à enrichir nos pratiques pédagogiques."

Martine Laronche

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