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Mixité sociale : les limites des indices de position sociale (Libération) et des classes bilangues et internationales (Le Monde)

14 avril 2023

Décryptage
Mixité scolaire : les IPS, indices utiles ou débat stérile  ?

Depuis leur publication en octobre, les indices de position sociale sont utilisés par nombre de parents d’élèves pour réclamer une meilleure répartition des moyens, en particulier entre le public et le privé. Mais ces données ont aussi leurs limites.

Le ministre de l’Education, Pap Ndiaye, en visite au collège [REP] Georges-Méliès, dans le XIXe arrondissement de Paris, le 9 mars. (Lafargue Raphael/ABACA)

Trois lettres inconnues de l’écrasante majorité des Français ont soudainement fait leur apparition dans les débats sur l’école il y a quelques mois. Depuis leur publication au mois d’octobre, les IPS, les indices de position sociale, sont convoqués dans la plupart des mobilisations et revendications et ont remis sur le devant de la scène les enjeux de mixité sociale à l’école. Retour sur ce que représentent ces données, gardées confidentielles pendant des années.

C’est quoi les IPS ?
Cet indicateur, utilisé depuis 2016 par l’éducation nationale, évalue le statut social des élèves à partir des professions et catégories socioprofessionnelles de leurs parents. Son atout principal : il ne prend pas seulement en compte le niveau de revenus du foyer, mais également son capital culturel. De quoi voir si l’environnement dans lequel un enfant grandit est plus ou moins favorable à sa réussite scolaire.

Ces indices sont compris entre 38 et 179 : 38 pour un élève ayant un parent au chômage et l’autre n’ayant pas renseigné sa profession, 179 pour un enfant ayant un père ingénieur et une mère professeure des écoles. En

Extrait de liberation.fr du 14.04.23

Note du QZ : cet article souligne certaines lacunes des IPS : des collèges hors-EP ayant un IPS bien au-dessous de la moyenne (le collège Lavoisier à Pantin), le caractère déclaratif des catégories socio-professionnelles, la non-prise en compte par l’IPS de critères importants comme la présence d’élèves de Segpa ou d’élèves allophones, la catégorie socio-professionnelle des parents qui vont consulter l’IPS...

 

Mixité sociale au collège : les classes bilangues et internationales, des leviers d’attractivité qui ne font pas toujours leurs preuves
Ces dispositifs, appelés à se multiplier en éducation prioritaire, n’ont pas tous la même efficacité. Pour pouvoir jouer en faveur de l’attractivité d’un collège, d’autres facteurs doivent être réunis.

Le ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, l’a plusieurs fois redit : les classes bilangues, sections internationales et autres classes à horaires aménagés sont un « levier » de mixité. En particulier dans les collèges, où une proportion toujours plus grande d’élèves favorisés est concentrée dans l’enseignement privé. Le raisonnement est simple : si « l’offre scolaire » publique est plus attractive que celle du privé, les familles seront moins tentées d’éviter le collège de secteur. L’argument du maintien de la mixité a été utilisé pour sauver les classes bilangues, remises en cause en 2015 par la réforme du collège. Ces classes, où les élèves étudient deux langues vivantes dès la 6e, avaient au moins le mérite de maintenir un peu de diversité dans des collèges de moins en moins mixtes, arguait-on.

En définitive, si 30 % des classes bilangues ont bien été supprimées à l’époque, un effort particulier a été réalisé pour en maintenir ou en ouvrir dans les collèges de l’éducation prioritaire (REP) : 65 % d’entre eux en proposaient en 2018, selon les derniers chiffres disponibles, ceux du rapport de la mission « territoires et réussite » (2019) codirigée par le professeur d’université Pierre Mathiot et l’inspectrice générale Ariane Azéma. Seuls 59 % des collèges hors REP offrent ce dispositif. En revanche, les sections internationales, réputées encore plus sélectives, sont encore peu nombreuses dans les REP, même si l’éducation nationale en a ouvert quarante-trois à la rentrée 2022 – et que le ministre en a promis seize de plus en 2023.

Quel est l’impact réel de ces dispositifs sur la mixité ? « C’est difficile à dire, indique Youssef Souidi, postdoctorant au CNRS, qui a consacré une thèse à ce sujet. Y compris parce que les bilangues font désormais partie du droit commun des collèges prioritaires, et qu’on a du mal à en faire un facteur différenciant. »

Le recrutement d’un collège étant fortement corrélé à son quartier d’implantation, l’efficacité du dispositif optionnel dépend en grande partie de la mixité préexistante dans le secteur. « Dans une grande métropole, où l’habitat est mixte, l’implantation d’une option attractive peut être efficace », détaille Youssef Souidi. A Paris, la cité scolaire Balzac (17e arrondissement) [hors éducation prioritaire, NDLR], longtemps délaissée, a ainsi retrouvé ses lettres de noblesse en accueillant des sections internationales de la 6e à la terminale. « En revanche, poursuit le chercheur, un collège fortement ségrégué dans un quartier peu mixte aura beaucoup de mal à faire venir des élèves favorisés. »

Extrait de lemonde.fr du 13.04.23

 

Pour les classes bilangues et internationales, voir le MC Mérite, Excellence (gr 5)/
et la rubrique Mérite, Excellence (Rapports officiels, Etudes)

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