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Caroline Moal, une professeure engagée contre les discriminations
Caroline Moal, enseignante à l’école maternelle Romain Rolland à Orly, mène des projets ambitieux axés sur la lutte contre les discriminations. Son engagement a été récompensé cette année lors du concours Nous Autres, où sa classe de petite section a présenté un puzzle géant représentant des bonhommes aux multiples différences. Retour sur une expérience pédagogique marquante qui a permis aux enfants de développer leur sens de la tolérance et de l’acceptation.
Une enseignante déterminée à aborder des thématiques sérieuses avec de jeunes élèves
Caroline Moal est une professeure des écoles expérimentée, cumulant plus de 20 ans d’expérience. Depuis 2004, elle enseigne à l’école maternelle Romain Rolland à Orly. Au sein de cette école, qui compte 10 classes en éducation prioritaire, elle est en charge d’une classe de petite section.
Pour Caroline Moal, enseigner à des élèves âgés de 3 ou 4 ans ne l’empêche pas de mener des projets ambitieux axés sur des thématiques sérieuses, telles que la lutte contre les discriminations, qu’elles soient liées au racisme ou à la LGBTphobie. C’est par hasard que cette enseignante a découvert le concours Nous Autres. « Je cherchais un projet susceptible de motiver mes élèves, et j’ai trouvé ce concours intéressant en raison des messages véhiculés, des valeurs qu’il met en avant, ainsi que de la transversalité des apprentissages qu’il permet, notamment dans les domaines des arts visuels, du langage et de la vie en collectivité. J’ai participé à ce concours pour la première fois en 2021, et ma classe a été récompensée ». Caroline Moal raconte : « Grâce à ce concours, j’ai constaté que les enfants étaient davantage motivés et s’efforçaient de donner le meilleur d’eux-mêmes ». En 2022, elle a décidé de ne pas y participer, mais cette année, elle a choisi de renouveler son engagement, car « il arrive parfois que l’on entende des petites phrases du type « T’es moche », « Les garçons n’ont pas le droit de jouer à la dînette », « Le rose, c’est pour les filles »… ».
Un projet créatif et inclusif : le puzzle géant des bonhommes différents
Les élèves de sa classe de petite section ont présenté au public et au jury un puzzle géant représentant des bonhommes retravaillés collectivement. « Chaque enfant a peint un bonhomme sur une grande feuille, ce qui m’a permis de travailler sur la représentation du schéma corporel. Nous avons pu constater que tous les personnages étaient différents », explique l’enseignante. « J’ai ensuite photographié tous les personnages et les ai découpés en pièces de puzzle. Nous avons créé un grand support que les enfants ont décoré à l’encre afin d’y placer les pièces du puzzle ».
Caroline Moal s’est également appuyée sur la lecture de différents albums jeunesse, tels que « Différents, et alors ? » de Tom Mc Laughlin. La mascotte de la classe a également permis à l’enseignante d’aborder plusieurs situations où les différences peuvent être exacerbées. « Les enfants ont pu constater que les différences, qu’elles soient liées à la taille, aux cheveux, etc., n’avaient finalement aucune importance. Ce qui compte avant tout, c’est de partager des activités ensemble et d’être amis. Comme le souligne une affiche d’Église Gravel, peu importent les différences, nous méritons tous d’être aimés et respectés ». L’enseignante a recueilli les commentaires des enfants à travers une dictée à l’adulte, notant ainsi ce qu’ils avaient exprimé sur le support.
Une cérémonie de remise des prix émouvante au musée du Quai Branly – Jacques Chirac
Le mardi 16 mai, Carole Moal et ses 25 élèves de petite section se sont rendus à la salle du musée du Quai Branly – Jacques Chirac pour recevoir leur prix. « Cette cérémonie, en présence de Maureen Dor et Lilian Thuram, représentait l’aboutissement de tout notre travail », raconte l’enseignante. « Notre directrice d’école et la mairie ont fait tout leur possible pour que nous puissions assister à la remise des prix, et je les remercie sincèrement pour cela. Bien que nous ayons été contraints par le temps et n’ayons malheureusement pas pu rester jusqu’à la fin de la cérémonie, les organisateurs se sont montrés très compréhensifs et nous ont réservé un excellent accueil. Les enfants – et les adultes aussi ! – garderont de beaux souvenirs de cette expérience ». Peu d’enfants connaissaient Lilian Thuram au préalable, mais « je leur avais montré une photo de lui avant notre visite au musée ». Du côté des parents, la fierté était prédominante. « Certains étaient impressionnés, d’autres ont félicité les enfants. Certains n’ont pas réagi immédiatement, c’est en voyant les photos qu’ils ont réalisé »
Lilia Ben Hamouda