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Mixité sociale. Lorenzo Barrault-Stella (Cnrs) propose deux solutions : retour de "la compétence de la sectorisation des collèges aux acteurs de l’Etat", "extension de la carte scolaire à l’enseignement privé" (Le Monde)

1er juin 2023

« Le manque de mixité provient de l’incapacité du politique à réguler les choix scolaires »
TRIBUNE
Lorenzo Barrault-Stella
Chercheur au CNRS

Lorenzo Barrault-Stella, chercheur au CNRS, analyse, dans une tribune au « Monde », les raisons du manque d’ambition du plan du ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, au sujet de la mixité sociale à l’école.

[...] Ce sont, dans l’état actuel du droit, les collectivités locales (départements et communes, selon les degrés) qui définissent la sectorisation et cela implique un retour de la compétence de la sectorisation des collèges, transférée en 2004 aux départements, aux acteurs de l’Etat (au niveau central ou académique) qui sont plus à même que les élus locaux de mettre en œuvre un projet national d’ampleur.

L’enjeu est de lutter contre d’éventuelles pressions locales qui peuvent limiter le volontarisme politique, tout autant que de simplifier l’organisation institutionnelle en confiant la sectorisation et l’affectation aux mêmes autorités. Cette première intervention sur la sectorisation nécessite un travail politique important, notamment entre le ministère et les élus locaux, en lien avec les réformes de l’Etat (qui induisent de nombreuses fermetures de classes tandis que l’on débat de la mixité).

En complément, une seconde action est indispensable : une extension de la carte scolaire à l’enseignement privé. Rien n’est possible sans ce levier et l’intervention politique ne peut rester suggestive. Sur le plan juridique, cette évolution ne pose aucune difficulté. Les obligations liées au financement par l’Etat sont déjà nombreuses et celle-ci serait légitime vu la place occupée par le privé dans la ségrégation actuelle. Mais l’on sait les résistances politiques qu’un tel projet a induites historiquement, par exemple les contestations de 1984 qui entraînèrent la chute du ministre de l’éducation nationale [Alain Savary] alors même que la proposition constituait une promesse présidentielle. [...]

Extrait de lemonde.fr du 30.05.23

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