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Lettre de l’OZP au ministre de l’Education nationale sur les missions des coordonnateurs et la place du primaire dans la réforme des ZEP

30 septembre 2006

Genevilliers, le 27 septembre 2006

 

Monsieur le Ministre,

Après avoir créé l’an dernier les Réseaux Ambition Réussite, vous avez annoncé votre intention de poursuivre la réforme de l’éducation prioritaire au cours de la nouvelle année scolaire par une action dans les autres zones, les Réseaux de Réussite Scolaire.
Cette action nous semble d’autant plus nécessaire et urgente que, dans l’opinion publique comme dans le discours des responsables académiques, s’est répandue l’idée que l’éducation prioritaire se concentrait sur les seuls RAR et que cela sous-entendait un abandon des autres zones. Avant que la seconde étape de la réforme ne soit annoncée, nous tenons à vous faire part de nos préoccupations sur deux points précis.

1 - La place des écoles dans les Réseaux

La réforme est souvent perçue et présentée sur le terrain comme concernant principalement les collèges. Autant il nous paraît utile de faire des collèges le point d’appui administratif de l’éducation prioritaire, autant il serait grave de limiter l’implication pratique du premier degré, même si un quart des professeurs référents sont issus du primaire. La césure entre le premier et second degré reste malheureusement profonde ; l’ignorer peut conduire à un repli des écoles.

C’est pourquoi il nous paraît nécessaire d’une part de réintroduire les IEN comme membres de droit du comité exécutif avec la possibilité d’en assumer la direction et d’autre part de réaffirmer le rôle des coordonnateurs, et cela afin de confirmer l’existence et le rôle du réseau et de son projet et d’éviter que les écoles n’apparaissent comme un appendice ou une annexe du collège.

2 - Le rôle des coordonnateurs de réseaux

La circulaire du 30 mars 2006 mentionne seulement : "Le coordonnateur devient secrétaire de ce comité exécutif [du RAR], notamment chargé de préparer ses décisions et de les mettre en oeuvre ». Ce texte, et en particulier le terme de secrétaire, peut être interprété de manière très restrictive.

Cette mission s’ajoute aux missions plus anciennes, définies dans la lettre de mission instituée en 2003 et qui restent à nos yeux essentielles : en effet, « concevoir et faire vivre un projet de réseau qui ne soit pas la simple juxtaposition des projets des écoles et du collège, participer aux instances de la politique de la ville et aux programmes de réussite éducative » sont des missions qui s’incarnent dans une fonction qui avait trouvé sa place partout où l’éducation prioritaire était vivante.

Certes, dans les RAR, un ajustement des missions des coordonnateurs et de celles des professeurs référents est à prévoir. Il nous paraît cependant nécessaire de réaffirmer le maintien de cette personne ressource dans les réseaux et l’importance de sa mission.

Veuillez croire, Monsieur le Ministre, à mon attachement au service public de l’Education Nationale.

Le Président de l’OZP

Nicolas RENARD

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7 Messages de forum

  • je pense qu’il était urgent et absolument nécessaire d’interpeler le ministre sur ces deux questions essentielles restées trop floues ; le flou entraînant, à l’heure des suppressions de postes, de fortes envies des IA de récupérer les postes des coordo ...
    sur ce point précis (les coordo) je me demande si les tendances actuelles ne nous poussent pas à réfléchir plus avant à l’évolution de leurs missions :
    il semble, et je m’en félicite personnellement, que l’accent soit davantage mis sur le pédagogique dans les ZEP, sur le travail dans la classe, suivant en cela les mises en garde répétées des chercheurs et praticiens qui alertent depuis longtemps sur l’activité trop périphérique des projets ZEP, sur l’extraordinaire du projet, sur les actions vitrine ...mais si l’essentiel se joue dans la classe, dans le cours dans l’acte pédagogique quotidien ...à quoi peut bien servir le coordonnateur ? je le crois pourtant indispensable ce coordonnateur pour travailler à la continuité et à la cohérence de l’action pédagogique dans et hors l’école ...pour apporter sa contribution à l’analyse des difficultés des élèves et à la mise en place au suivi et à l’accompagnement de dispositifs et actions capables de sortir les élèves d el’échec.. mais pour affirmer son rôle, le renforcer n’est-il pas temps pour lui de légitimer son action auprès de ses collègues en validant le CAFIPEMF par exemple et/ou en lui permettant de valider une formation continue, une expertise professionnelle ? Le profil du coordonnateur ses compétences ne doivent-elles pas évoluer ?
    je sais pour en connaître beaucoup, qu’une bonne partie d’entre eux ont déjà une formation pédagogique renforcée (validée ou non) ; n’est-il pas temps de poser cette question sur la table des négociations et de permettre aux coordonnateurs de valiser les acquis de l’expérience et de poursuivre et approfondir une formation pédagogique ?
    sarah nordest

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    • Rédaction de votre message 2 octobre 2006 10:25, par OZP

      Un conseil technique aux participants aux forums :

      Pour créer un paragraphe dans votre texte, aller à la ligne ne suffit pas (cela ne sera pas pris en compte par le logiciel). Il faut insérer une ligne blanche (comme dans ce texte).

      Cordialement

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  • La place des écoles se réduirait-elle à la réintroduction d’un IEN ?

    Faut-il rappeler que le comité exécutif est constitué - d’après les textes - du principal du collège, de son adjoint, des directeurs des écoles élémentaires et maternelles du RAR et du coordonnateur devenu secrétaire ?
    Ça fait quoi comme "rapport de force" (s’il y en a besoin) premier degré/second degré ?
    (pour le RAR dans lequel je suis, 2 représentants du collège, 6 des écoles primaires plus moi qui suis enseignant en CE1 à mi-temps).

    Ah ! On a besoin de VRAI chef, étiqueté comme tel ?

    Très étrange aussi la formule pour demander la réintroduction de l’IEN "avec la possibilité d’en assumer la direction" !!!
    Wouahou...... les textes du BO n°14 sur la relance de l’Education Prioritaire.... donne le "pouvoir" au Comité Exécutif (sans préciser s’il y a un, deux ou trois "chefs" ce qui permet que la "direction" soit "collective" ou pour prendre des termes qui fassent moins peurs que les décisions soient prises avec l’accord au minimum de la majorité - puisque personne n’a la fonction de "responsable" du RAR)

    Pour l’OZP, "la direction" doit être remise dans les mains d’un chef, un vrai ! (Sinon c’est le Chaos ?)

    Ah ! la soumission à l’autorité a encore de beaux jours devant elle.....
    (Milgram, Stanley Milgram.... on a besoin d’obéir, d’obéir, d’obéir.... sinon on est tout désorienté)

    Et on veut former des citoyens responsables ?

    Stéphane Tabourin
    instituteur et coordonnateur ZEP/Secrétaire de CE de RAR

    Par ailleurs, je n’ai rien contre le fait que l’IEN fasse partie du Comité Exécutif...
    Dans notre RAR , nous avons fait "entrer" au Comité Exécutif l’IEN, une conseillère pédagogique et la directrice de la SEGPA..... mais on sait tous... que ce qui fait loi .... ce sont les textes et rien que les textes..., non ?

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    • La formule pour demander que l’IEN soit réintroduit dans le comité exécutif est le résultat à la fois du bon sens et de l’expérience.

       Le bon sens car un dispositif interdegrés ne peut exclure, a priori, le responsable de l’un des deux degrés. Il faut que les deux autorités y participent et, selon les ressources locales, selon les possibilités, selon les compétences et les intérêts, que ce soit l’un ou l’autre qui assure la conduite des affaires, dans le cadre d’une équipe où chacun aura sa part.

       L’expérience, c’est celle de 25 années de « trio infernal » ou de « trio génial » comme on le dit en souriant. Le trio est composé du principal, de l’IEN et du coordonnateur. Evidemment, il y a d’autres personnes à considérer, les directeurs d’écoles et les chefs de projets des ZUS, notamment. Mais l’expérience montre que lorsque ce trio fonctionne bien, c’est toute la ZEP qui devient performante.

      Aussi, la demande de l’OZP, faite dès décembre 2005, réitérée en avril 2006 et aujourd’hui me semble de bon sens (avis personnel, je ne représente pas l’OZP en disant cela).

      Quand à la réalité de la direction, si vous pouvez l’assumer collectivement : bravo ! Ni dieu, ni maître ! Parfait ! Mais là encore, l’expérience montre qu’il est préférable d’instituer des dispositifs avec un responsable identifié. Si celui-ci parvient à dépasser la hiérarchie pour aboutir au travail en équipe, il perdra sa qualité de dieu ou de maître, mais il aura réussi !

      Enfin, pour terminer la lecture de cet excellent message, le rapport aux textes me semble, lui aussi, un peu formel : oui, nous sommes dans un état de droit et les textes sont essentiels. Mais j’y apporterai deux correctifs.

       D’une part, les textes sont plus ou moins valables, plus ou moins appliqués. Que vaut une circulaire dans le BO devant un texte législatif au JO ? Rien. Du vent. Texte ne signifie pas puissance, il faut voir quel est le genre du texte. Mais aussi s’il est appliqué : la circulaire du 11 septembre 2003, fort bien rédigée, n’a jamais eu la moindre application. Les CRS (contrats de réussite scolaire) prévus n’ont pas été mis partout en place et surtout les recommandations intelligentes qui s’y trouvaient n’ont jamais été appliquées. Ajoutons que même des lois, faute de décrets d’application ou de diffusion auprès de ceux qui doivent les appliquer, ne sont que du vent. Un exemple : l’article 142 de la Loi de juillet 1998 sur la lutte contre l’exclusion, qui donne une obligation aux équipes éducatives du premier et de second degré, n’a jamais été diffusée à ces équipes et reste inappliquée dans la plupart des écoles, collèges et lycées, faute d’être connue.

       D’autre part, la qualité de ceux qui mettent en œuvre les textes est essentielle. Regardons les ZEP : les textes sont les mêmes pour tous et pourtant une partie apporte une plus-value importante aux résultats attendus (cf. par exemple le rapport Moisan-Simon), d’autres enfoncent encore plus leurs élèves dans l’échec scolaire. Pourquoi ? Diverses raisons l’expliquent mais les textes sont pourtant les mêmes.

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    • Bizarre ce dérapage du "pilote" au "chef" (fasciste, bien entendu).
      Je pensais que dans l’Education nationale vous aviez dépassé ce genre d’enfantillages !
      Le besoin de chef ? Mais qui en parle ? Vous, monsieur Stéphane et ce n’est pas dans la lettre au ministre.
      L’autogestion est parfaite : que chaque ZEP établisse ses programmes, fasse passer ses propres examens et décerne ses propres diplômes : je suis sûre que la droite sarkozienne serait ravie de ça : les inégalités augmenteraient vite.
      Une mère de plusieurs élèves en ZEP

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  • MERCI, merci d’avoir si rapidement et si directement relayé deux préoccupations majeures. Merci, très sincèrement.

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