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45 classes « prépa » en Ile-de-France hors Paris

11 octobre 2006

Extrait du site « VousNousIls », le 11.10.06 : Loin des prépas parisiennes, des lycées de banlieue misent sur l’excellence

Les classes prépas de banlieue misent de plus en plus sur l’excellence en recrutant des bons élèves de leurs secteurs, un système différent des écoles d’élite et des institutions parisiennes tentées par la discrimination positive.

L’académie de Créteil (regroupant la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et la Seine-et-Marne), compte par exemple 21 lycées proposant une ou plusieurs classes prépas aux grandes écoles scientifiques ou littéraires (CPGE).
Autre grand secteur couvrant quatre départements (Yvelines, Essonne, Val d’Oise et Hauts de Seine), le rectorat des Yvelines recense de son côté pas moins de 24 prépas.

Dans le même temps, l’Ecole normale supérieure (ENS) de Paris a rejoint mardi la soixantaine de grandes écoles qui signent des conventions avec des établissements de banlieue pour faire venir chez elle des lycéens méritants. De même, le prestigieux lycée Henri IV de Paris vient d’ouvrir une pré-prépa aux élèves dits "défavorisés".
"Il est important de recruter localement, je crois aux vertus de l’exemple, si on montre que l’ont peut entrer en école d’ingénieur en ayant été dans un lycée moyen à côté, cela peut donner envie à d’autres de venir", explique à l’AFP Jean-Jacques Maillard, directeur de l’Institut supérieur de mécanique (Supmeca), une école d’ingénieur située à Saint-Ouen.

Il a participé à la création d’une nouvelle classe préparatoire scientifique en Seine-Saint-Denis basée au lycée Jacques Feyder d’Epinay-sur-Seine. L’Institut Galilée de l’université Paris XIII de Villetaneuse et Supmeca y assurent un tutorat, cette prépa devant ensuite permettre aux élèves d’intégrer leurs filières ou d’autres cursus d’ingénieurs.

"J’ai vu pas mal d’élèves de banlieue déchanter après être allés dans des filières d’excellence à Paris. Ils ont au minimum deux heures de trajet par jour, se retrouvent à 35 par classe, ce n’est pas pratique, tandis qu’en allant en prépa ici, ils peuvent mieux travailler et les effectifs sont réduits", plaide Bruno Choquer, proviseur du lycée Saint-Exupéry à Mantes-la-Jolie (Yvelines).

Le lycée Saint-Exypéry possède une classe prépa littéraire, une scientifique et une prépa aux écoles de commerce. Il recrute notamment dans le secteur des Mureaux et de Mantes : "nous avons des élèves de toutes origines et sommes un exemple d’intégration", se félicite M. Choquer.
Il regrette que "trop de bons lycéens s’auto-censurent face aux prépas" et aimerait que ce système soit mieux reconnu.

Pour y remédier, son équipe se rend régulièrement dans les lycées voisins pour "désacraliser l’image de la prépa".
D’autres chefs d’établissements se mettent aussi à innover avec des prépas expérimentales. Le lycée Gustave Eiffel de Gagny (Seine-Saint-Denis) a ouvert à la rentrée une classe d’arts préparant aux écoles d’architecture et à des établissements supérieurs d’arts, type école Estienne ou école Boulle.

"Nous nous situons près de Clichy-sous-Bois, après ce qui s’est passé (les émeutes, ndlr) nous voulons incarner une offre culturelle qui donne aux jeunes des quartiers une issue éducative" souligne Jean-Louis Auzan, proviseur du lycée Gustave Eiffel.

Mais pour que cela fonctionne, "il nous faut les mêmes moyens qu’à Paris", ce qui n’est pas encore le cas, rappelle le proviseur.

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