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Ségrégation scolaire : la situation des communes belges

19 octobre 2006

Extrait de « Alter échos » du 18.10.06 : Avantages sociaux, ségrégation scolaire : les communes prises dans le quasi-marché scolaire

La commune constitue-t-elle un niveau pertinent pour « réguler » les concurrences entre écoles ? Chacun en a entendu parler depuis la publicité donnée aux enquêtes internationales PISA, un des enjeux fondamentaux de la politique éducative en Communauté française est de mieux maîtriser notre « quasi-marché » scolaire et les inégalités qu’il renforce. Dans le cadre de la politique menée par l’échevinat de l’Instruction publique, des communes ciblent certaines actions sur les publics les plus fragiles. Mais malgré quelques expériences limitées de-ci de-là, peu travaillent selon une approche « territorialisée », qui prenne en compte l’ensemble des élèves et des écoles de la commune quel que soit le réseau. C’est que les phénomènes de concurrence dépassent et de loin les limites d’une commune et d’un seul réseau... Explications en commençant par l’ (inévitable) exemple des « avantages sociaux ».

(...)

Des actions sociales limitées

La question des concurrences entre écoles ne peut en aucun cas se réduire à la question des avantages sociaux. Les mécanismes structurels spécifiques qui aggravent les inégalités scolaires sont avant tout liés à la ségrégation des publics entre établissements, plus forte en Belgique francophone qu’ailleurs. Comme tout système concurrentiel, notre système éducatif a en effet ses gagnants et ses perdants ; et parmi ces derniers, se trouvent les établissements qui voient se concentrer en leur sein les publics en difficulté. Mais le débat sur les avantages sociaux est emblématique des difficultés pour les communes de mettre en œuvre des politiques qui permettraient de contrer ces phénomènes. Ces difficultés sont de plusieurs ordres.

Tout d’abord, la commune est partie prenante en privilégiant naturellement les écoles dont elle est le pouvoir organisateur afin que celles-ci attirent le plus grand nombre possible d’élèves. Bien sûr, nombre de communes vont cibler une partie importante des moyens qu’elles ajoutent aux subsides de la Communauté française sur les écoles dont le public est le plus défavorisé. Certaines de leurs écoles, sorties de la discrimination positive, verront par exemple leurs moyens maintenus grâce à un effort budgétaire communal. Cela contribue à la lutte contre les inégalités, mais de manière trop restreinte vu l’ampleur du défi. Les municipalistes ajouteront que le décret « avantages sociaux » n’a rien arrangé : certaines communes pauvres et/ou en difficulté financière ont simplement supprimé ces services puisqu’elles ne pouvaient les étendre à toutes les écoles.

Des politiques communales qui visent l’ensemble des écoles qui se trouvent sur le territoire sont en fait plutôt rares. Ces démarches, pour intéressantes qu’elles soient, vont souvent se limiter aux élèves qui se trouvent dans des situations difficiles. Des dispositifs « Zep » (Zones d’éducation prioritaires qui ont précédé les discriminations positives) ont, par exemple, été maintenus par certaines communes, comme Saint-Gilles, pour amener les écoles de tous les réseaux à collaborer avec d’autres acteurs de la zone concernée. Des initiatives se poursuivent dans ce cadre mais sont sur le déclin : aucun acteur n’ayant réellement d’intérêt financier à s’y investir puisque le financement de la D+ est ciblé sur chaque école.

Autre exemple à Anderlecht, l’Antenne scolaire2 « accueille et accompagne tous les jeunes, résidant sur le territoire anderlechtois ou fréquentant une école de la commune, qui sont confrontés à une problématique scolaire, ainsi que leurs familles ». L’Antenne apporte aussi son soutien « aux équipes pédagogiques (directeurs d’école, enseignants, médiateurs scolaires) qui mettent en place des projets en rapport avec la problématique du décrochage scolaire, de la violence intra-scolaire et la citoyenneté ». « Depuis 4 ans, l’Antenne a intégré dans son action l’accompagnement des primo-arrivants particulièrement lors de l’inscription », précise Sabine Buyle qui travaille dans ce service.

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