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"Si les enfants votaient" : Lyes Louffok nous parle de son nouveau livre et de ses propositions pour les enfants
À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, nous avons rencontré Lyes Louffok, ancien enfant placé et militant des droits de l’enfant. Dans son nouveau livre "Si les enfants votaient - Plaidoyer pour une politique de l’enfance" paru le 23 mars dernier, Lyes Louffok revient méthodiquement sur les maltraitances institutionnelles subies par les enfants et sur les carences de l’Aide Sociale à l’Enfance, qui prend en charge les enfants placés en France. Engagé depuis toujours dans la cause de l’enfance, le militant formule dans ce nouveau livre des propositions concrètes pour améliorer les conditions de vie des enfants. Entretien.
Après avoir publié « Dans l’enfer des foyers » en 2014 et l’avoir adapté en téléfilm diffusé sur France 2 en novembre 2021, vous publiez cette fois-ci un livre résolument politique intitulé « Si les enfants votaient – Plaidoyer pour une politique de l’enfance ». Pourquoi avez-vous écrit ce livre ? Pourquoi ce titre « Si les enfants votaient » ?
Extrait de france-parrainges.org de mars 2022
Le combat de Lyes Louffok, porte-voix des enfants placés
Ce militant de 29 ans traque les dysfonctionnements de l’aide sociale à l’enfance et veut faire appliquer l’interdiction de placement des jeunes dans des hôtels.
Par Solène Cordier
La colère est le « moteur » de Lyes Louffok. Elle vibre en lui depuis son enfance meurtrie de gamin placé, trimballé de foyers en familles d’accueil. Cela fait des années que le militant de 29 ans dénonce sans relâche les dysfonctionnements du système de l’aide sociale à l’enfance (ASE), qui prend en charge environ 300 000 mineurs chaque année.
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Récemment, sa colère contre l’exécutif est montée d’un cran, en apprenant le suicide d’une jeune fille de 15 ans, Lily, dans l’hôtel où elle avait été placée par les services départementaux du Puy-de-Dôme. « Vous vous rendez compte, on parle d’une gamine de 15 ans, dont l’Etat avait la responsabilité ! Dès qu’un enfant “normal” se suicide et qu’il y a un soupçon de harcèlement scolaire, ça fait la “une” des journaux. Là, rien, on n’a entendu aucun ministre, aucun responsable politique à part Perrine [Goulet, députée MoDem de la Nièvre, ancienne enfant placée] », accuse-t-il lors de notre rencontre, quelques jours après le drame survenu le 25 janvier. Quelques jours plus tôt, dans un tweet prémonitoire, Lyes Louffok avait prévenu : « Si un autre enfant est assassiné, violé ou se suicide, l’Etat sera considéré comme responsable. Je promets que nous ne laisserons pas passer cela. »