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Un maître en plus en co-intervention pour la lecture dans les écoles REP de La Roche sur Yon, en Vendée (maville.com)

17 novembre 2004

Extrait du « maville.com » du 17.11.04 : dans la ZEP de La Roche-sur-Yon (85)

Un maître en plus, pour mieux suivre : dans la Zone d’éducation prioritaire, Benoît Duranteau aide des élèves.

La Zone d’éducation prioritaire (ZEP) de La Roche commence à bien le connaître : depuis l’année dernière, Benoît Duranteau fréquente différentes écoles pour travailler « en co-intervention » avec certains enseignants. Un dispositif mis en place dans le cadre de la prévention contre l’illettrisme. L’enseignant préfère parler « d’aide à la lecture ».

Au tableau, des petits papiers blancs, chacun porteur d’une syllabe. De nombreux enfants lèvent la main : ils ont « trouvé » un mot à composer. Ce n’est pas le cas de tous ces petits « CP ». Accroupi près de l’une des petites tables, dans les murs de l’école Jean-Yole, Benoît Duranteau, enseignant, aide un élève pendant que... la maîtresse valide les solutions trouvées par les plus rapides. Oui, oui : il y a bien deux enseignants en présence dans cette classe de la ZEP de La Roche (1) ! A voix basses, le maître et le garçon déchiffrent ensemble les syllabes affichées. Soudain, la petite main se lève et l’élève, tout sourire, va assembler trois étiquettes : « Voi/tu/re : très bien ! », encourage la maîtresse.

« J’ai mes repères : je sais quels élèves ont le plus de difficultés », explique Benoît Duranteau, qui est donc un enseignant un peu particulier, le seul de ce type, en fait, à La Roche-sur-Yon. Pour les élèves de CP, il intervient en effet une journée par semaine dans les écoles Jean-Moulin, Laënnec, Pont-Boileau et, donc, Jean-Yole, toutes dans la ZEP. Benoît Duranteau détaille : « Ce poste a été créé l’an dernier : comme j’étais remplaçant, mais sans poste à la mi-septembre, j’ai accepté la proposition d’intervenir dans plusieurs écoles, notamment dans le cadre de la prévention de l’illettrisme. »

Co-intervention

Concrètement, avec les CP, Benoît Duranteau travaille essentiellement « en co-intervention » : « C’est la méthode que l’inspection académique veut favoriser, mais cela suppose que les enseignants acceptent de travailler sous mon regard, et ce n’est pas toujours facile pour eux. » Alors Benoît Duranteau avoue aussi travailler, parfois, en demi-groupe.

A Jean-Yole, Catherine Constantin dit qu’elle fait cours « exactement comme d’habitude ». « J’y crois tous les matins », dit-elle, malgré ses « dix ans de ZEP ». Elle confie, avec beaucoup de pudeur, que « certains enfants vivent dans un contexte très difficile ». Elle précise délicatement : « Les familles font ce qu’elles peuvent. »

Difficultés en maternelle

Catherine Constantin prend aussi le soin de revenir sur la notion d’illettrisme : « Cette intervention a lieu dans le cadre de la prévention de l’illettrisme, car les collègues de maternelle ont pu déceler des difficultés de suivi l’année dernière, mais en CP, ce mot n’a pas vraiment de sens, puisque précisément cette classe fait partie de celles qui permettent d’apprendre à lire. »

Pour les deux enseignants, la co-intervention porte déjà ses fruits. « Je pense en particulier à un enfant, qui a vraiment des difficultés, mais qui, accompagné, marche très bien », se réjouit Benoît Duranteau, qui avoue « une petite frustration » de ne pas avoir sa propre classe, mais semble visiblement très satisfait de son expérience. « A côtoyer les collègues, j’apprends des choses et d’ailleurs, je véhicule ainsi des pratiques : j’ai une jeune collègue qui est bien contente que je lui raconte, de temps en temps, comment procèdent des collègues plus expérimentés », conclut Benoît Duranteau.

Claire Haubry.

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