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Académie de Strasbourg : témoignages de trois professeures des écoles en EP, dont une ancienne élève de Clin et une maîtresse formatrice (Magazine académique)

26 mai

Magazine de l’académie de Strasbourg en Actions n° 4, 2024,

p.54-55
Meral U, enseignante en classe de CP/CE1 à l’école [REP+] Furstenberger de Mulhouse

Meral U. est enseignante en classe de CP/CE1 à l’école Furstenberger de Mulhouse. Travail d’équipe, développement de pédagogies innovantes, activités de formation et accompagnement des élèves : découvrez son portrait

Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Je suis enseignante en classe dédoublée à l’école Furstenberger de Mulhouse et je suis maître formatrice. J’ai un parcours personnel d’élève atypique : allophone et très réservée, j’ai d’abord été orientée en CLIN à l’entrée à l’école élémentaire et après j’ai rejoint le parcours ordinaire en CE1.
Mon enseignant de CLIN a réussi à me mettre en confiance. La CLIN était la classe d’intégration à l’époque. Une fois que j’ai pris plaisir à être à l’école, ça a toujours continué de la même manière. L’école a une place importante pour moi.
J’ai toujours eu une appétence pour apprendre. Par la suite, après l’obtention du CRPE, j’ai assez rapidement demandé à être sur Mulhouse donc je suis dans l’école depuis 2009. J’ai longtemps enseigné en cycle 3 et depuis 2018, je suis en classe dédoublée. J’ai une année sur deux des CP et des CE1. Pour moi, c’est un privilège d’enseigner dans ce dispositif.

Quel rôle joue le collectif dans vos missions ?
Je pense que le travail d’équipe est indispensable ! Il est moteur et motivant pour les enseignants, il dynamise l’ensemble et il permet aussi aux équipes d’échanger, de confronter leurs regards et de créer des outils pour la réussite des élève.
Chaque année, nous menons des projets interdisciplinaires avec mes collègues. Ils sont fédérateurs
et motivants pour nos élèves et ça nous permet aussi de donner du sens à nos apprentissages.

Quels sont les projets menés en classe ?
Je donne une grande place à la littérature de jeunesse et aux arts. De la même manière, en tant que formateur, j’ai le souci de faire progresser mes élèves donc j’ai mené personnellement des projets de pédagogie didactique pour l’apprentissage de la lecture et dans la compréhension. Par la suite, j’ai voulu le transposer dans la résolution de problèmes. Bénéficiant des formations dans le cadre du plan mathématiques, j’ai mis au cœur de ma pratique pédagogique le triptyque « manipuler, verbaliser, abstraire » issu de la démarche dite de Singapour. Je vois les bénéfices à l’heure actuelle : les élèves progressent énormément. Ça permet aussi une meilleure compréhension des situations problèmes, de la numération et du calcul.
Ce que j’apprécie vraiment avec ma casquette d’enseignante, c’est la richesse du métier. C’est le fait de pouvoir créer continuellement et de pouvoir motiver mes élèves par des projets, de créer des outils personnalisés pour leur permettre d’avancer, de progresser et de voir ce que ça peut donner !

Extrait de ac-strasbourg.fr

 

Lettre n° 2

p.27

Alexandra Lutton, enseignante en classe de CM1 et professeure des écoles maîtresse formatrice

Alexandra Lutton est enseignante en classe de CM1 et professeure des écoles, maîtresse formatrice. Ses missions au service de la réussite des élèves de notre académie sont très diversifiées.

Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Je suis enseignante dans une école en REP à Strasbourg et j’y travaille depuis 6 ans. J’ai une classe de CM1 cette année et j’enseigne depuis une douzaine d’années. Je suis d’abord partie aux États-Unis pendant une année pour faire de l’enseignement dans une école en immersion. Ensuite, j’ai fait deux années au Caire dans un lycée français puis deux années au Bangladesh toujours dans un lycée français et je suis enfin revenue à Strasbourg pour passer mon concours et enseigner au sein de l’académie.

Vous avez également des activités de formation ?
Pour la deuxième année, je suis PEMF, ça veut dire « professeure des écoles maîtresse formatrice ».
Ainsi, il y a trois volets dans mon métier. 2/3 du temps, je vais enseigner face aux élèves. Le reste du temps, je suis déchargée une fois dans la semaine pour aller soit visiter des jeunes professeurs en classe, des stagiaires, soit enseigner à des étudiants qui veulent devenir professeurs des écoles, soit aider mes collègues en formation continue. Donc j’ai plus un rôle de médiatrice à ce moment-là.

En quoi consistent ces activités de formation auprès des professeurs des écoles stagiaires ?
Quand je vais suivre des professeurs des écoles stagiaires, je vais les voir en classe. En général, ça se passe pendant une matinée d’observation. Je vais observer leurs gestes professionnels et la manière dont ils mettent en place les leçons. Je vais également observer la manière dont ils interagissent avec les élèves et ensuite, on va faire un petit bilan ensemble pour les aider à travailler sur leur point d’appui et pour voir comment ils pourraient améliorer certaines choses. J’ai donc principalement un rôle de conseil. Je les accueille également dans ma classe, soit en observation, soit pour mettre des choses en place à tester et je peux les aider également bien sûr à construire des séances, leur donner des outils éventuellement. C’est quelque chose qui, je trouve, permet de développer un certain dynamisme et de l’énergie !
27

Extrait de ac-strasbourg.fr

 

N° 1
p. 22
Céline Haller Enseignante en classe de CM1-CM2 à l’école Rep+ Rosa Parks de Strasbourg

Ce projet a complètement changé ma façon d’enseigner et mes pratiques pédagogiques »
Céline Haller a mis en place des petits déjeuners pédagogiques au sein de son établissement. Nutrition, gestion d’un budget, coopération… Les apprentissages sont nombreux et ce projet a totalement transformé la vision qu’elle avait jusqu’alors de l’enseignement.

Comment est né le projet des petits déjeuners en classe ?
ll y a une dizaine d’années, pendant une séquence de sciences, j’ai constaté que mes élèves venaient souvent le ventre vide à l’école et il y avait un vrai manque de motivation et d’implication au cours de la journée. Ce jour-là, on avait pris un petit déjeuner ensemble en classe pour étudier les besoins de l’organisme et l’équilibre alimentaire.
Au début, mes objectifs étaient donc vraiment basés sur les apprentissages scientifiques. Pourtant, j’ai rapidement noté des conséquences positives que je n’avais pas du tout anticipées comme la cohésion de classe, la coopération, le travail enprojet, la transversalité et surtout le côté pratique des apprentissages.
En constatant tous ces bienfaits, j’ai adapté ce projet, je l’ai ouvert à d’autres matières et j’en ai fait un vecteur pédagogique et une colonne vertébrale pour tous mes apprentissages qui sont toujours liés à ce côté pratique qu’offre le petit déjeuner.
Ce projet a complètement changé ma façon d’enseigner et mes pratiques pédagogiques puisque je me base désormais sur le concret pour faire construire le sens aux enfants. Je vais du pratique vers le théorique. Grâce à ce projet, j’ai également découvert les compétences psychosociales et je prends vraiment l’enfant dans son
entièreté. Ce prisme-là, je ne l’avais pas envisagé au tout début de ma pratique et il a vraiment transformé ma manière d’enseigner.

Comment s’organise la préparation des petits déjeuners ?
Ce sont mes élèves qui prennent en charge l’organisation du repas. Aujourd’hui, c’est tout le groupe scolaire qui participe à ce dispositif et 300 000 enfants à travers le territoire national puisqu’il est inscrit dans le plan pauvreté du gouvernement depuis 2019 et il a été reconduit cette année au mois de septembre.

Quel est l’impact des petits déjeuners sur l’ambiance de classe ?
Je découvre une nouvelle façon d’enseigner à travers ce projet et je vois les enfants beaucoup plus investis. Cette façon-là d’enseigner est très efficiente et créé un climat bienveillant et agréable dans la classe tant pour les enfants, les parents que pour moi.

Cette école-là, c’est l’école de la confiance et on y vient avec plaisir

Extrait de ac-strasbourg.fr

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