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Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan
Note d’analyse, 155, juin 2025
Niveau scolaire : faut-il s’inquiéter ?
De nombreuses enquêtes permettent aujourd’hui de suivre de façon rigoureuse l’évolution des compétences des élèves dans le temps et de comparer le niveau des élèves français à celui de leurs homologues d’autres pays. Elles montrent d’abord que, en comparaison internationale, les élèves français ont un niveau moyen, voire faible, notamment en mathématiques et en sciences. C’est au primaire que la situation est la plus préoccupante. Le niveau des élèves en mathématiques s’est fortement dégradé au cours des trente dernières années, tant au primaire qu’au collège, les évolutions des compétences en sciences et en compréhension de l’écrit étant moins alarmantes. Point important, la faiblesse relative des élèves français est générale : elle touche les élèves de milieu modeste comme favorisé, les élèves les plus en difficulté comme les meilleurs, les garçons comme les filles.
Auteur
Pierre-Yves Cusset
Chef de projet
À quel point faut-il s’inquiéter de cette situation ? Quelles conséquences peut-on en attendre pour la qualité des formations dans le supérieur, pour l’économie et la productivité ? Les données disponibles indiquent que le niveau de compétences des adultes en France, quoique modeste en comparaison internationale, ne fléchit pas, y compris dans les classes d’âge les plus jeunes (16-24 ans). Par ailleurs, on ne note pas non plus de désaffection pour les filières scientifiques et le manque d’ingénieurs ou de chercheurs supposé ne paraît pas aujourd’hui documenté – mais les besoins seront croissants dans les prochaines années. Pourtant, on ne peut pas se satisfaire de la situation actuelle, en particulier parce qu’il faut aujourd’hui davantage d’années d’études qu’hier pour obtenir un niveau donné de compétences à l’âge adulte : c’est une perte de ressources pourtant indispensables.
Si le constat est aujourd’hui clair et connu, le diagnostic n’est pas encore totalement établi. Beaucoup d’hypothèses sont formulées pour expliquer le faible niveau des élèves français, mais elles sont rarement testées de façon rigoureuse. Dans cette note, une première hypothèse est discutée : celle d’une formation initiale des enseignants inadaptée. Celle-ci fait aujourd’hui l’objet d’une forte insatisfaction des enseignants et son format est éloigné de ce qui se pratique ailleurs. Elle devrait d’ailleurs être largement réformée dans les années qui viennent. D’autres hypothèses seront approfondies dans une prochaine publication.
Télécharger la Note d’analyse 155 (16 p.)
Extrait de strategie-plan.gouv.fr du 18.06.25
Voir également du même jour, une autre note du Haut-Commissariat
Note d’analyse, 154, juin 2025
Enseigner : une vocation à reconstruire, un équilibre à restaurer
par Johanna Barasz
À la rentrée 2024, 3 200 enseignants manquaient à l’appel dans les écoles, les collèges et les lycées du secteur public et privé. La crise d’attractivité que traverse le système éducatif diffère des précédentes tensions sur le recrutement. Alors que les crises du XXe siècle demeuraient ponctuelles, principalement liées aux fluctuations démographiques ou à l’élévation du niveau d’exigence pour entrer dans le métier, de nombreux indicateurs révèlent une distorsion devenue structurelle entre les besoins du service public d’éducation et sa capacité à les satisfaire. Les candidatures sont devenues insuffisantes pour couvrir les postes offerts aux concours. Par ailleurs, les départs volontaires en cours de carrière, longtemps marginaux, sont en forte augmentation tendancielle. La croissance, voire le seul renouvellement des effectifs, est depuis une décennie assurée par une augmentation continue du recours aux contractuels : entre 2015 et 2022, leur nombre a augmenté de 43 % dans le secteur public. On observe également les indices préoccupants d’une contraction à venir du vivier de recrutement, sous l’effet d’une perte d’attractivité des filières universitaires menant à l’enseignement, alors même que le vieillissement de la population enseignante va entraîner des départs massifs à la retraite. Derrière les difficultés croissantes à attirer et fidéliser des professeurs, c’est la question de la continuité, de la qualité et de l’équité du service public d’éducation qui est posée.
Télécharger la Note 154 ( 16 p.)
Extrait de strategie-plan.gouv.fr de juin 2025
Baisse du niveau des élèves, perte d’attractivité des enseignants : les « déficits jumeaux » du système éducatif
Editorial de Clément Beaune, Haut-commissaire à la Stratégie et au Plan
Extrait de strategie-plan.gouv.fr du 18.06.25
Note du QZ : Le Haut-Commissariat à la Stratégie et au Plan a regroupé récemment France-Stratégie et le Haut-Commissariat au Plan de François Bayrou.