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5 collèges de différentes académies s’unissent pour demander leur classement d’urgence en REP+ (Le Café)

2 juillet

5 collèges s’unissent pour entrer en REP+ en urgence

« Un cri d’alarme. Cela ne peut plus durer ! » lance un collectif des 5 collèges avec un IPS inférieur à 76 (IPS moyen des REP+) mais non classés en éducation prioritaire qui se sont regroupés dans une tribune, soutenus par toutes les organisations syndicales. Avec une demande : « Nos collèges doivent entrer en REP+ en urgence pour enfin être mieux accompagnés, et dès la rentrée 2025 ! »

Nous sommes un collectif de cinq collèges des académies de Clermont-Ferrand, Martinique, Montpellier et Versailles, mobilisés pour faire réussir nos élèves, et ce malgré des conditions de travail pour les personnels et d’étude pour nos élèves inacceptables, et qui ne cessent de se détériorer. Au regard de nos caractéristiques économiques, sociales et scolaires, nous devrions, depuis des années bénéficier d’un classement REP+, avec notamment des moyens supplémentaires.

Nous avons enchaîné depuis des années des mouvements de protestation, des vœux en Conseil d’administration, des interpellations d’élu·es, des grèves, des droits de retrait, des fiches SST (Santé, Sécurité au Travail), des préconisations de CHSCTD (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), des audiences au rectorat… et de nombreux articles de presse ont relaté nos situations parfois dramatiques et nos mobilisations respectives.

Aujourd’hui, nous poussons un cri d’alarme. Cela ne peut plus durer !

La carte de l’Education prioritaire, qui s’est construite sur la base de moyens contraints, n’a toujours pas été revue, et ce depuis 2014. Pourtant, les textes affirmaient alors la nécessité de la revoir tous les 4 ans pour s’adapter aux évolutions des quartiers ! Nous patientons donc depuis 7 ans, en vain, et ce sont nos élèves les premiers à pâtir de l’inaction de nos gouvernements successifs.

Nos cinq collèges ont des caractéristiques communes : des élèves fragiles socialement et scolairement, dans des territoires ou quartiers très défavorisés et en manque de mixité sociale.

Ils et elles sont exposé·es à des problèmes sociaux, de santé, d’insécurité, de violence. L’Indice de Position Sociale, indicateur public du ministère de l’Education Nationale permet d’appréhender le statut social des élèves à partir des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) de leurs parents. Nos collèges ont tous un IPS inférieur à 76, très faible par rapport à la moyenne nationale (106).

Tout montre que nos établissements devraient être en Education prioritaire renforcée. Or le ministère de l’Education nationale ne cesse de repousser l’entrée en REP+ de nos 5 établissements, ce qui est inacceptable. Si les rectorats reconnaissent un préjudice, soutiennent notre souhait d’entrer dans le dispositif REP+, et nous allouent quelques moyens supplémentaires, ils ne sont pas à la hauteur des besoins des élèves !

Davantage de moyens pour des classes moins chargées, un·e infirmier·e présente chaque jour dans nos établissements, des Psy-EN, des CPE, des AED, des AESH, des assistantes sociales, des médecins scolaires, du personnel administratif en plus grand nombre, des conditions d’accueil des élèves plus dignes et des jeunes mieux accompagné·es, notamment les élèves allophones en UPE2A (Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants) et les élèves en ULIS (Unité localisée pour l’inclusion scolaire), ainsi qu’une reconnaissance globale du travail de l’ensemble des personnels, voilà ce que nous demandons. À l’heure où la santé mentale des jeunes et le bien-être des personnels et des élèves sont mis en avant dans les discours ministériels, force est de constater que les actes ne sont pas à la hauteur des besoins du terrain. Ce n’est donc pas une réaction sécuritaire que nous attendons mais bien éducative.

Le ministère de l’Education nationale ne peut pas continuer à ignorer nos établissements, à sous-estimer les besoins de nos élèves et nos problématiques, ni les inégalités sociales qui s’aggravent chaque année un peu plus.

Nous ne pouvons pas patienter encore une année de plus, nos situations respectives ne le permettent pas : ici des jets de cocktails molotov et 54% de réussite au DNB, là des intrusions d’adultes qui agressent physiquement des personnels, des drames humains, là encore des taux de pauvreté encore jamais vus.

Au-delà des faits de violences qui deviennent récurrents, les équipes éducatives s’épuisent.

En fonction des établissements, cette non-reconnaissance génère de la souffrance et/ou un turn over permanent des équipes.

Nos collèges doivent entrer en REP+ en urgence pour enfin être mieux accompagnés, et dès la rentrée 2025 !

Collectif de personnels des collèges Gérard Philipe de Clermont-Ferrand, La Dullague et Lucie Aubrac de Béziers, Montesquieu d’Evry, Julia Nicolas de Fort de France, soutenu par les organisations syndicales CGT Educ’action, SE-UNSA, SNALC, SNES-FSU, SNEP-FSU, SNUEP-FSU, SUD Education, SNFOLC34.

Extrait de cafepedagogique.net du 01.07.25

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