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Séminaire des RAR à la Sorbonne : Gilles de Robien fait le bilan du plan Ambition réussite et annonce de nouvelles mesures (janvier 2007)

17 janvier 2007

Extraits de « L’Expresso » du 17.01.07 : Robien se félicite des réseaux Ambition réussite

" L’égalité des chances est une exigence républicaine qui appelle le consensus et l’engagement de chacun d’entre nous... Priorité du Gouvernement, elle est au coeur de l’ambition de l’Éducation nationale : faire réussir tous les élèves... Je n’insisterai pas sur les nouveaux moyens que j’ai mobilisés. Je veux surtout insister sur la nouvelle logique qui préside à leur utilisation. Elle se résume en quatre mots-clés : ciblage, responsabilisation, innovation, et ambition". Le ministre de l’éducation nationale réunissait mardi 16 janvier des chefs d’établissement des 249 réseaux Ambition réussite (les écoles et collèges les plus en difficulté dans les ZEP) pour faire le bilan d’une année de son "plan de relance de l’éducation prioritaire".

"Aujourd’hui, toutes les décisions que j’ai annoncées ont été mises en oeuvre , en particulier la mise à disposition de 1 000 enseignants supplémentaires. Ces moyens seront naturellement confirmés pour la prochaine rentrée scolaire... plus de 75 % des enseignants correspondent au profil défini par les comités exécutifs. Ce sont des enseignants expérimentés, dont la moyenne d’âge est de 37 ans ... Les assistants pédagogiques sont progressivement recrutés... Vous le voyez, grâce à votre mobilisation, cette première année a été un succès, et nous avons très largement tenu les objectifs que nous avions annoncés" .

Le propos démentait lui-même l’affirmation. Le ministre reconnaît qu’un "professeur expérimenté" sur quatre est en fait un débutant et que plus d’un an après son lancement il n’a toujours pas recruté les assistants pédagogiques promis.

Mais peut-être avait-il quelque chose de nouveau à offrir à cette "priorité gouvernementale" ? Pour les équipes éducatives, Gilles de Robien a promis une prime annuelle de 1 000 euros aux principaux et adjoints des collèges Ambition réussite, l’ouverture d’un site spécialisé, une clé USB pour les enseignants du secteur et quelques parrainages prestigieux. Il envisage d’ouvrir en 2007 une quarantaine de lycées Ambition réussite et d’offrir à ces lycéens un soutien scolaire gratuit. Rien n’a filtré sur le sort des établissements prioritaires EP2 et EP3.

 Le discours

 Le site « Education prioritaire » du ministère

 Rappel : la présentation du plan « Ambition réussite » par l’Expresso

 Les réactions syndicales au discours du ministre

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Extraits de « Libération » du 17.01.07 : Robien très fier de sa réforme

Le ministre a vanté le succès de ses collèges « ambition réussite ».

Le ministre de l’Education nationale rêve que son oeuvre lui survit au-delà des alternances politiques. Gilles de Robien a ainsi présidé, hier, un séminaire sur les réseaux « ambition réussite », créés dans les quartiers défavorisés, durant lequel il a célébré le succès de son initiative, quatre mois à peine après son lancement.
Les 249 collèges « ambition réussite », qui travaillent avec les écoles primaires voisines, sont les établissements classés ZEP les plus difficiles.

Depuis la rentrée, ils bénéficient de moyens supplémentaires, notamment de professeurs « référents », censés renforcer l’équipe pédagogique, et d’assistants pédagogiques chargés de faire de la surveillance, voire du soutien. Leur mise en place s’est déroulée dans une certaine pagaille. Peu informés, les chefs d’établissement ne savaient trop que faire de ces soudains renforts. Pour arriver aux 1 000 enseignants « expérimentés » annoncés, et faute de candidats, le ministère a dû recruter des débutants. Les 3 000 postes d’assistants pédagogiques ne sont, eux, pas tous pourvus.

« Nous avons très largement tenu les objectifs que nous avions annoncés », s’est félicité Gilles de Robien à la tribune du grand amphithéâtre de la Sorbonne, devant un parterre de directeurs d’école, de principaux de collège, d’inspecteurs... Le ministre s’est aussi projeté dans l’avenir, annonçant la création d’une quarantaine de lycées « ambition réussite » et assurant avec un bel aplomb que les moyens supplémentaires « seraient naturellement confirmés pour la prochaine rentrée ». Or l’un des « grands » candidats, Nicolas Sarkozy, a déjà dit clairement tout le mal qu’il pensait de l’éducation prioritaire.

Une bonne partie des directeurs et principaux présents se demandait d’ailleurs ce que le label « ambition réussite » allait devenir après les élections. Robien leur avait réservé une bonne surprise : une prime annuelle de 1 000 euros, modulable en fonction du mérite. Une façon comme une autre de se faire regretter.

Véronique Soulé

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Extraits de « L’Humanité » du 16.01.07 : « Ambition réussite » tout serait déjà décidé

Le séminaire sur les réseaux ambition réussite, qui se tient aujourd’hui en Sorbonne, laisse perplexe ceux qui n’y sont pas invités.

Bilan d’étape ou opération de communication ? Quatre mois après la mise en oeuvre du plan de relance des ZEP, le ministre de l’Éducation convoque aujourd’hui, en Sorbonne, « 400 acteurs de l’éducation prioritaire » afin qu’ils échangent constats et expériences sur les réseaux ambition réussite. Sont conviés des directeurs d’écoles, des inspecteurs d’académie, des principaux de collèges, des professeurs référents. Ni organisations syndicales ou de parents d’élèves, ni même représentants de l’Observatoire des zones prioritaires (OZP). Une réunion de travail en interne, donc, comme il s’en fait beaucoup. Si ce n’est que celle-ci est ouverte à la presse et que, s’il y est question d’ambition, Gilles de Robien ne masque pas la sienne : « Cette journée a pour objectif de promouvoir l’innovation dans les réseaux ambition réussite », dont il semble admis qu’ils incarnent « l’excellence au service des élèves ».

Foin des critiques, donc, il s’agit de poursuivre la réforme des ZEP engagée depuis septembre (lire encadré). Et alors qu’on parle d’en tirer un bilan, certains s’étonnent de la rapidité avec laquelle celui-ci s’effectue. « Le dispositif n’existe que depuis quatre petits mois », note ainsi Luc Bérille, secrétaire général du SE-UNSA (syndicat enseignant). Hostile au principe de « déshabiller Pierre pour habiller Paul », le syndicat s’affiche en revanche favorable à la création de professeurs référents, et redoute que cette promptitude ne lui nuise. « Il ne faudrait pas juger l’ensemble du dispositif à partir des dysfonctionnements constatés », poursuit Luc Bérille, qui n’apprécie pas non plus l’exercice bien plus probable de l’autosatisfecit : « Nous voulons aborder le sujet sérieusement. Là, il s’agit visiblement d’une opération de communication. »

Tout en notant que les inspecteurs généraux chargés d’évaluer le dispositif n’ont, à ce jour, pas fini leur tournée, le SNES-FSU se fait plus virulent et avance ses critiques. « Elles nous reviennent lors des forums ou des rencontres académiques », explique Monique Parra-Ponce, co-secrétaire générale du syndicat. Et témoignent, assure-t-elle, des effets pervers de la réforme. « Les enseignants sont mis en concurrence : les profs référents bénéficient de classe en demi-groupe, quand les autres se retrouvent avec des effectifs plus lourds. » Autre problème, la multiplication des intervenants auprès des élèves de sixième, qui ont parfois à faire à cinq adultes pour une seule discipline.

Quant aux assistants pédagogiques, le ministère lui-même reconnaît que seulement 70 % d’entre eux ont été recrutés. Gilles de Robien en fait porter la responsabilité aux syndicats, qui, faisant montre de mauvaise volonté, décourageraient les bonnes. Les syndicats, eux, dénoncent la précarité du statut, qui n’offre qu’un demi-SMIC pour quarante heures hebdomadaires annualisées.

L’avenir, enfin, inquiète les enseignants. Alors que le ministère n’a pas encore révélé la liste des collèges qui seront classés EP3, la crainte de perdre des aides est généralisée. D’autant que les EP2 eux-mêmes ne s’en sortiraient pas indemnes. Selon un récent rapport de l’inspection générale, « il serait question d’en faire non plus des "établissements prioritaires", mais "à public prioritaire" ». La nuance n’est pas mince, puisque les aides ne seraient dès lors, plus automatiques, mais dépendantes des priorités fixées par les recteurs.
Marie-Noëlle Bertrand

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Extraits de « L’Humanité » du 16.01.07 : Quelle école pour Réforme des ZEP : une concentration des moyens

La réforme des ZEP repose sur le principe de la concentration des moyens. Désormais baptisés « ambition réussite », 249 établissements ont ainsi été classés EP1 et ont bénéficié de moyens supplémentaires.

Au total, 1 000 enseignants référents - financés via la suppression d’une demie heure de cours dans toutes les classes de 5e et de 4e - et 3 000 assistants pédagogiques devaient leur être attribués. En contrepartie, les autres collèges ZEP devaient soit se contenter du statu quo (les collèges EP2), soit perdre leur statut d’établissements prioritaires d’ici 2008 (collèges EP3).

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Extraits du site « VousNousIls », le 17.01.07 : Robien : les "lycées ambition réussite" feront du soutien scolaire gratuit

Le ministre de l’Education, Gilles de Robien, a annoncé mardi que les futurs lycées "Ambition réussite", les lycées ZEP les plus en difficulté, pourront "proposer un soutien scolaire gratuit à tous les élèves qui en auront besoin".

"Je veux que ces lycées aient une démarche exemplaire en matière de soutien scolaire. Les activités commerciales de soutien scolaire sont aujourd’hui florissantes, cela crée un fossé entre ceux qui peuvent payer à leurs enfants des cours de soutien pour préparer le bac et ceux qui ne le peuvent pas", a déclaré le ministre, en clôturant un séminaire à Paris sur le bilan de quatre mois d’existence des 249 collèges "Ambition réussite".

"Voilà pourquoi", a-t-il ajouté, "j’ai décidé de proposer un soutien scolaire gratuit à tous les élèves qui en auront besoin dans les futurs lycées Ambition réussite".
Plus tôt dans la journée, il avait annoncé son intention "de labelliser une quarantaine de lycées +Ambition réussite+", comme il l’avait fait pour les 249 collèges en difficulté à la rentrée de septembre.

Dans les lycées qui bénéficieront du label ambition réussite, "nous nous inspirerons de certains principes retenus pour les collèges. Mais nous les tournerons vers le supérieur et vers l’emploi, en s’appuyant sur les expériences déjà en cours", a-t-il ajouté.

Chaque lycée devra mettre en place un partenariat avec un établissement d’enseignement supérieur et développer une coopération avec un partenaire du monde économique.

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