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Soutien scolaire : la FSU demande un "ciblage" des établissements en ZEP

1er février 2007

Extraits du site « VousNousIls », le 30.01.07 : La FSU plaide pour un "service public" de l’accompagnement scolaire

En pleine explosion des cours de soutien privés, la FSU, principale fédération de l’Education, a défendu mercredi à Marseille un "service public" de l’accompagnement scolaire au sein de l’Ecole, ce qui suppose une augmentation du nombre de professeurs.

Constatant le "développement d’un "marché" prospère du soutien privé, les quelque 750 congressistes de la FSU réunis à Marseille jusqu’à vendredi ont réclamé que le soutien scolaire, financé par l’Etat "sous couvert de dégrèvement d’impôts" soit assuré "par le service public ou des structures laïques agréées".

Ils ont demandé la suppression pure et simple de l’abattement fiscal, qui divise par deux le prix des cours privés."Il n’est pas normal que ceux qui profitent de la réduction soient ceux qui payent des impôts", a expliqué Jean-Michel Devron, secrétaire national de la FSU.
Mais au-delà, l’organisation d’un véritable travail d’accompagnement scolaire - méthodologie, remise à niveau, préparation d’examen, etc... - pose plusieurs problèmes.
Pour le mettre en place de manière cohérente, il faut "augmenter le nombre de professeurs", a expliqué Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, en marge du congrès, et les soulager de plusieurs heures de présence en classe. Or, des milliers de postes ont été supprimés depuis 2003 et un projet de décret prévoit au contraire d’allonger le temps en classe de quelque 50.000 enseignants des collèges et lycées.

Et c’est sans compter le volontariat, prôné mercredi encore à l’Assemblée par le ministre de l’Education Gilles de Robien.

Idéalement ensuite, "en tant que service public, l’accompagnement devrait être offert à tous", reconnaît Gérard Aschieri. Mais il ne juge pas "réaliste" la suggestion de la Ligue de l’Enseignement d’une aide systématique aux devoirs, au primaire et dans le secondaire, afin d’éviter que les inégalités sociales ne pèsent trop lourd.
"Il faut avancer pas étape, tout le monde n’a pas les mêmes besoins", estime M. Aschieri, jugeant que les établissements de l’éducation prioritaire doivent être ciblés.
Quoiqu’il en soit, "le terme +soutien+ est très critiqué parce que ça veut dire que l’aide intervient alors que la difficulté scolaire est constatée", s’agace Gilles Moindrot, secrétaire général du SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire, où la prévention de l’échec est partie intégrante de la tâche de l’enseignant.

"La loi Fillon et la politique Robien ont réduit la solution à la difficulté scolaire au +soutien+ dont ils ont fait la panacée, mais la première chose à faire est de travailler autrement en classe, pour la prévenir", suggère Gérard Aschieri. Il cite plus d’enseignants que de classes au primaire, pour que les enfants connaissent plusieurs méthodes d’apprentissage, ou un travail en petits groupes au collège.

Toutes choses qui demandent des moyens supplémentaires.

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4 Messages de forum

  • Si les professeurs avaient mis en place des cours de soutien pour les enfants en difficulté, il n’existerait pas ces structures payantes favorisant soit disant ceux qui payent des impots. Rare sont les profs qui travaillent 35 h et qu’on ne me parle pas des copies à corriger ou des cours à préparer parce que il faudrait aussi parler des formations pendant lesquelles nos gamins sont sans profs, des congés maladies (autorisés) sans contrôle etc..... La majorité des profs n’ont aucune conscience et c’est faire de la démagogie que de dire qu’ils ont la vie dure. Heureusement qu’ils en existent (espèce en voie de disparition) qui ont choisi ce métier non pas pour les vacances scolaires mais pour transmettre un savoir. Cela fait 16 ans que je suis représentante des parents d’élèves et j’ai fait plusieurs fédérations et depuis 16 ans, j’entends le même discours. Si les professeurs acceptaient de travailler autant que les autres, ils pourraient en plus chacun mettre en place 1 ou 2 h de cours de soutien et ça ferait peut être avancer les choses

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    • Bonjour.

      Je ne suis pas professeur (mais je l’ai été 21 années sur une carrière professionnelle de 42 années) et votre message me semble ne pas pouvoir rester sans réponse.

      Bien sûr qu’il y a beaucoup de choses à dénoncer dans l’école et vos propos m’apparaissent en partie justes mais je ne pense pas qu’il y ait "une majorité de profs qui n’ont aucune conscience". Il faudrait des statistiques et sur une telle question ce serait difficile à faire. Mon expérience m’a fait rencontrer des tas de profs en primaire et dans le secondaire et je n’en ai jamais vu qui n’avaient aucun conscience professionnelle. Certains ne se rendaient pas compte de ce que vivaient réellement les enfants et les parents, oui, mais cela est autre chose que de ne pas avoir de conscience. Tous avaient envie que leurs élèves réussissent.

      La situation des congés de maladie n’est pas à dénoncer : sur ce point, il y a des statistiques et elles correspondent à la moyenne de toutes les professions. Débat inutile.

      Comme j’ai travaillé aussi longtemps comme prof que comme fonctionnaire sans élèves, je peux comparer les deux situations : résultat, quand on a eu une classe pendant une année scolaire, les vacances sont amplement nécessaires, même avec les "petites" vacances intermédiaires. Ce métier est épuisant. Arrivé au 1er juillet, j’étais dans deux états différents selon que j’avais eu une classe ou que j’avais fait mon autre travail de fonctionnaire (et ce n’était pas un travail de "rond de cuir" tranquille).

      Tout cela pour dire que je soutiens les parents (mes enfants sont maintenant d’actifs parents d’élèves à la FCPE) qui râlent et revendiquent sur des thèmes justes où l’administration et le ministre en prennent pour leur grade (mesures de carte scolaire, directives débiles sur la lecture, incertitudes sur les ZEP non RAR...) mais aussi parfois les enseignants (manque de compréhension de la réalité sociale, manque de psychologie ou de pédagogie) ou même les syndicats (qui organisent leur congrès pendant des jours de classe). Mais je soutiens les enseignants quand on les accuse collectivement d’être flemmards, malades ou sans conscience. Ce n’est pas vrai, à mon avis.

      Votre message n’aide pas l’école à progresser, il provoque inutilement les enseignants qu’il vaut mieux soutenir et avec qui il faut être exigeant comme nous demandons à ce qu’ils soient exigeants avec nos enfants.

      Or il y a beaucoup de choses à faire pour l’école évolue bien.

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      • L’éducation, c’est comme la santé ou la consommation ou bien d’autres sujets : chacun a sa propre expérience, en tire de justes conclusions, mais les diffuse comme des règles générales et des vérités universelles.

        Pourtant, on a quelques scrupules à dire du corps médical qu’il n’a pas de conscience ou qu’il utilise une mauvais méthode ou qu’il est toujours malade, même si notre expérience personnelle nous a fait rencontrer un médecin sans conscience, utilisant des méthodes qui nous semblent mauvaises et qui est souvent malade (ce qui peut arriver, comme pour les enseignants ou n’importe quel corps de métier).

        Pour les questions d’éducation tout le monde peut et doit juger : nous sommes dans un pays de liberté et il est bon que beaucoup de citoyens donnent leur avis, Mais tout le monde ne peut pas présenter une analyse de l’ensemble et en tirer des enseignements globaux : même l’inspection générale a du mal à le faire, ou les services statistiques ou des observatoires scientifiques...

        Toute la difficulté est donc de témoigner, de dire sa vérité, de défendre librement ses opinions... sans se mettre en posture de donneur de leçons sur la base d’une étude générale de la question qu’on n’a pas faite.

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    • Mère d’élève au collège, je suis aussi déconcertée par les "trous" à répétition dans l’emploi du temps de mon fils. Femme d’enseignant en primaire, je suis affolée de voir tant de ses collègues qui cherchent à fuir leurs classes par stages, décharges spécifiques, arrêts divers, mutation sur postes sans élèves...
      Vous pensez avoir trouvé la raison : tous les plus fénéants de notre pays ont été rassemblés dans cette profession. A moins que ...
      Car , au moment ou le Ministre regarde tant le 20 è siècle pour y chercher des méthodes et des contenus, j’y regarde moi l’importance phénoménale de l’engagement des enseignants dans les centres de vacances, les associations, les organisations municipales, les systèmes mutualistes...
      Oui, en ce début de 21è siècle, l’état d’esprit des enseignants change, parce que de non reconnaissance de ce qu’ils ont oeuvré en défiance de ce qu’ils oeuvrent, ils vascillent de ne pouvoir réussir pleinement ce à quoi ils croient : une éducation publique pour tous.
      Regardons le monde et critiquons notre pays avec humilité pour ne pas gaspiller les énergies humaines qui se sont engagées à le servir.

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