> IV- EDUCATION. GÉNÉRALITÉS (Types de doc.) > Education-Generalites (Positions politiques) > Pas d’indication sur les ZEP dans le programme de François Bayrou

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Pas d’indication sur les ZEP dans le programme de François Bayrou

11 avril 2007

Extrait de « Betapolitique », le 10.04.07 : Analyse critique du programme de François Bayrou

Le programme dévoilé par François Bayrou ne contient pas de véritable surprise. Il reste, de fait, largement prisonnier d’une vision conservatrice de la société française et du centre de gravité politique des notables et des élus de l’UDF.

(...)

Dans le domaine de l’éducation

François Bayrou prône avec talent le statu quo. Il annonce une intention louable de « diviser par deux l’échec scolaire et multiplier par deux la réussite scolaire ». Mais il ne dit pas comment et ne dit rien de consistant sur l’organisation du système éducatif, l’enseignement professionnel, la carte scolaire ou le devenir des ZEP. Il y a quelques mesures ponctuelles (l’implantation de classes d’excellence dans les zones fragiles, création de structures scolaires de secours, présence de « volontaires » adultes dans les établissements), mais cela ne fait pas une politique.

(...)

-----------------

Un livre de François Bayrou

« Projet d’espoir », par François Bayrou aux éditions Plon, mars 2007, 200 pages, 17 euros.

Dans cet ouvrage, le candidat à l’élection présidentielle présente son programme. Il n’y est pas question d’éducation prioritaire. Cependant, page 65, on peut lire :

« Ce n’est pas la mode de parler de la réussite, de l’excellence. Mais il le faut parce qu’aujourd’hui l’excellence, la réussite scolaire se confinent chaque jour un peu plus dans les grands établissements prestigieux des centres-villes. Eric Maurin, dans un travail sociologique remarquable, a montré que cette désertion de l’excellence et la mauvaise réputation des collèges de banlieue étaient des accélérateurs des phénomènes de ghettos.

« Alors une réflexion courte a cru trancher le problème : puisque l’excellence est en centre-ville, supprimons la carte scolaire et permettons à tout le monde de s’y inscrire. Réflexion courte : que fera-t-on lorsque les établissements de centre-ville recevront trois fois plus d’inscriptions qu’ils ne disposent de places ? On tirera au sort ? On organisera un concours ? On enverra dans les banlieues les enfants moins brillants de la rue voisine ? C’est-à-dire souvent les enfants des milieux les moins favorisés des quartiers urbains ? Réflexion courte ensuite : que deviendront les collèges abandonnés ? Des super ghettos ?

« Ma pensée est exactement contraire : au lieu d’accepter la ghettoïsation, il faut réintroduire l’exigence de réussite et d’excellence partout sur le territoire national. Partout le calme et partout les parcours de réussite. Si j’osais, j’écrirais : il faut d’autant plus d’excellence, d’options qui invitent au dépassement, au haut niveau d’exigence scolaire, que l’on est dans un établissement difficile, dans un quartier où tout le monde a du mal à vivre.

« Je le sais : j’y vais chaque semaine ou presque depuis des années. C’est là que je vois l’orgueil dans les yeux des mères seules, des grands-mères en fichu qui me racontent la réussite de leur petit-fils, de leur dernier ou de leur premier. Et c’est un « bon garçon, disent-elles, même s’il a fait quelques bêtises ». L’idéal serait de les valoriser tous et toutes : qui en français, qui en latin (oui, même en latin), qui en maths, qui en sports, qui en discipline. Ce n’est pas céder au mouvement qu’il faut, c’est inverser le mouvement. Là encore, notre projet républicain, c’est un projet de résistance, pas de complaisance. »

(...)

L’ouvrage sur le site de la FNAC

Répondre à cet article