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Carte scolaire : Xavier Darcos réaffirme la promesse présidentielle. Les réactions. Deux sondages contradictoires

29 mai 2007

Extrait du "Monde" du 29.05.07 : Xavier Darcos invoque la mixité sociale pour justifier la suppression de la carte scolaire

Comment passer d’une promesse de campagne à une réalisation lorsque le sujet est à la fois politiquement sensible et d’une grande complexité technique ? C’est, entre autres missions délicates, celle du ministre de l’éducation nationale, Xavier Darcos, qui a réaffirmé à plusieurs reprises, ces derniers jours, sa volonté de "supprimer progressivement la carte scolaire" (principe selon lequel un enfant est inscrit dans un établissement en fonction de son lieu d’habitation) "à partir de la rentrée prochaine".

Le ministre ne fera vraiment connaître ses intentions qu’après avoir reçu le feu vert de Matignon, en l’occurrence sa lettre de mission qu’il attendait pour le début de cette semaine, ainsi qu’après avoir bouclé, mardi 29 mai, sa première série de consultations avec les syndicats d’enseignants. En attendant, d’un rendez-vous à l’autre, il se consacre surtout à réaffirmer la promesse présidentielle tout en s’efforçant de rassurer. C’est ce qu’il a encore fait, samedi 26 mai : s’exprimant à Montpellier (Héraut) devant le 61e congrès de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), il a indiqué que le but poursuivi était "une redéfinition de nos instruments de mixité sociale".

"Je sais qu’il s’agit d’un point de désaccord entre nous, mais je veux m’en expliquer", a déclaré M. Darcos devant les 800 délégués. Rappelant que la carte scolaire "a été créée il y a quarante ans dans une France qui n’a plus grand-chose à voir avec celle d’aujourd’hui", il a lancé : "Gérer la France de 2007 avec les outils de 1963, voilà la réalité de la carte scolaire !" Le ministre a promis que "tout en supprimant progressivement la contrainte qui pèse sur les familles", il demandera "aux établissements scolaires de veiller à une plus grande diversité sociale et géographique de son recrutement". "Au fond, a-t-il conclu, qu’y a-t-il de plus important, maintenir la carte scolaire ou obtenir plus de mixité sociale par d’autres moyens ?"

Ce projet continue d’inquiéter de nombreux acteurs du système éducatif. Bernard Toulemonde, ancien inspecteur général, souligne que choisir son collège implique des réaménagements et des financements : "Un collège qui sera très demandé à cause de la désectorisation devra faire des travaux ou assurer les transports scolaires." D’autres problèmes de fond restent en suspens, notamment le fait que, pour les collèges, la sectorisation ne relève plus de l’Etat mais des conseils généraux depuis la loi de décentralisation de 2004.

M. Darcos n’a pas convaincu le président de la FCPE : pour Faride Hamana, au contraire d’une liberté de choix pour les familles, le projet aboutira pour celles-ci à "la possibilité d’être librement choisies par le chef d’établissement" et sera "la voie ouverte au règne de l’arbitraire". "J’attends de voir comment cela peut marcher, car je ne vois pas dans ce que propose le ministre les réponses aux problèmes qu’il pose", a réagi Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, principale fédération de l’éducation, qui assistait au même congrès.

"LES ÉTABLISSEMENTS CHOISIRONT"

Le PS a répété, samedi, ce qui est désormais le leitmotiv des opposants sur ce dossier : "La droite laisse croire qu’elle permettra le libre choix des parents d’un établissement pour leurs enfants alors qu’en réalité, ce seront les établissements qui choisiront leurs élèves", a déclaré dans un communiqué la responsable de l’éducation au PS, Claude Roiron.

Mais le plus inquiétant pour M. Darcos est apparu sous la forme d’un sondage réalisé par l’IFOP du 24 au 25 mai auprès d’un échantillon représentatif de 1 009 personnes, et publié dimanche 27 mai par Ouest-France. Ce sondage fait apparaître que 54 % des personnes interrogées se déclarent favorables au maintien de la carte scolaire, 43 % sont pour sa suppression et 3 % ne se prononcent pas. M. Darcos sera-t-il forcément contraint à la précipitation sur ce dossier ? Nicolas Sarkozy lui-même, encore candidat, avait déclaré, le 3 mai, que la suppression de la carte scolaire ne devait pas être "un préalable" mais "un aboutissement".
Luc Cédelle

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Un dossier du "Parisien-Aujourd’hui" du 29.05.07 sur la carte scolaire affirme que "72% des Français remettent en cause la carte scolaire"

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