Carte scolaire : l’exemple de Toulouse

11 juin 2007

Extrait de « La Dépêche du Midi » du 22.05.07 : Toulouse : la carte scolaire à petit pas

Education.

Pas de suppression pure et simple de la carte scolaire : à Toulouse, l’expérience de « passerelles » entre les ZEP et le centre-ville pourrait être étendue.

Quand on lui pose la question de savoir comment il pourrait éventuellement gérer une suppression pure et simple de la carte scolaire (et les demandes massives d’inscriptions qui ne manqueraient pas de l’assaillir), le proviseur de Pierre-de-Fermat répond calmement : « Je ne veux pas croire qu’une telle situation puisse être créée ». Et Olivier Rauch ajoute pour expliquer : « outre les difficultés de gestion que ceci entraînerait dans l’instant, cette liberté d’apparence aurait pour conséquence immédiate d’affaiblir les établissements déjà en difficultés, et dans le même temps, de renforcer encore ceux qui en ont moins ».

Enfin, abordant le fond du problème, le patron du lycée le plus en vue de Toulouse conclut : « il n’est pas dans les habitudes de ce pays, et c’est bien ainsi, de supprimer un principe qui fonctionne pour le remplacer par... du vide ». Bref, si l’on a beaucoup parlé, tout au long de la campagne électorale de cette fameuse « suppression de la carte scolaire », tout indique que l’on s’achemine aujourd’hui vers des solutions moins « définitives ». En fait, vers un simple « assouplissement », pour reprendre la formule utilisée hier par le nouveau ministre Xavier Darcos. Une formule qui n’est pas inconnue à Toulouse où, lors de la rentrée de 2005, déjà, l’Inspecteur d’académie, Jean Rafenomanjato avait avancé « la possibilité pour les meilleurs des collèges défavorisés de passer outre la sectoratisation et de choisir leur lycée ».

Le projet n’est pas resté lettre morte : dès la dernière rentrée, 20 élèves issus et résidant dans des ZEP (zones d’éducation prioritaire) ont fait leur entrée dans quatre lycées du centre ville : Fermat, Ozenne, Saint-Sernin et Berthelot. « Des chiffres encore peu significatifs », convient le patron de l’académie, mais c’est bien sûr ce socle, « en augmentant le nombre de places assignées à ce mouvement dans les établissements concernés » que pourrait s’annoncer la révision de la carte.

Une façon de répondre à la demande de « remise à plat », formulée aussi bien par les syndicats que par les parents d’élèves, aucune de ces deux parties n’étant favorables à la suppression. D’autant que, fait remarquer le SE (syndicat des enseignants) cette question ne relève pas seulement de l’école : « la gestion de l’espace immobilier urbain, avec ses disparités, voire ses ghettos, pervertit l’idée même de mixité sociale dont devrait être porteuse la sectorisation ».

Jean-Jacques Rouch

Le site de la Dépêche du midi

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